Rechercher
Rechercher

Société - Liban

Plus de 150 équipes secouristes de la Croix-Rouge sur le pied de guerre dans tout le Liban

A la chambre d’opérations de la CRL, joignable au 140, des médecins aident au téléphone à identifier les cas.

La chambre d'opérations de la Croix-Rouge libanaise. Photo fournie par la CRL

Le Liban dans son ensemble retient son souffle, alors qu’il vient d’entrer dans le stade 4 de l’épidémie de coronavirus, que le ministère de la Santé a essayé de retarder autant que possible à travers des mesures strictes de confinement, malheureusement suivies inégalement à travers le pays. Le stade 4 est celui des contaminations dont l’origine n’est pas connue et qui fait craindre une propagation rapide et incontrôlable de l’épidémie. Or, une croissance exponentielle des cas de contamination est ce qui peut aujourd’hui arriver de pire au Liban, où les moyens de lutte contre une épidémie dévastatrice restent limités.

Au sein de la Croix-Rouge Libanaise, comme dans les hôpitaux, l’état d’alerte est au maximum. On s’attend et on se prépare au pire, non sans inquiétude. « Le système de santé au Liban risque de subir une très forte pression et d'être vite débordé ou, pire encore, de manquer d'équipements et de matériel » pour combattre l’épidémie, souligne Chawki Amineddine, directeur de la formation au sein de la CRL.



(Lire aussi : Pourquoi trop de gens sortent-ils braver le coronavirus ? Des économistes répondent)



En état d’alerte depuis que les premiers cas de coronavirus ont été détectés aux Émirats arabes unis, la CRL, et plus particulièrement sa direction de la formation, ont eu le temps de former les équipes secouristes à la conduite à tenir durant l’épidémie. Selon le Dr Amineddine, « les départements et les équipes de secouristes de la CRL sont sur le pied de guerre 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Cela d’autant plus que ces équipes sont les seules habilitées par la commission ad hoc de suivi de l’épidémie à transporter les malades ou les cas suspects ». « Plus de 150 équipes sont mobilisées à cette fin, réparties sur 24 centres qui couvrent l’ensemble du territoire national », explique-t-il.


Chawki Amineddine, directeur de la formation à la CRL. Photo fournie par la CRL


Reconstituer le stock d'équipements
L’important pour l’heure est de reconstituer le stock d’équipements de protection individuelle, pratiquement épuisé. « Nous avons atteint une ligne rouge », insiste Chawki Amineddine. « On du mal à trouver certains équipements, comme les masques conformes aux normes internationales et les combinaisons blanches aseptisées » jetables, ajoute-t-il, alors que le gouvernement n’aide pas sur ce plan. Le recours au marché noir permet d’éviter une pénurie, quoique au prix fort, mais ne règle pas le problème, surtout si l’épidémie est appelée à durer.


(Lire aussi : « Le stock d’équipements de protection individuelle de la Croix-Rouge libanaise est presque épuisé »)


« La seule arme valable contre le virus est aujourd’hui entre les mains de la population qui peut, en se conformant scrupuleusement aux règles de confinement et d’isolement, donner aux composantes du système de santé au Liban la possibilité de gérer l’épidémie », insiste-t-il, en écho à ce que le chef du gouvernement Hassane Diab, le ministre de Santé Hamad Hassan, et aujourd’hui son collègue de l’Intérieur Mohammad Fahmi - particulièrement alarmiste - s’évertuent à répéter. Car le bond enregistré samedi par le nombre de contamination (+41%) fait craindre une explosion redoutable de la maladie.



En cas de doutes, appeler le 140
Pourtant, la CRL est prête depuis deux mois déjà à cette catastrophe sanitaire. « Lorsque les premiers cas de coronavirus sont apparus aux Émirats arabes unis, en décembre dernier, nous nous sommes empressés d’établir un plan d’urgence, en adoptant une approche holistique », raconte Chawki Amineddine. « Alors que le Liban n’était pas encore touché par l’épidémie, nous avions lancé une campagne de sensibilisation auprès de la population dans les écoles, les universités, à travers les réseaux sociaux et les municipalités. Lorsque les premiers cas de contamination ont été annoncés, nous avons aidé le ministère de la Santé au niveau de la détection et de l’identification de la maladie, via notre chambre d’opérations où un système médical de surveillance a été établi, tout en assurant parallèlement le transport des personnes suspectées d’avoir contracté le virus ».


(Lire aussi : "Restez chez vous", mot d'ordre qui se répand dans le monde)


Pendant ce temps, les équipes de secouristes étaient formées à la conduite à tenir durant l’épidémie : des précautions à prendre au niveau personnel, jusqu’au transport des malades vers l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri.

Pour assurer la formation du plus grand nombre de secouristes, la direction de formation n’a pas hésité à recourir au e-learning (enseignement à distance) pendant que la chambre d’opérations de la CRL, joignable au 140, était dotée de médecins volontaires qui prennent les appels des personnes pensant être atteintes du virus, afin d’identifier avec elles leurs symptômes et déterminer si elles ont besoin ou non d’être hospitalisées.

Le résultat de cette formation est qu’aujourd’hui 447 secouristes répartis sur 24 centres couvrant l’ensemble du Liban sont prêts à assurer le transport des malades ou des cas suspects de contamination, suivant des règles d’hygiène et de protection valables tant pour les patients que pour les volontaires de la CRL. Ce chiffre est appelé à augmenter suivant la progression de l’épidémie.



Le rôle des municipalités
Parallèlement, avec le début d’apparition de cas avérés, une formation et une aide substantielle techniques ont été dispensées aux municipalités pour les préparer à gérer au niveau local une progression de l’épidémie. Cela va du contrôle des mesures de confinement jusqu’à la gestion des déchets des foyers où les malades ne présentant pas des symptômes graves sont confinés. Dans sa conférence de presse, le ministre de l’Intérieur a d’ailleurs souligné et exposé le rôle que les municipalités vont assumer durant cette période.

« Le rôle des conseils municipaux est crucial durant le stade 4 de l’épidémie, explique Chawki Amineddine, parce qu’il permet d’atténuer la pression sur le corps médical ». C’est dans cette perspective que des lits ont été libérés la semaine dernière dans les hôpitaux qui s’apprêtent aujourd’hui à accueillir les cas graves.


Lire aussi

Le nerf de la coronaguerre, l'éditorial de Issa Goraieb

Les heures de silence, par Dominique Eddé

« Chacun a pleuré seul, dans son coin » : les funérailles au temps du coronavirus

Libertés en quarantaine : jusqu’où aller pour maîtriser le coronavirus ?



Le Liban dans son ensemble retient son souffle, alors qu’il vient d’entrer dans le stade 4 de l’épidémie de coronavirus, que le ministère de la Santé a essayé de retarder autant que possible à travers des mesures strictes de confinement, malheureusement suivies inégalement à travers le pays. Le stade 4 est celui des contaminations dont l’origine n’est pas connue et qui fait...

commentaires (2)

COURAGE ET REMERCIEMENTS.

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 51, le 23 mars 2020

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • COURAGE ET REMERCIEMENTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 51, le 23 mars 2020

  • Allah yihmikoun kilkoun! Et merci infiniment!

    Wlek Sanferlou

    00 h 59, le 23 mars 2020

Retour en haut