Le Hezbollah qui revendique haut et fort sa libanité, ainsi que son rôle de résistant face à Israël, participe aujourd’hui par le biais d’un représentant aux tractations qui se déroulent à Bagdad pour la formation d’un nouveau gouvernement. Selon une information diffusée hier par l’AFP, des émissaires iraniens et libanais négociaient hier dans la capitale irakienne une succession au gouvernement démissionnaire qui servirait les intérêts de Téhéran et de ses alliés régionaux, alors que les Irakiens réclament toujours, en dépit de la répression des manifestations qui a fait des centaines de morts, la chute du pouvoir tout entier.
Comme à chaque événement majeur en Irak, une figure tutélaire a refait son apparition : le puissant général Kassem Soleimani, émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes qui a fait appel à un aide de camp, le dignitaire chiite Mohammad Kaoutharani, indique une source proche du pouvoir cité par l’agence française. En charge du dossier irakien au sein du Hezbollah, Mohammad Kaoutharani a lui aussi été dépêché à Bagdad, selon cette source.
Le général Soleimani « est à Bagdad pour œuvrer en faveur d’un candidat en remplacement (du Premier ministre démissionnaire) Adel Abdel Mahdi », explique cette source sous le couvert de l’anonymat. « Le cheikh Kaoutharani joue également un grand rôle pour convaincre les partis chiites et sunnites » d’accepter cette personnalité, que la source a refusé de nommer alors que depuis plusieurs jours, de nombreux noms circulent dans les cercles politiques, faisant tous l’unanimité contre eux dans la rue.
Contacté par L’Orient-Le Jour, le porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif Naboulsi, a refusé de commenter ces informations. Toutefois, Fayçal Abdel Sater, un analyste proche du parti chiite, indique que l’information rapportée par l’AFP « est, dans une large mesure, fondée ». « Il est de notoriété publique que Kassem Soleimani et le Hezbollah sont deux acteurs centraux sur la scène irakienne. Ils ont une influence certaine dans ce pays et sont respectés par les différents blocs parlementaires et les forces politiques en présence », ajoute-t-il.
C’est ce que confirme également un autre analyste issu des mêmes milieux, Kassem Kassir. « Du fait du réseau de relations qu’il entretient avec les différents acteurs politiques en Irak, le cheikh Kaoutharani tente, aux côtés de Soleimani, de jouer un rôle positif pour rapprocher les points de vue, notamment au sein de la communauté chiite irakienne en proie à de profonds clivages », estime M. Kassir.
L’analyste, qui rappelle qu’aux yeux de Téhéran, les révoltes qui secouent l’Iran, l’Irak et le Liban sont fomentées par les États-Unis, tente toutefois de minimiser le pouvoir que détiennent les émissaires iraniens et libanais dans un contexte irakien des plus explosifs. « Je doute fort qu’ils puissent décider de la personnalité qui devra succéder à Abdel Mahdi », dit-il.
(Lire aussi : Pourquoi les Arabes sunnites ne rejoignent pas massivement la contestation irakienne)
La réaction des Forces libanaises
Pour les Forces libanaises, cette information vient conforter la thèse de l’ampleur de l’implication du Hezbollah dans les crises régionales en vue de servir les intérêts de son parrain iranien. « Cela signifie que l’Iran ne considère pas seulement le Hezbollah comme une force active au Liban, voire en Syrie, mais aussi comme un parti qui a une grande influence qu’il met à profit en Irak où il intervient directement pour trouver une solution à la crise qui secoue ce pays », indique à L’OLJ le porte-parole des FL, Charles Jabbour.
Pour lui, l’envoi par le Hezbollah d’un émissaire en Irak démontre le rôle extrêmement important dont le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah est investi, et qui dépasse de loin sa mission libanaise. « Une fois de plus, c’est la preuve par mille que l’axe iranien ne reconnaît ni les frontières ni les entités nationales. D’ailleurs, qu’est-ce qui prouve que Kassem Soleimani ne joue pas le même rôle au Liban actuellement ? » interroge le porte-parole.
Pour Kassem Kassir, le parallélisme ne tient pas dans la mesure où les problématiques libanaise et irakienne sont différentes. « Les Iraniens ont depuis longtemps laissé une marge de manœuvre totale au Hezbollah en matière de politique libanaise, plus précisément à Hassan Nasrallah en qui ils ont placé toute leur confiance », dit-il. Un avis que partage également Amal Saad, une professeure d’université proche des milieux du parti chiite. « L’Iran, dit-elle, a une plus grande influence en Irak où il intervient directement, alors qu’au Liban, il compte plutôt sur son allié et lui laisse le pouvoir de prendre la décision finale. »
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Le HB n'a jamais été libanais. Tous ses actes le prouvent mais certains préfèrent nier l'évidence puisque ca leur permet d'occuper des sièges qu'ils n'auraient même pas eu en rêve. Ce parti est là à narguer les lbanais en pointant ses armes sur chaque tempe qui ose contredire ses projets et nous comme des enfants apeurés, on continue à lui montrer qu'il peut aller encore plus loin. Il proclame son appartenance à un pays étranger précisant qu'il ne reçoit d'ordre que d'eux seuls. Aucune réaction de n'importe quel bord ne vient le condamner ni aucune justice le juger. MIN ANTARAK YA ANTAR? TAANTARETE WOU MAHADA RADNÉ. Que peuvent les armes contre la justice d'un pays fort? On a réussi à attraper les plus grands traficants de drogues dans tous les pays concernés alors qu'ils assassinaient les juges et rackettaient le peuple. Ils ont moisi en prison malgré les milliards et les armes qui les protégeaient.
16 h 44, le 04 décembre 2019