Coronavirus au Liban : "Toute infraction menaçant la santé publique sera réprimée", avertit le ministre de l'Intérieur

Le ministre libanais de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a affirmé dimanche que les infractions menaçant la santé publique seront réprimées, tandis que l'armée libanaise et les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont renforcé leurs patrouilles afin de faire appliquer les mesures de confinement, conformément aux directives annoncées samedi par le Premier ministre Hassane Diab dans le cadre de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus.

Dans un discours télévisé, M. Diab a annoncé que le gouvernement avait décidé de charger les services de sécurité de faire appliquer les directives visant à empêcher la population de sortir de chez elle, sauf en cas d'extrême nécessité, et à empêcher les rassemblements, jugeant que "la hausse notable du nombre de cas ces deux derniers jours constitue une menace imminente pour notre société". Selon le dernier bilan, le Liban a enregistré quatre décès et 248 cas.

"Nous ne sommes plus en capacité d'endiguer le virus. Nous avons dépassé ce stade et nous irons vers l'inconnu si tous les citoyens n'ont pas l'intime conviction de surmonter la crise", a déclaré M. Fahmi lors d'une conférence de presse pour annoncer le plan destiné à obliger les Libanais à rester chez eux. "Le gouvernement a pris des mesures en ce sens pour protéger les personnes, leurs familles, leurs proches et la société mais malheureusement, certains citoyens dans plusieurs régions ne les ont pas respectées", a-t-il déploré.

^{Le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi. REUTERS/Mohamed Azakir}

"La loi s'appliquera à tous, quel qu'ils soient. Toute infraction constituant une menace à la santé publique sera réprimée", a souligné le ministre de l'Intérieur, appelant les citoyens à composer le 112 pour avoir plus de détails sur ces directives.

"Nous devons nous préparer au pire, tout en conservant l'espoir et la croyance que nous allons surmonter cette crise grâce à la responsabilisation et les bons comportements, a-t-il conclu, appelant notamment les commerces autorisés à ouvrir à "réguler l'afflux" de clients.

Au cours de la journée de dimanche, les forces de sécurité ont dressé 209 contraventions pour infraction du confinement.

Réagissant à ces annonces, le coordinateur spécial des Nations Unies au Liban, Jan Kubis, a écrit en anglais et en arabe sur son compte Twitter que "les mesures d'urgence proclamées par le gouvernement libanais pour contenir la propagation du coronavirus sont nécessaires et requièrent l'entière conformité des Libanais et des invités du Liban", en référence probable aux réfugiés. "Notre autodiscipline est notre arme dans le combat contre le virus", a-t-il ajouté.

(Lire aussi : Le nerf de la coronaguerre, l'édito de Issa GORAIEB)

Dans ce contexte du renforcement des mesures de protection, l'armée a accru ses patrouilles dès samedi soir. Dans plusieurs régions, elle a diffusé des messages par haut-parleurs demandant aux gens de rester chez eux, au moyen d'hélicoptères notamment à Beyrouth et dans la Békaa. Des barrages mobiles ont également été installés sur plusieurs axes routiers.

De leur côté, les FSI ont emboîté le pas à la troupe dès six heures ce dimanche matin. Dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, la police a demandé aux citoyens de rester chez eux et d'éviter les rassemblements et les transports en commun, indiquant également qu'elle allait veiller à la fermeture des commerces et des magasins. Rappelant que des centaines de procès-verbaux ont été dressés dans ce cadre, la police ajoute que les contrevenants s'exposent à des poursuites judiciaires et à des peines de prison allant jusqu'à six mois.

Dans la matinée, la Sûreté générale avait également annoncé un accroissement de ses patrouilles. En plus de ces tournées de surveillance, la SG a procédé, dans la journée, à la désinfection de dizaines de camps de réfugiés syriens, sur l'ensemble du territoire. 

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