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Société - Pandémie

Sami Reda, médecin d'origine libanaise, emporté par le coronavirus en France

Sami Reda exerçait comme médecin gériatre à l’hôpital gériatrique de l’Isle-Adam, tout en continuant à donner des consultations de médecine générale à l’hôpital de Pontoise.

Sami Reda, médecin français d'origine libanaise, a été emporté, le 26 mars, par le coronavirus. Photo tirée de la page Facebook du cluk de hockey auquel il appartenait

Un médecin "dévoué, proche de ses patients", un "homme humble au service des plus démunis", un "type extraordinaire", un "ange"... C’est en ces termes que deux médecins qui l'ont connu et un ami parlent de Sami Reda. A 63 ans, ce médecin français d'origine libanaise est venu allonger la liste des personnels de santé emportés par le coronavirus.

En France, cinquième pays le plus touché en nombre de morts (près de 2.000) et dont le Premier ministre, Édouard Philippe, mettait en garde vendredi contre "la vague extrêmement élevée" de la maladie qui "déferle" sur le pays, plusieurs médecins ont déjà été emportés par le Covid-19.

Parmi eux, Sami Reda décédé dans la nuit du jeudi 26 mars, à Pontoise, près de Paris. Originaire de Cana au Liban-Sud, le médecin de 63 ans avait été admis en réanimation à l’hôpital René Dubos quelques jours auparavant, après que les symptômes soient apparus en fin de semaine dernière.


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Sami Reda exerçait comme médecin gériatre à l’hôpital gériatrique de l’Isle-Adam, tout en continuant à donner des consultations de médecine générale à l’hôpital de Pontoise. Le médecin laisse derrière lui sa femme et quatre enfants, dont une fille, infirmière aux urgences.

Première victime libanaise du coronavirus en France, selon l’ambassade du Liban en France, Sami Abdelreda, son nom complet, était arrivé en France en 1986, en provenance du Sénégal où il avait grandi et commencé ses études de médecine.

C'est à l’hôpital de Pontoise que Majed Chaar, alors jeune médecin syrien, l'avait rencontré il y a des dizaines d'années. "C’est lui qui m’a accueilli, se souvient le pédiatre, aujourd’hui installé à Saint-Denis. J’étais seul en France, il m’a donné le courage de continuer. Sami est quelqu’un qu’on ne peut oublier, un type extraordinaire. Plus de 30 ans après, sur la trentaine de médecins que je côtoyais à l’époque, c’est le seul dont je me souviens", poursuit le médecin, qui salue aujourd'hui la conscience professionnelle du docteur Reda.


Et puis il y a Gilles David, l'ami de longue date, bouleversé par l'émotion. "C’était mon frère de cœur, vraiment." L’ancien policier avait rencontré Sami Reda peu après son arrivée en France. "Il devait venir me voir, à la préfecture, pour son titre de séjour. Nous avons sympathisé. Et depuis 1986, notre amitié était indéfectible", lâche-t-il avant d'expliquer qu'il ne pourra en dire plus au téléphone. Quelques heures plus tard, Gilles David nous envoie un hommage, écrit. "Sami a toujours été un homme humble, au service des plus démunis, répondant toujours présent à celui ou celle qui le sollicitait. Il avait toujours une solution, des mots de réconfort, une dédramatisation de certaines situations, une écoute attentive et une réponse toujours empreinte de son savoir, son instruction, sa culture, en toute humilité", écrit-il. "J’ai eu la chance de connaître cet homme d’une bonté infinie et d’une simplicité extraordinaire. Peu de personnes ont la chance dans leur existence de vivre cela. J’ai, à ce titre, eu beaucoup de chance de faire partie de ces privilégiés", écrit-il encore.


