Un porte-parole des gardiens de la révolution en Iran, armée idéologique de la République islamique, a affirmé mercredi que les propos polémiques d'un responsable militaire iranien qui a menacé de "détruire Tel Aviv à partir du Liban" en cas d'erreur d'Israël envers Téhéran, avaient été "déformés".
"Les déclarations attribuées à Morteza Ghorbani ont été déformées et mal reproduites", a affirmé mercredi le porte-parole des gardiens de la révolution iranienne, le général Ramadan Charif, à l'agence Fars, appelant les médias à être plus "précis". "Ce que le général Ghorbani évoquait en fait ce sont les différents moyens possibles de riposter à Israël", a ajouté le porte-parole des pasdaran, indiquant par ailleurs que M. Ghorbani n'était plus conseiller du commandant des gardiens de la révolution et "travaille au sein des forces armées iraniennes".
Selon une déclaration reproduite mardi par l'agence de presse iranienne Mizan Online, Morteza Ghorban a affirmé que l'Iran pouvait détruire Israël sans avoir à lancer de missiles à partir de son propre territoire. "Si le régime sioniste commet la moindre erreur, nous détruirons Tel Aviv à partir du Liban", a-t-il averti. "Si le guide suprême (l'ayatollah Ali Khamenei, nldr) nous ordonne de lancer nos missiles, tous les Israéliens se rendront immédiatement", a-t-il souligné.
Ces propos ont suscité un tollé à Beyrouth, plusieurs responsables politiques les ayant condamnés, dont le ministre sortant de la Défense, Elias Bou Saab (proche du président Michel Aoun). Ce dernier avait ainsi souligné que "si les propos attribués à M. Ghorbani s'avèrent réels, ils sont désolants et inacceptables". Ces propos "violent la souveraineté du Liban lié par des relations amicales avec la République islamique. L'indépendance de la décision libanaise ne doit être touchée en aucun cas", avait-il ajouté. Le général Charif a salué les déclarations de M. Bou Saab qui a "mis en doute" la véracité des propos du responsable iranien.
(Pour mémoire : Israël veut montrer qu'il est "prêt à frapper les intérêts iraniens, même en Irak")
"Frapper la résistance"
Morteza Ghorbani s'est par ailleurs exprimé, dans son entretien avec Mizan Online, sur les contestations ayant lieu dans différents pays de la région. "Les mouvements populaires en Irak, au Liban et en Iran visent à frapper le front de la résistance", a-t-il dénoncé. Et d'ajouter que "le cœur et l'âme des nations yéménite, syrienne, irakienne, libanaise et de Gaza sont avec l'Iran".
Le président syrien Bachar el-Assad a lui aussi estimé, lors d'une interview polémique accordée le 26 novembre dernier à la télévision publique italienne Rai et diffusée lundi soir, que les Libanais doivent faire preuve de vigilance afin qu'aucune partie étrangère "ne manipule" le mouvement de contestation au Liban.
L'Iran a été en butte, pendant quelques jours à partir du 15 novembre dernier, à des manifestations populaires suite à l'annonce d'une hausse du prix de l'essence. Ces manifestations, violentes par endroits, ont été rapidement et durement réprimées par les autorités. L'ampleur de cette répression n'est pas claire au niveau de l'ensemble du pays, en raison du blocage d'internet par les autorités. Si des organisations de défense des droits humains y compris Amnesty International ont fait état d'au moins 140 morts et 7.000 arrestations, Téhéran affirme que moins d'une dizaine de personnes ont été tuées, majoritairement des militaires.
En Irak, un mouvement de contestation inédit réclame par ailleurs le départ de l'ensemble du pouvoir actuel. Un soulèvement, essentiellement à Bagdad et dans le sud chiite, qui ne faiblit pas depuis le 1er octobre, malgré plusieurs centaines de tués. Au cours de ces manifestations, les protestataires s'en sont pris à plusieurs reprises aux symboles de la présence iranienne dans le pays, mettant notamment le feu au consulat d'Iran dans la ville de Najaf.
Au Liban, le Hezbollah critique régulièrement le mouvement de révolte, qu'il estime financé par des ambassades étrangères. Dans les premiers jours qui ont suivi le début de la contestation, le 17 octobre, des contestataires, notamment dans des régions chiites du pays, ont vertement critiqué le Hezbollah et son allié, le mouvement Amal.
Le conflit israélo-iranien a eu lieu ces dernières années sur différents fronts au Moyen-Orient. Le principal terrain d’affrontement entre ces deux parties est la Syrie, où l’aviation israélienne a mené des centaines de frappes contre des positions iraniennes au cours des dernières années. Plus récemment, les affrontements se sont exportés en Irak où l’État hébreu cible désormais des bases armées iraniennes. Les 19 et 28 juillet, des raids aériens avaient détruit des stocks de missiles sophistiqués iraniens. Le Premier ministre israélien, interrogé en août dernier sur ces frappes, avait déclaré que "l’Iran n’a d’immunité nulle part". En juillet, un ministre israélien avait déclaré qu'Israël est "le seul pays au monde à tuer des Iraniens". En guise de réponse, l’Iran a déployé ces derniers mois des missiles balistiques en Irak, dont certains pourraient atteindre Israël.
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"Les mouvements populaires en Irak, au Liban et en Iran visent à frapper le front de la résistance", a-t-il dénoncé. Et d'ajouter que "le cœur et l'âme des nations yéménite, syrienne, irakienne, libanaise et de Gaza sont avec l'Iran". La théorie du complot c'est le seule chose qu'ils savent manier ... quand à affirmer qu'on les porte dans nos coeurs... il est le seul à le croire ou il est un peu c...
20 h 47, le 11 décembre 2019