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À La Une - Liban

Vote de confiance : plus de 370 blessés dans le centre-ville de Beyrouth arrosé de lacrymogènes

Voici le déroulé de la journée, dans le centre-ville de Beyrouth, où les manifestants se sont mobilisés pour empêcher la tenue de la séance parlementaire consacrée à la confiance au gouvernement de Hassane Diab. Le quorum a toutefois été atteint vers 11h45 et la séance a débuté.  A 19h, le cabinet obtenait la confiance.

Un manifestant blessé, dans le centre-ville de Beyrouth, mardi matin. AFP / JOSEPH EID

Mur renforcés, ajout de barricades, multiplication des obstacles : en prévision du vote de confiance au gouvernement de Hassane Diab, c'est en véritable no man's land qu'a été transformé le secteur du parlement, dans le centre-ville de Beyrouth. Ce, bien sûr, afin d'empêcher tout accès aux manifestants. Dès 7h ce matin, les manifestants ont toutefois commencé à se rassembler et les forces de l'ordre à tirer des gaz lacrymogènes, tandis que des militants venus de province, notamment de la Békaa ou de Tripoli, avaient commencé à affluer dès lundi soir dans le centre-ville, où ils ont campé pour être sur le pied de guerre dès ce matin. En fin de journée, après la levée de la séance au Parlement pour une pause, la Croix-Rouge libanaise faisait état de 373 blessés, dont 45 ont été hospitalisés, le reste ayant été traité sur place.


Paroles de manifestants, développements sur le terrain, blessés : voici le déroulé de la journée.


19:00 : Le gouvernement de Diab obtient la confiance. Sur un total de 128 députés qui forment l'Hémicycle, 84 députés étaient présents au moment du vote : 63 ont accordé la confiance au nouveau cabinet largement conspué par la rue, alors que 20 élus ont refusé de la lui accorder. Seul le député Michel Daher s'est abstenu de voter.


16:33 La Croix-Rouge libanaise revoit encore à la hausse son bilan des blessés : 45 blessés hospitalisés, et 328 autres traités sur place.


15:30 La place des Martyrs s'est vidée après que les forces de l'ordre aient lancé de manière intensive des bombes lacrymogènes et constitué un cordon de sécurité pour empêcher le retour des manifestants une fois que ces derniers ont été repoussés.

15:00  La Croix-Rouge libanaise revoit de nouveau le bilan des blessés à la hausse. 40 personnes ont été transportées dans les hôpitaux de la région, et 260 ont été traitées sur place.


14: 30 Les forces de l'ordre lancent des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants se trouvant à proximité de la mosquée al-Amine ainsi que ceux qui se trouvent devant la bâtiment d'an-Nahar. Les protestataires ont été repoussés en direction du café Paul, à l'entrée de la rue Gouraud et jusqu'au siège Kataëb, à Saïfi.



Les forces anti-émeutes interviennent pour disperser les manifestants. Photo S.B



Paroles de manifestants

"Ils ont (les responsables politiques, ndlr) eu tout ce qu’ils voulaient. Les gens ne sont pas descendus dans la rue aussi massivement que les premiers jours (du mouvement de contestation). Je pense qu'à partir de maintenant nous sommes foutus. Ce gouvernement est un gouvernement de conseillers. Le peuple est en colère", dit Amro, à notre journaliste Zeina Antonios qui se trouve Place Riad el-Solh. "Ce sont (les responsables politiques, ndlr) des voleurs. Ils ne ressentent pas notre douleur. Ils auraient dû être solidaires du peuple. Il faut que tout le Liban se révolte parce que tout le monde a faim, tout le monde est sans travail", affirme de son côté Nada venue de la Békaa-Ouest.


12:40 Le député Salim Saadé (Parti syrien national social) a été hospitalisé après avoir reçu un coup à la tête, par des "saboteurs de la véritable révolution", alors qu'il tentait de se rendre au Parlement convoqué pour voter la confiance au gouvernement de Hassane Diab, a annoncé mardi son bureau. "A 10h30, alors que le député Salim Saadé se rendait au Parlement pour prononcer un discours porteur des douleurs des gens et pour ne pas accorder sa confiance au gouvernement, sa voiture a été attaquée par des saboteurs de la véritable révolution. M. Saadé a reçu un coup à la tête et est actuellement à l'hôpital de l'Université américaine de Beyrouth où il subit les examens médicaux nécessaires", a annoncé le bureau du député. "Salim Saadé restera fidèle à la douleur du peuple et sera le représentant de leurs causes", conclut le communiqué.