Le docteur Reda laisse aussi un souvenir fort au docteur Haidar Harmouch. Celui-ci n’a croisé son chemin qu’à quelques reprises, mais il se souvient encore de sa première rencontre avec le docteur Reda : "On me l’a présenté il y a quelques années. Je voulais changer de travail. Il a discuté avec moi de manière très naturelle, comme si on se connaissait depuis toujours, et il m’a proposé de le rejoindre à l’hôpital de Pontoise. C’est très rare dans notre milieu où la concurrence entre médecins est rude. Il était dans l’humain, dans l’aide, et toujours souriant. Ce n’était pas un médecin, c’était un ange", dit encore le docteur Haidar Harmouch, visiblement ému.


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"Sami Reda a toujours été particulièrement disponible, dévoué, proche de ses patients et de ses équipes, présent sur le terrain. Son avis fut précieux notamment à l’occasion des réunions de crise Covid-19 de l’établissement", peut-on lire sur le site de l’hôpital gériatrique de l’Isle Adam-Parmain, en réaction à la disparition tragique de leur collègue.

Sami Reda était également médecin bénévole du club de hockey sur glace de sa ville. Il suivait les joueurs et assistait à tous les matchs. Le club était "une deuxième famille pour lui", écrit ainsi sa fille, alors que le club a lancé une cagnotte en ligne pour honorer et faire vivre la mémoire de Sami Reda.


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Un médecin "dévoué, proche de ses patients", un "homme humble au service des plus démunis", un "type extraordinaire", un "ange"... C’est en ces termes que deux médecins qui l'ont connu et un ami parlent de Sami Reda. A 63 ans, ce médecin français d'origine libanaise est venu allonger la liste des personnels de santé emportés par le coronavirus.En France, cinquième pays le plus touché...

commentaires (9)

Sami Abdereda que je connais bien est né au Sénégal et comme beaucoup de libanais d'origine qui ont fait de brillantes études de médecine, il est allé s'installer en France. On ne devrait pas occulter ce trait africain parce qu'il appartient plus à l'Afrique qu'au Liban de ses ancêtres. Sami sama rak, siguel ndigualé sa wakeur nyiom yeupp .

FRIK-A-FRAK

12 h 29, le 29 mars 2020

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Commentaires (9)

  • Sami Abdereda que je connais bien est né au Sénégal et comme beaucoup de libanais d'origine qui ont fait de brillantes études de médecine, il est allé s'installer en France. On ne devrait pas occulter ce trait africain parce qu'il appartient plus à l'Afrique qu'au Liban de ses ancêtres. Sami sama rak, siguel ndigualé sa wakeur nyiom yeupp .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 29, le 29 mars 2020

  • ALLAH YIRHAMOU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 26, le 29 mars 2020

  • Sincères condoléances à cet homme si humble et dévoué.

    Antoine Sabbagha

    08 h 49, le 29 mars 2020

  • RIP

    LE FRANCOPHONE

    04 h 24, le 29 mars 2020

  • LES LIBANAIS A L'ETRANGER BRILLE DANS LES PAYS D'ACCUEIL ET SOUTIENNET TOUJOURS LE LIBAN DE LOIN MAIS AVEC LEUR APPORT DE SOUTIEN A LEURS FAMILLES PAIX A SON AME IL MERITE UNE MEDAILLE DU MERITE DE LA PART DE LA FRANCE AINSI QUE TOUS CES MEDECINS QUI SE DEVOUENT POUR SAUVER DES VIES AU RISQUE DE PERDRE LA LEURE

    LA VERITE

    02 h 23, le 29 mars 2020

  • Condoleances a la famille . Même ici à Brescia il y a des médecins libanais dont je connais un très bien, il est vraiment très bien, Fouad Kanso , très aimé par ses confrères

    Eleni Caridopoulou

    01 h 32, le 29 mars 2020

  • RIP Doctor.

    Christine KHALIL

    21 h 45, le 28 mars 2020

  • Paix a son ame et a celle de tous ces soldats de l'ombre qui veillent sur tellement de monde

    Le Phenicien

    18 h 20, le 28 mars 2020

  • Sincères condoléances à dr.Abdelreda, héros discret!

    Wlek Sanferlou

    16 h 40, le 28 mars 2020

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