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Liban - focus

Face à la nouvelle donne, Hariri opte pour la prudence

Saad Hariri. Photo d'archives/Reuters

Nommé par seulement six députés sunnites pro-Hezbollah, accueilli par une rue en colère, ne disposant d’aucune base populaire, le Premier ministre désigné Hassane Diab entame sa mission dans des circonstances extrêmement inconfortables.

Le nom de l’ancien ministre de l’Éducation dans le gouvernement Mikati, en 2011, issu du monde académique, aurait été suggéré par le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, selon des sources politiques. Des sources du courant du Futur indiquent que la formation de Saad Hariri n’a pas été informée avant la tenue des consultations parlementaires par le CPL ou le tandem chiite qu’ils allaient le nommer, et un député sunnite indépendant a également indiqué ne pas avoir été mis au courant. M. Diab n’a obtenu que les voix de six députés sunnites : les cinq membres de la Rencontre consultative, pro-8 Mars, et Kassem Hachem, membre du bloc berryste.

Le groupe parlementaire du Futur a décidé de ne nommer personne. Bahia Hariri, tante du Premier ministre sortant, s’est abstenue de se rendre à Baabda pour « exprimer sa désapprobation face à la façon dont a été traité Saad Hariri » par le palais et la manière dont sa nomination a été entravée, selon l’entourage de Mme Hariri.

Pourquoi le bloc du Futur n’a-t-il pas nommé Nawaf Salam, à l’instar du bloc joumblattiste par exemple ? « Nawaf Salam était le premier nom suggéré par Saad Hariri lorsqu’il avait présenté sa démission, et que le tandem chiite et le CPL lui avaient demandé de proposer le nom de son successeur », explique la source, précisant que le nom de l’ancien ambassadeur du Liban à l’ONU avait été rejeté dès le début par Amal, le Hezbollah et le CPL, et que le courant du Futur ne cherche pas à marquer des points.



(Lire aussi : Hassane Diab promet qu’il n’y aura pas de retour à l’avant-17 octobre)



« Saad Hariri ne veut pas aller vers la confrontation » avec le camp du 8 Mars, explique cette même source, « surtout que la situation est très tendue sur le terrain et que le pays va vers l’inconnu ».

C’est dans cette optique que les milieux du courant du Futur expliquent la décision de M. Hariri de se retirer de la course, cinquante jours après sa démission. « Hariri a épuisé tous les moyens pour tenter de former un gouvernement d’experts. Mais il est parvenu à une impasse : il aurait pu être désigné Premier ministre, mais aurait été dans l’impossibilité de former un gouvernement et aurait été forcé à se désister », explique une source du courant du Futur. Il s’est notamment heurté, selon cette source, au refus du président Michel Aoun qui a toujours insisté pour un gouvernement techno-politique, et M. Hariri n’a pas voulu se diriger vers la confrontation avec le chef de l’État.

En outre, il était réticent à accepter d’être désigné sans réelle couverture chrétienne, cela n’étant pas conforme au pacte national, surtout que les Forces libanaises lui avaient assuré par le passé qu’elles le soutiendraient s’il formait un cabinet d’experts. Une source au sein du Futur assure que le chef des FL a fait parvenir un message en ce sens à M. Hariri via l’ancien ministre Ghattas Khoury, dépêché par le chef du gouvernement sortant samedi soir à Meerab. Que s’est-il passé pour que les FL fassent volte-face et annoncent lundi à l’aube avoir décidé de ne pas nommer M. Hariri lors des consultations parlementaires ? Plusieurs sources au sein du courant du Futur disent l’ignorer.

En tout état de cause, le bloc du Futur ne participera « évidemment pas » à un gouvernement formé par M. Diab, selon ses sources. Mais il attendra de voir quel cabinet il compte former avant de décider s’il lui accordera la confiance.



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commentaires (3)

Mr Hariri a raison et il sait très bien que le pays est vendu à l'Iran via le Hezbollah

Eleni Caridopoulou

17 h 34, le 20 décembre 2019

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Commentaires (3)

  • Mr Hariri a raison et il sait très bien que le pays est vendu à l'Iran via le Hezbollah

    Eleni Caridopoulou

    17 h 34, le 20 décembre 2019

  • Rien de nouveau sous le soleil. Les FL ont toujours adopté le comportement du caméléon. On change de couleurs en fonction de l'orientation des événements et on se place toujours avec ceux qui risquent d'emporter le match. Opportunistes, lâches et inconséquents. Ils deviennent la risée du peuple. Ils ne sont pas à leur premières traîtrise et Qui trahit un jour trahit toujours. Leur comportement est Désespérant et infligeant.

    Sissi zayyat

    10 h 03, le 20 décembre 2019

  • IL A MAL JOUE. IL AURAIT DU S,IMPOSER. IL VIENT DE LIVRER LE PAYS A CEUX QUI NE LE MERITENT PAS ET QUI LE POUSSERONT A L,EFFONDREMENT TOTAL POLITIQUE, SECURITAIRE, ECONOMIQUE ET FINANCIER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 51, le 20 décembre 2019

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