Quelques heures plus tard, le député s'est tout de même rendu au parlement, où il a pris la parole, s'excusant avec humour pour son retard avant d'être applaudi par ses collègues.

Le discours de M. Saadé au moment du vote sur le budget 2020 avait fait le buzz. Il avait dénoncé la crise économique lançant notamment : "ils n'ont peut-être pas pas fait de haircut mais un hair dye".



Paroles de manifestants

"Ce gouvernement échoue moralement avant même d'échouer au niveau constitutionnel et légal. Il représente le gouvernement précédent. Les mesures sécuritaires et militaires prises contre les manifestants montrent à quel point ce gouvernement est corrompu. Si le gouvernement obtient la confiance du Parlement, il faudra que le peuple redescende dans la rue pour que ce nouveau cabinet démissionne tout comme le précédent", affirme Nicolas 39 ans, à notre journaliste Zeina Antonios qui se trouve à proximité du bâtiment an-Nahar.


12:30 Alors que le Premier ministre Hassane Diab prononçait son discours au Parlement, une pluie de grenades lacrymogènes s'abattait sur les manifestants massés près de la place Riad el-Solh, selon notre journaliste sur place Suzanne Baaklini. Les manifestants très déterminés, portant des masques ou le visage recouvert de foulards, refusaient de partir et tapaient avec colère sur les palissades en métal pour faire le plus de bruit possible. Des jeunes munis de pierres se dirigeaient également vers la place Riad el-Solh pour en découdre avec les forces de sécurité. D'autres ont commencé à escalader les murs de protection érigés par les autorités autour du Parlement.


(Repère : Les principaux points de la déclaration ministérielle)


12:26 : La Croix-Rouge libanaise revoit le bilan des blessés à la hausse. 26 personnes ont été transportées dans les hôpitaux de la région, et 175 ont été traitées sur place.


12:00 : Les manifestants qui tentaient depuis la matinée de bloquer les accès du Parlement ont été appelés à se regrouper Place des Martyrs, après le début de la séance du parlement. En raison des tirs massifs de gaz lacrymogènes, les manifestants se sont toutefois repliés vers le siège des Kataëb à Saïfi. Par ailleurs, vers midi, les manifestants avaient quitté le Ring. Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre avaient lieu à Riad el-Solh. Là où les manifestants sont rassemblés, les forces de l'ordre tirent massivement des gaz lacrymogènes.


11:45 La séance parlementaire consacrée à l'examen de la déclaration ministérielle et au vote de confiance au gouvernement de Hassane Diab a débuté mardi à 11h45 dans l'hémicycle après que le quorum ait finalement été atteint.


11:30 : Des dizaines de motards de Khandak al-Ghamiq ont escorté, mardi matin, une voiture noire d'un député et se sont dirigés vers le Parlement. L'armée leur a ouvert la voie, puis leur a permis de ressortir, selon notre journaliste sur place Anne-Marie el-Hage. En sortant, les motards ont fait un doigt d'honneur aux manifestants massés dans le secteur qui hurlaient des slogans contre le chef d'Amal et président du parlement Nabih Berry. Devant ce spectacle surréaliste, les manifestants ont laissé exploser leur colère. Des femmes ont interpelé les forces de l'ordre, leur lançant : "Vous n'avez pas honte? Vous êtes en train de protéger les voyous!"


11:30 : Dix-huit personnes blessées lors des manifestations dans le centre-ville de Beyrouth ont été transportées à l'hôpital et 140 autres ont été soignées sur place, a indiqué mardi la Croix-Rouge libanaise sur son compte twitter. "Centre-ville de Beyrouth : huit équipes de la CRL sont en charge de transporter les blessés et leur porter secours. Pour l'heure, 18 blessés ont été transportés à l'hôpital et 140 autres ont été soignés sur place", a annoncé la CRL. 

