Hariri très ému lors de l'hommage solennel à Chirac

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, est apparu très ému, lundi, lors de l'hommage officiel rendu en l'église Saint-Sulpice, à Paris, à l'ancien président français Jacques Chirac, "grand ami" de la famille Hariri, décédé jeudi à l'âge de 86 ans.

M. Hariri s'est ensuite rendu à l’Élysée pour présenter au président français Emmanuel Macron et à la famille du défunt les condoléances des autorités et du peuple libanais, avant une collation avec l'ensemble des 80 personnalités étrangères, chefs d’État et de gouvernement, anciens dirigeants et membres de familles royales présents pour l'occasion.

M. Hariri a écrit un message sur le registre d'hommage disposé à l’Élysée. "Je remercie sincèrement M. le président Emmanuel Macron de m'avoir permis de venir exprimer, au nom du Liban et de tous les Libanais, ma profonde sympathie à la famille du président Jacques Chirac, à la France et aux Français pour le décès d'un grand homme", peut-on lire.

_{Photo Dalati et Nohra}

M. Hariri s'est par la suite entretenu avec Claude Chirac, la fille de l'ancien président français.

Le Premier ministre libanais, qui s'était envolé dimanche pour Paris, doit présider un Conseil des ministres mardi à 16 heures. En hommage à l’ancien président français, un jour de deuil national a été décrété aujourd'hui au Liban, où les drapeaux sont en berne.

Le Premier ministre libanais a signé une tribune dans le Journal du Dimanche (JDD) parue ce matin, dans laquelle il exprime "son affection et son respect" à l'ancien chef de l’État français.
Le jour de la mort de Jacques Chirac, il avait souligné que "les Libanais et les Arabes ressentent de la douleur après la perte d'un homme qui a profondément marqué leur conscience pendant de nombreuses années", ajoutant que "sur le plan personnel, la perte est aussi celle d'un ami cher (...) d'un grand frère de la famille (...) ayant été le frère spirituel de Rafic Hariri", a ajouté le Premier ministre libanais, en allusion à la relation amicale qui liait Jacques Chirac à son père, qui fut également Premier ministre.

Seul chef d'État occidental à se rendre aux obsèques de Rafic Hariri, tué dans un attentat à Beyrouth en février 2005, l'ancien président français avait joué un rôle-clé dans la création du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé d'enquêter sur cet assassinat et celui d'autres personnalités opposées au régime syrien. Avant l'assassinat de Rafic Hariri, Jacques Chirac avait également œuvré pour l'adoption en 2004 de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, appelant au départ des troupes étrangères du Liban. Quelques mois plus tard, en avril 2005, l'armée syrienne s'était retirée au terme de 29 ans de présence militaire et de tutelle politique sur son petit voisin. Sur le plan économique, Jacques Chirac a parrainé deux conférences d'aide internationales au Liban baptisées "Paris II" et "Paris III", organisées dans la capitale française en 2002 et 2007 respectivement. A son départ de l’Élysée en 2007, Jacques Chirac avait été hébergé dans un duplex à Paris, mis à sa disposition pendant plus de huit ans par la famille Hariri.

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