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À La Une - Liban

Le gouvernement Diab obtient la confiance du Parlement

Sur un total de 128 députés qui forment l'Hémicycle, 84 députés étaient présents au moment du vote : 63 ont accordé la confiance au nouveau cabinet, alors que 20 élus ont refusé de la lui accorder. Seul le député Michel Daher s'est abstenu de voter.

Le gouvernement du Premier ministre libanais Hassane Diab a obtenu mardi 11 février 2020 la confiance du Parlement. Photo Flickr/Parlement

Faisant la sourde oreille à une rue bouillonnante de colère, le gouvernement du Premier ministre libanais Hassane Diab a obtenu mardi soir la confiance du Parlement, à l'issue d'une séance parlementaire marquée par une polémique autour du quorum.

Sur un total de 128 députés qui forment l'Hémicycle, 84 députés étaient présents au moment du vote : 63 ont accordé la confiance au nouveau cabinet largement conspué par la rue, alors que 20 élus ont refusé de la lui accorder. Seul le député Michel Daher, qui s'est distancié du bloc Liban fort, dont le Courant patriotique libre est la principale composante, s'est abstenu de voter.

Le gouvernement se réunira en Conseil des ministres jeudi à midi au palais présidentiel de Baabda.


"Notre mission est difficile"
Prenant la parole peu avant le vote, pour répondre aux interventions des députés, le Premier ministre a de nouveau défendu son équipe pour obtenir la confiance de la Chambre. "Ce gouvernement, malgré toutes les accusations, est celui d'experts non-partisans. C'est pour cela que nous avons eu un baptême difficile pour résoudre un problème compliqué", a affirmé M. Diab. "Nos cœurs battent avec ceux des gens que nous soutenons. Nous soutenons les demandes de la révolution, mais nos yeux sont fixés sur vous pour que vous nous accordiez votre confiance. Personne ne peut éliminer personne. Les députés ont leur légitimité et leur représentativité, car ils bénéficient de la légitimité de ceux qui les ont élus. La révolution a quant à elle sa légitimité aussi et représente une large frange de la population libanaise", a souligné M. Diab. "Comment concilier ces deux camps ? L'équation est compliquée. Mais finalement, elle est plus simple qu'il n'y paraît. La population est unie. Sans l'intifada du 17 octobre, ce gouvernement n'existerait pas. C'est pour cela que ce cabinet est condamné à porter les demandes des Libanais", a affirmé le Premier ministre.

"Le Liban passe par des circonstances difficiles (...). L'incendie se propage rapidement et les efforts sont déployés pour le circonscrire. Si ce feu devient hors de contrôle du gouvernement, personne ne sera à l'abri. Il ne servira donc plus à rien de parler de réformes, d'électricité, de salaires ou d'autres programmes", a prévenu Hassane Diab. Il a promis que "ce gouvernement fera face aux obstacles avec fermeté. Tous ce que nous cherchons c'est le sauvetage. Nous sommes là pour servir les gens. Tous les gens. Nous devons comprendre que le danger de l'effondrement est réel. Tout le monde sans exception doit participer à l'opération de sauvetage. C'est pour cela que nous demandons votre confiance et votre soutien car notre mission est difficile".

"Des mesures douloureuses"
A l'ouverture de la séance, le Premier ministre avait fait lecture de la déclaration ministérielle, affirmant que son gouvernement était "au service du Liban". Par la suite, les députés se sont penchés pendant plusieurs heures sur la déclaration ministérielle qui trace les grandes lignes du programme gouvernemental. Le texte évoque "des mesures douloureuses" pour redresser l’économie et les finances publiques et proclame la nécessité de garder le Liban à l’abri des conflits régionaux tout en soulignant le droit à la "résistance".

La séance s'est tenue malgré la mobilisation accrue des manifestants qui voulaient empêcher l'arrivée des députés à l'hémicycle et des affrontements avec les forces de l'ordre faisant plus de 300 blessés.

Le Liban est secoué depuis le 17 octobre par un mouvement de contestation inédit, qui fustige l'intégralité de la classe politique accusée de corruption et d'incompétence, dans un pays au bord de l'effondrement économique.

Les contestataires réclamaient un gouvernement de technocrates, totalement indépendants de la classe politique. L'équipe actuelle, qui comprend des figures inconnues du grand public, a été formée au terme de plusieurs semaines de tractations âpres entre les partis qui jouissent de la majorité au Parlement, notamment le Hezbollah et le Courant patriotique libre (CPL) du président Michel Aoun. Alors que le nouveau Premier ministre a promis de porter les demandes de la rue, son gouvernement a été formé sur la base d'une attribution des portefeuilles selon de critères partisans et confessionnels, ayant longtemps alimenté la corruption et le clientélisme, selon la rue.


Reportage
Dans le centre-ville de Beyrouth, les manifestants opposent leur détermination à un pouvoir bunkérisé

Faisant la sourde oreille à une rue bouillonnante de colère, le gouvernement du Premier ministre libanais Hassane Diab a obtenu mardi soir la confiance du Parlement, à l'issue d'une séance parlementaire marquée par une polémique autour du quorum. Sur un total de 128 députés qui forment l'Hémicycle, 84 députés étaient présents au moment du vote : 63 ont accordé la confiance au...

commentaires (6)

La photo est eloquente! Vous voyez la tronche des ministres? Ils ont l'air d'etre au cimetiere.... La confiance d'un Parlement auquel peut de gens encore font confiance. Quant a la communaute internationale, n'en parlons pas.

IMB a SPO

16 h 28, le 12 février 2020

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Commentaires (6)

  • La photo est eloquente! Vous voyez la tronche des ministres? Ils ont l'air d'etre au cimetiere.... La confiance d'un Parlement auquel peut de gens encore font confiance. Quant a la communaute internationale, n'en parlons pas.

    IMB a SPO

    16 h 28, le 12 février 2020

  • Ce gouvernement est formé de personnalités exceptionnellement compétentes , et l¡on peut gager qu'il réussira a mater les contestatires . Halte à l'hystérie des révolutionnaires , d'abord et avant tout !

    Chucri Abboud

    01 h 15, le 12 février 2020

  • IL LUI FAUT MAINTENANT LA CONFIANCE DU PEUPLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 36, le 11 février 2020

  • Un gouvernement bunkérisé, contesté par une grande partie du peuple et gouverné par la classe politique qui joue le rôle de "parrain"et qui va leur donner des instructions. Attendons nous à des démissions de ministres, dans un futur proche.

    LE FRANCOPHONE

    22 h 09, le 11 février 2020

  • Comment ces politiciens peuvent-ils se prendre au sérieux? Prennent-ils les gens pour des abrutis? La révolution leur a ôté toute illusion de décence aux yeux du monde entier. Qu'ils croupissent alors dans leur honte. Ils sont pitoyables mais encore très dangereux.

    Michael

    20 h 04, le 11 février 2020

  • La confiance de ceux qui l' ont mis en place, et la defiance du reste du monde..!

    LeRougeEtLeNoir

    19 h 22, le 11 février 2020

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