Parmi les blessés traités à l'hôpital, figure Jad Ghorayeb, photographe. Selon le centre Skeyes, il a été blessé à la bouche, par une balle en caoutchouc alors qu'il couvrait les affrontements entre manifestants et forces de sécurité près du Nahar. Il a été transporté à l'Hôtel Dieu.



11 : Devant l'immeuble d'an-Nahar, un grand nombre de manifestants sont regroupés, au milieu d'une épaisse fumée en raison du recours intensif des forces de sécurité aux gaz lacrymogènes pour les disperser, selon nos journalistes sur place.

"Pas de confiance au gouvernement ! Pas de confiance au président de la République ! Pas de confiance au chef du gouvernement! Kellon yaani kellon!", crie un manifestant à l'aide d'un haut-parleur pour galvaniser les protestataires. "Le peuple libanais s'adresse à la communauté internationale. Nous refusons d'accorder la confiance à ce gouvernement", ajoute-t-il.

Des manifestants ont entonné l'hymne national au milieu des applaudissements.

Les manifestants se déplacent d'un accès du Parlement à l'autre, selon les appels lancés sur les réseaux sociaux, pour tenter d'empêcher que le quorum soit atteint.


11:00 : Des journalistes de la OTV, chaîne affiliée au Courant patriotique libre fondé par le président Aoun, ont été agressés mardi matin par les manifestants se trouvant au niveau du bâtiment du Nahar, dans le centre-ville de Beyrouth, rapportent nos correspondants sur place.  

"Des manifestants ont agressé une équipe de journalistes de la chaîne OTV. L'équipe est composée de Rima Hamdan et Maroun Nemr. Les protestataires ont également cassé une caméra des journalistes", a rapporté le Centre SKeyes pour la défense de la liberté d'expression sur son compte Twitter.



Skeyes ajoute que les manifestants ont également essayé de s'en prendre à une autre journaliste de la chaîne, Lara Hachem.

Depuis le 17 octobre, date du début du mouvement de contestation inédit contre la classe politique et qui touche tout le territoire libanais, plusieurs journalistes ont été verbalement ou physiquement agressés par des protestataires ou des partisans de formations politiques.


10:30 : La tension est montée d'un cran lorsque des hommes du quartier de Zokak el-Blatt et de Kandak el-Ghamik ont commencé à lancer des pierres sur les manifestants à partir des toits des immeubles environnants, selon notre journaliste sur place Matthieu Karam. D'autres habitants de ces quartiers, où le mouvement Amal et le Hezbollah sont prépondérants, ont avancé vers les manifestants, qui ont également lancé des pierres en leur direction. Des insultes ont été échangées, alors que l'armée faisait usage de gaz lacrymogènes.



Une manifestante, Rana Fakhoury, a d'ailleurs évité d'être touchée par une grenade grâce à la pancarte qu'elle pancarte. "La décision nous revient", est-il écrit sur la pancarte, avec le hashtag "Pas de confiance".

Plusieurs députés ont profité du chaos, notamment lorsque des partisans d'Amal ont lancé des pierres en direction des manifestants, pour se faufiler vers le parlement. "Les voyous d'Amal nous attaquent et l'armée nous a abandonnés", criait un manifestant en colère. "Nabih Berry est un voleur!", répétaient les manifestants, un slogan qui suscite depuis le début de la contestation la colère des partisans du mouvement de M. Berry. Un vieil homme, Jamal Dennaoui, a été frappé par les gens de Khandak el-Ghamik et a été emmené par la Croix-Rouge.

Certains manifestants, dont de nombreuses femmes, se sont assis à même le sol pour tenter de bloquer la rue, et les militaires les repoussaient par la force, selon nos journalistes sur place.

Du côté de l'immeuble d'an-Nahar, l'armée lançait des gaz lacrymogènes et des jets d'eau pour tenter de dissuader les quelques manifestants qui tentaient de franchir les blocs de béton. Des journalistes n'ont pas échappé aux violences.



