Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont annoncé avoir dressé 478 contraventions lundi pour violation des mesures de confinement destinées à lutter contre la propagation du nouveau coronavirus au Liban, alors que l'ensemble des forces de sécurité ont renforcé leur présence dans les rues pour obliger les gens à rester chez eux. Sur leur compte Twitter, les FSI ont notamment indiqué avoir fermé un marché populaire à Tripoli, au Liban-Nord, après avoir reçu plusieurs plaintes. Dimanche, 227 contraventions avaient été dressées.
بعد ورود شكاوى حول اعادة فتح المحال في سوق العطارين - طرابلس ظهر اليوم، أُعيد اقفالها ضمن اجراءات التعبئة العامة منعاً لانتشار #coronavirus .
— قوى الامن الداخلي (@LebISF) March 23, 2020
الصورة الآن. #خليك_بالبيت #قوى_الامن pic.twitter.com/6R77OjRb0W
Dans un message adressé aux Libanais samedi, le Premier ministre, Hassane Diab, avait exhorté les citoyens à un "couvre-feu autoproclamé", les appelant à rester chez eux et à se conformer aux directives officielles dans le cadre de la mobilisation générale, décrétée le 15 mars. Il a indiqué dans ce cadre qu'il chargeait les forces de l'ordre de faire appliquer ces mesures. Le lendemain, le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, avait prévenu que les infractions menaçant la santé publique seront réprimées.
Pour le deuxième jour consécutif, l'armée et les FSI, en coordination avec les autorités locales, étaient donc lundi à pied d’œuvre pour faire respecter les mesures sur l'ensemble du territoire, de Minié, au Liban-Nord, jusqu'à Tyr, dans le sud du pays. Sur ce plan, des agents de la Sécurité de l'Etat ont dressé plusieurs barrages routiers dans le caza du Chouf, distribuant des masques et prenant la température des automobilistes au passage de leurs véhicules, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Dans ce contexte du renforcement des mesures de protection, l'armée avait accru ses patrouilles dès samedi soir. Dans plusieurs régions, elle avait diffusé dimanche des messages par haut-parleurs demandant aux gens, à partir d'hélicoptères, de rester chez eux. Des barrages mobiles ont également été installés sur plusieurs axes routiers.
Par ailleurs, le secrétariat du Parlement a annoncé lundi le report sine die des réunions des commissions prévues et de la réunion hebdomadaire des députés que préside le président de la Chambre, Nabih Berry, tous les mercredi, ainsi que la fermeture des bureaux des députés.
Le Liban a décrété un "état d'urgence sanitaire", réclamant à la population de rester confinée jusqu'au 29 mars et ordonnant la fermeture de la quasi-totalité des administrations publiques, entreprises et commerces, à l'exception des supermarchés, boulangeries et des magasins fournissant les produits de première nécessité. L'aéroport, les ports et les postes-frontière ont également été fermés.
Lundi, le courant du Futur de l'ex-Premier ministre Saad Hariri a toutefois appelé le gouvernement à décréter l'état d'urgence, estimant que la mobilisation générale n'avait pas obtenu les résultats escomptés. "La proclamation de l'état d'urgence était tout à fait normale face à l'épidémie, loin des calculs politiques", indique un communiqué. Plusieurs autres formations politiques d'opposition ont réclamé que le cabinet décrète l'état d'urgence.
Le nombre total de personnes contaminées par le nouveau coronavirus au Liban s'élève désormais à 256 cas, selon un dernier décompte du ministère de la Santé rendu public lundi, avec seulement 8 nouveaux cas enregistrés ces dernières 24 heures.Lire aussi
Coronavirus : des étudiants libanais en Italie réclament le soutien du gouvernement Diab
Pourquoi le gouvernement Diab exclut toujours l’état d’urgence
Qu’est-il permis – ou pas – de faire au Liban dans le cadre de la mobilisation contre le coronavirus
Plus de 150 équipes secouristes de la Croix-Rouge sur le pied de guerre dans tout le Liban
Bravo bravo, notre gouvernement montre sa DÉTERMINATION , l'Ètat enfin est ressucité , apres toute cette pseudo-revolution !
15 h 35, le 23 mars 2020