Dix personnes contaminées au total par le corona, mais « pas de transmission locale » du virus

Trois nouveaux cas de coronavirus ont été confirmés hier, ce qui porte à 10 le nombre de personnes contaminées par le Covid-19 au Liban. Selon le ministère de la Santé, ces trois personnes, dont leur identité n’a pas été divulguée, ont séjourné dernièrement en Iran. Elles ont été admises à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri, à Beyrouth. En outre, 13 autres personnes ont été placées en quarantaine à l’hôpital, en attendant de voir si elles sont contaminées ou non, selon un communiqué de l’établissement.

« Les personnes infectées par le virus avaient été tout d’abord placées à l’isolement à leur domicile. Lorsque les premiers symptômes sont apparus, elles ont été placées en quarantaine à l’hôpital Rafic Hariri. Les tests ayant révélé que ces personnes étaient atteintes du Covid-19, elles ont ensuite été placées dans des chambres d’isolement au sein de l’établissement hospitalier », précise un communiqué du ministère de la Santé publié hier après-midi.

Samedi, trois cas de contamination au virus avaient déjà été annoncés. Il s’agissait du fils d’un ressortissant syrien qui avait été testé positif au Covid-19 la veille. Âgé de 19 ans, le jeune homme s’était rendu en Iran dans le courant du mois de février. Le second cas est un ami de la famille du Syrien et de son fils, un homme de 45 ans dont l’identité n’a pas été précisée par le ministère. Le troisième cas est celui de l’épouse d’un Iranien dont la contamination a été détectée au cours de la semaine dernière.

Dans une déclaration à L’Orient-Le Jour, le directeur général du ministère de la Santé, Walid Ammar, a affirmé qu’il n’y a « pas de transmission locale du virus » au Liban, « tous les cas sont liés à des foyers de l’épidémie à l’étranger », en l’occurrence en Iran.

(Lire aussi : Coronavirus : le Liban suspend l'entrée des voyageurs étrangers en provenance des pays les plus touchés)

Alitalia suspend ses vols
Malgré les appels pressants à interdire les vols en provenance d’Iran, ces vols ont été maintenus pour permettre notamment aux Libanais se trouvant dans ce pays de rentrer chez eux. Par contre, Fadi el-Hassan, directeur de l’Aviation civile à l’Aéroport international de Beyrouth, a révélé à L’OLJ que la compagnie aérienne italienne Alitalia avait suspendu ses vols vers Beyrouth jusqu’à fin mars, en raison des restrictions imposées par l’AIB. « Nous examinons les passagers en provenance d’Iran et d’Italie un par un, a assuré M. el-Hassan. Ceux qui arrivent de Chine ou de Corée de Sud sont généralement en transit, mais nous leur faisons subir des tests aussi », a-t-il dit. À l’aéroport, fonctionnaires et voyageurs se protègent désormais avec des masques sanitaires. L’entrée au Liban de personnes en provenance de Chine, de Corée du Sud, du Japon, de Singapour, d’Iran et d’Italie est temporairement suspendue, sauf pour les Libanais et les étrangers ayant un permis de séjour au Liban. Ces derniers doivent toutefois observer une période de quarantaine de 15 jours s’ils reviennent d’un pays touché et se rendre à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri en cas de symptômes de la maladie. Un numéro vert du ministère de la Santé, le 1214, est également accessible pour ceux qui désirent s’informer sur la question. Des mesures ont également été prises à la frontière avec la Syrie, d’où étaient arrivés jeudi 54 Libanais inscrits dans les universités en Iran. Interrogé par L’OLJ, le représentant du ministère de la Santé dans la Békaa, Ghassan Zalaket, a assuré qu’il « n’y a pas de cas de contamination dans la région pour l’instant ». « Nous avons créé, il y a une dizaine de jours, dans la région de Masnaa, un centre de quarantaine situé du côté syrien de la frontière. Ce centre est opéré par des médecins libanais qui examinent les personnes arrivant au Liban via le territoire syrien et qui effectuent un suivi concernant leur état de santé », a-t-il déclaré à notre correspondante Sarah Abdallah. Par ailleurs, l’ambassade d’Arabie saoudite au Liban a appelé ses ressortissants à reporter tout voyage à Beyrouth qui ne soit pas urgent. « Soucieuse de veiller à la sécurité de ses ressortissants, l’ambassade souhaite qu’ils reportent les voyages non urgents au Liban et demande aux résidents se trouvant ici d’être vigilants, de rester loin des endroits surpeuplés, de respecter les mesures sanitaires et de ne pas hésiter à contacter l’ambassade pour demander de l’aide en cas de besoin », indique un communiqué de l’ambassade.

(Lire aussi : Ânerie virale, le billet de Gaby NASR)

Mesures préventives
Le ministère de l’Éducation a demandé pour sa part la fermeture cette semaine des écoles et des universités du pays (lire encadré). Par ailleurs, la ligue des fonctionnaires dans les administrations publiques a demandé hier au Premier ministre Hassane Diab d’accepter de fermer l’ensemble des lieux de rassemblement, dont les administrations publiques, à partir d’aujourd’hui, et ce pendant 15 jours. M. Diab n’a pas encore réagi à cette demande. Sur un autre plan, le Souk el-Ahad (marché du dimanche) et tous les marchés populaires de Beyrouth, ainsi que ceux de la Békaa, étaient fermés, sur décision des mohafez des deux régions. De nombreuses mesures préventives ont en outre été instaurées dans le sud du pays, en raison du retour ces derniers jours de plusieurs pèlerins ayant visité des lieux saints en Iran. Selon notre correspondant Mountasser Abdallah, plusieurs municipalités ont décidé d’annuler, jusqu’à nouvel ordre, les marchés hebdomadaires qui se tiennent dans certaines localités. À Saksakiyé, du gel désinfectant a même été placé à l’entrée de la husseiniyé du village. Certaines municipalités du Sud ont distribué des brochures de sensibilisation à la transmission du virus, notamment à Saïda. Toujours au Liban-Sud, les habitants de Chebaa se sont mobilisés contre la volonté du ministère de la Santé de transformer en centre de quarantaine l’hôpital gouvernemental du village, qui n’a d’ailleurs jamais fonctionné auparavant, alors que les habitants de la région en avaient grandement besoin.

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