Reportage : Dans le centre-ville de Beyrouth, les manifestants opposent leur détermination à un pouvoir bunkérisé



10:20 : Les Forces de sécurité intérieure (FSI) appellent "les citoyens à éviter d'emprunter toutes les routes menant au centre-ville de Beyrouth en raison des manifestations".


10:15 : Des affrontements ont éclaté, mardi en milieu de matinée, entre l'armée et des manifestants devant la base navale, selon notre journaliste sur place Stéphanie Khouri. Des protestataires ont lancé des pierres en direction des militaires. Un peu plus tôt, c'est à ce niveau que les militaires avaient lancé aux manifestants que le quorum était désormais atteint au Parlement, pour le vote de confiance au gouvernement Diab contre lequel manifestants les contestataires.


10:05 : Les forces de sécurité font usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants rassemblés en grand nombre au niveau de Zokak el-Blatt, devant l'un des accès au Parlement, selon les journalistes de L'OLJ et du CDL sur place. Des députés ont profité de la confusion pour accéder au Parlement par cette route. La situation est extrêmement tendue dans ce secteur, contigu au Grand Sérail mais également au quartier de Zokak el-Blatt où le mouvement Amal est fortement implanté.




9:50 : Les militaires qui repoussaient les manifestants près de la base navale sont partis, affirmant aux protestataires que le quorum était désormais atteint au parlement, selon notre journaliste sur place Stéphanie Khouri.


9:40 : Les forces de sécurité repoussent violemment et frappent des manifestants qui tentent de bloquer l'un des accès au Parlement, à partir de Zokak el-Blatt, selon notre journaliste sur place Anne-Marie el-Hage. Les manifestants, venus de Beyrouth et de plusieurs régions du Liban, crient "Révolution" et tentent d'empêcher les députés et les ministres de parvenir au Parlement par cette route. Mais l'armée ouvre le passage à plusieurs voitures de responsables. "Notre peuple piétine le gouvernement et le Parlement", répétent les manifestants. Un jeune homme s'est évanoui et a été secouru par la Croix-Rouge, et des manifestants ont été poussés par l'armée sans ménagement vers les escaliers en plein air pour tenter de dégager la rue. Certains ont été frappés par les militaires.

9h35 : Le ministre libanais des Travaux publics, Michel Najjar, est arrivé mardi matin en scooter au Parlement pour participer à la séance consacrée au vote de confiance, alors que des manifestants rassemblés dans le centre-ville tentent d'empêcher les ministres et les députés d'accéder à l'hémicycle.

Des échauffourées ont opposé des manifestants aux forces de l'ordre à hauteur de Zokak el-Blatt, où la plupart des ministres et des députés semblent passer pour arriver au Parlement.


Paroles de manifestants : Souheir est venue en brandissant une énorme pancarte sur laquelle elle a inscrit "pas de confiance". "Ce gouvernement n'est qu'un clone du précédent, avec de nouveaux noms. Nous venons faire entendre notre voix, dire que nous ne voulons pas un tel gouvernement", dit-elle à notre journaliste Stéphanie Khouri.

Sur le tunnel menant de Hamra vers le ring, de jeunes manifestants ont bloqué la route dans les deux sens. "On ne veut pas donner la confiance au gouvernement, on va faire le maximum pour les empêcher d'accéder au parlement. On veut juste faire entendre notre voix, nous n'avons pas de travail, pas de maison et eux ont mis leur argent en Suisse", dit l'un de ces jeunes venus de Beyrouth, Hamza, à notre journaliste Anne-Marie el-Hage.

Amal, une dame d'une cinquantaine d'années actuellement au chômage, dit pour sa part être venue de Bchamoun. "Nous voulons faire parvenir un message, que nous ne sommes pas d'accord avec ce qui se produit, bien que nous savons que cela va arriver par la force. Le parlement n'a aucune légitimité et le gouvernement n'est pas ce qu'on réclame, ne pourra pas faire sortir le pays de la crise", affirme-t-elle à notre journaliste sur place Matthieu Karam, tout en déplorant l'usage de la force.


