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À La Une - repère

Un mois d'escalade des tensions entre la Turquie et la Syrie

Le suivi des événements ayant opposé Ankara à Damas dans la province d'Idleb, depuis la mort de huit soldats turcs le 3 février. 

Des combattants rebelles syriens, soutenus par la Turquie, près de Taftanaz, dans la province d'Idleb, en Syrie, le 28 février 2020. Photo AFP / Omar HAJ KADOUR

La tension est montée d'un cran début février entre Damas et Ankara, culminant avec des combats meurtriers entre soldats syriens et turcs dans la province d'Idleb, dernier bastion contrôlé par des rebelles pro-turcs et des jihadistes.


Combats inédits 

Le 3 février, dans la nuit, des tirs d'artillerie du régime syrien font huit morts côté turc. Ankara répond en bombardant des positions syriennes, tuant au moins 13 personnes.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les affrontements ont éclaté après l'arrivée d'un convoi turc de 240 camions et blindés près de la localité de Saraqeb, dans la province d'Idleb (nord-ouest de la Syrie).

Les militaires turcs visés ont été envoyés à Idleb, d'après Ankara, pour renforcer la douzaine de postes d'observation turcs dans la région.
A Damas, le commandement des forces armées qualifie d'"agression flagrante" la présence de forces turques.

Les combats interviennent quelques jours après que le président turc Recep Tayyip Erdogan eut accusé la Russie de "ne pas honorer" les accords bilatéraux visant à empêcher une offensive d'envergure du régime dans le Nord-Ouest. Les bombardements du régime, appuyés par Moscou, se sont intensifiés depuis décembre dans la région d'Idleb, permettant aux forces du régime de Bachar el-Assad de reprendre plusieurs secteurs dans la province, au grand dam d'Ankara, qui soutient des groupes rebelles.

(Lire aussi : Escalade en Syrie après de lourdes pertes turques, Erdogan et Poutine se parlent)


Ultimatum

Le 5, M. Erdogan somme le régime de reculer dans le Nord-Ouest avant la fin février, menaçant de recourir à la force dans le cas contraire.  Le 7, les médias turcs rapportent qu'Ankara a envoyé de nouveaux renforts militaires vers ses points d'observation. Le 10, cinq soldats turcs sont tués par le régime, selon Ankara. Les bombardements ont visé des militaires turcs déployés sur la base aérienne de Taftanaz, d'après l'OSDH. En réponse, Ankara affirme avoir riposté par des bombardements massifs.


Tensions entre Moscou et Ankara

Le 12, le président Erdogan menace de "frapper le régime partout" en Syrie en cas de nouvelle attaque contre les forces turques. Il accuse Moscou de prendre part au "massacre" de civils au côté des forces du régime à Idleb et dénonce les "promesses qui ne sont pas respectées". Moscou accuse la Turquie de ne rien faire pour "neutraliser les terroristes à Idleb". Le lendemain, le représentant spécial des Etats-Unis pour la Syrie, James Jeffrey, affirme que Washington est "en total accord avec la Turquie" "pour défendre ses intérêts vitaux face à l'afflux de réfugiés et pour lutter contre le terrorisme".

(Lire aussi : Erdogan exclut tout recul de la Turquie à Idleb)



Hélicoptères abattus 

Le 14, un hélicoptère de l'armée syrienne est abattu et son équipage tué. Le tir est revendiqué par une alliance de groupes rebelles pro-Ankara, le Front national de la libération (FNL). Trois jours auparavant, un hélicoptère de l'armée avait été abattu par un tir imputé par l'OSDH aux forces turques dans la province d'Idleb. Les médias turcs avaient imputé le crash aux groupes rebelles syriens pro-Ankara.

Le président Erdogan exclut le 26 février de faire "le moindre pas en arrière" face au régime.


Lourdes pertes 

Le 27, au moins 33 militaires turcs sont tués dans des frappes aériennes attribuées par Ankara au régime syrien, portant à au moins 53 le nombre de militaires turcs tués à Idleb en février. Des bombardements de représailles menés par l'armée turque tuent 20 combattants du régime syrien, selon l'OSDH. Le 28, les présidents russe Vladimir Poutine et turc expriment, lors d'un entretien téléphonique, leur "sérieuse inquiétude".
L'OTAN offre sa solidarité à Ankara, mais sans prendre d'engagements concrets.

Un haut responsable turc évoque la menace de laisser passer les migrants sur son sol vers l'Europe. L'Union européenne appelle Ankara à respecter ses "engagements" pris dans le cadre du pacte migratoire conclu en 2016.



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