9:20 : Devant la base maritime, des militaires ont fait usage de matraques, pour tenter de disperser les manifestants. Les forces de l'ordre les ont repoussés violemment pour ouvrir la route. Le tunnel du Ring menant à Hamra était, par ailleurs, fermé, provoquant des embouteillages monstres.


Paroles de manifestants : "Nous sommes là depuis 1 heure du matin. C'est important de montrer qu'on est mobilisé, qu'on n'a pas confiance", affirme un jeune homme venu de Tripoli avec ses camarades. "Nous n'avons qu'une demande simple, un gouvernement de technocrates et d'indépendants, mais elle n'a pas été réalisée", dit pour sa part Tamara Rasamny, une manifestante. "Mais ce n'est pas surprenant car comment demander à ceux qu'on veut faire chuter de former un nouveau gouvernement ? Ce n'est pas logique!".


9h10 : Des échauffourées opposent des manifestants aux forces de l'ordre à hauteur de Zokak el-Blatt au passage du véhicule transportant le ministre de l'Environnement et du Développement administratif, Damien Kattar, en route pour le Parlement. Le 4x4, visé par des jets d'oeufs, a réussi à s'infiltrer dans le périmètre du Parlement, où les forces de l'ordre ont escorté le véhicule. La situation est tendue mais contenue.


8h43 : L'armée libanaise et les Forces de sécurité intérieure (FSI) appellent les contestataires à "préserver le caractère pacifique" de leur manifestation aux abords du Parlement. "Nous demandons aux manifestants de préserver le caractère pacifique de leur mouvement, à ne pas causer de troubles et à s'éloigner des barbelés et des murs en béton", ont demandé les FSI. "Les troubles et les agressions contre les biens publics et privés dénaturent les revendications et n'entrent pas dans le cadre de la liberté d'expression", souligne de son côté un communiqué de l'armée.


Paroles de manifestants : "Je ne pense pas qu'on va réussir à bloquer la session, mais le fait d'être là, c'est un outil de pression important pour leur dire qu'on est toujours présent, même si le gouvernement va obtenir la confiance", a déclaré Joseph, un manifestant, à la journaliste du Commerce du Levant Nada Maucourant Abdallah. "J'encourage tous les Libanais à descendre, aujourd'hui est un jour important, il faut montrer que ce Parlement ne nous représente pas, ni ce gouvernement", dit un autre manifestant, Rami, 24 ans.


7h45 : Des centaines de manifestants sont sur la place des Martyrs. Les forces de l'ordre tirent des gaz lacrymogènes à intervalles réguliers. Mais le vent emporte le gaz vers la mer. Les canons à eau ont également été utilisés dès les premières heures de la matinée.

La situation était assez tendue, dès les premières heures, sur la route côtière, face à la base navale où un grand nombre de manifestants en colère, criant "pas de confiance" se sont rassemblés. L'armée a coupé la route devant la base maritime. D'autres protestataires se sont regroupés vers Zokak el-Blatt d'où les députés semblent accéder au Parlement, ainsi que sur le Ring, et dans le quartier de Kantari, où l'armée et les forces de sécurité sont déployés en force.


Selon les journalistes de L'Orient-Le Jour sur place, les protestataires avaient commencé à se répartir tôt le matin en plusieurs endroits du centre-ville de Beyrouth. Des militants venus des différentes régions, notamment de la Békaa ou de Tripoli, avaient pour leur part afflué dès lundi soir et avaient campé pour certains dans le centre-ville malgré le froid. Beaucoup de militants de Beyrouth s'étaient portés volontaires sur les réseaux sociaux pour héberger des manifestants venus des régions éloignées de la capitale, alors que plusieurs mosquées et églises leur avaient ouvert leurs portes.

Tôt le matin, une dizaine de bus transportant quelque 300 manifestants venus de tout le Liban-sud ont quitté la place Elia, rebaptisée place de la Révolution, à Saïda pour se joindre aux manifestants à Beyrouth. Les écoles publiques et privées étaient fermées dans la grande ville du Sud pour protester contre le nouveau gouvernement.



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commentaires (9)

Ces violences et le nombre important de blessés sont regrettables, pour le moins qu'on puisse dire. Cela dit, une fois la confiance du parlement accordée, ce gouvernement sera scruté non seulement par les Libanais qui souffrent depuis des mois voire des années, mais aussi et surtout par la communauté internationale et tout particulièrement les instances financières internationales dont la "générosité" sera vitale pour l'avenir du pays sur le plan économique. Dans toute démocratie digne de ce nom il y a ne majorité et une opposition. Le Liban ne doit pas en être une exception.

Tony BASSILA

15 h 15, le 11 février 2020

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Commentaires (9)

  • Ces violences et le nombre important de blessés sont regrettables, pour le moins qu'on puisse dire. Cela dit, une fois la confiance du parlement accordée, ce gouvernement sera scruté non seulement par les Libanais qui souffrent depuis des mois voire des années, mais aussi et surtout par la communauté internationale et tout particulièrement les instances financières internationales dont la "générosité" sera vitale pour l'avenir du pays sur le plan économique. Dans toute démocratie digne de ce nom il y a ne majorité et une opposition. Le Liban ne doit pas en être une exception.

    Tony BASSILA

    15 h 15, le 11 février 2020

  • Je pense que la déclaration ministérielle n'aurait pas dû être publier dans la presse avant la séance, pour contraindre tous les représentants du peuple d'être présent aujourd'hui au Parlement afin de l'écouter et de se forger une opinion selon les confrontations des idées politiques. La vie politique est devenue une confrontation de principe et un refus systématique du programme de l'autre sans savoir ce qu'il en contient. Ceux qui ont tenté de bloquer les routes perdent chaque seconde de leur crédibilité.

    Shou fi

    14 h 44, le 11 février 2020

  • TRISTE BILAN CHEZ LES CONTESTATAIRES. TRISTE BILAN A LA GROTTE ALIBABIQUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 36, le 11 février 2020

  • ÇA SUFFIT STOP A L'HYSTÉRIE NÉFASTE DE CES MANIFESTANTS ÇA NE MÈNE À RIEN , SAUF A LA GUERRE CIVILE

    Chucri Abboud

    12 h 47, le 11 février 2020

  • SI LES CONTESTATAIRES AVAIENT UN COMITE DE SUIVI ET UN GOUVERNEMENT DE L,OMBRE LES CHOSES AURAIENT ETE TOUTES AUTRES. IL FAUT S,EMANCIPER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 35, le 11 février 2020

  • Des oeufs jetés sur le véhicule du ministre Damien Khattar...en fonction depuis quelques semaines seulement...? Vraiment, ces "manifestants"...et certainement plus des "révolutionnaires" dignes de ce nom, ont perdu toute dignité, légitimité et, surtout, efficacité...dommage, et ils s'imaginent pourtant meilleurs que ceux qu'ils agressent !!! Ils semblent confondre cirque et manifestations décentes et un minimum respectables... Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 02, le 11 février 2020

  • Quel citoyen n'aspire pas à un Etat juste , sans corruption . Ceux qui n'ont pas été aux urnes plus d'une fois sont tenus responsables de n'avoir pas joué leur rôle de citoyen et de n'avoir pas donné ,plus tôt, une chance de voir clore une nouvelle classe politique . Nous sommes tous à fond avec les revendications mais aussi nous ne voulons pas le chaos ni le vide constitutionnel . Les contestatatire ont choisi la confrontation plutôt que de participer activement aux réformes au sein d'un nouveau Gouvernement .J'aurai tant souhaité voir ceci se réaliser ; ceci aurait renforcé la démocratie et le pouvoir du peuple .

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    09 h 58, le 11 février 2020

  • "L'armée libanaise et les Forces de sécurité intérieure (FSI) appellent les contestataires à "préserver le caractère pacifique" de leur manifestation" Alors pourquoi commencent-ils par faire usage de gaz lacrymogène ? C'est ainsi qu'ils comptent inciter les manifestants à demeurer pacifiques ?

    Yves Prevost

    09 h 51, le 11 février 2020

  • C’est le peuple qui n’a pas la confiance de son gouvernement dirait-on. Le monde à l’envers... Leich fi a7la men Lebnen?

    Gros Gnon

    08 h 58, le 11 février 2020

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