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Liban - Repère

Chirac et le Liban en quelques dates

L'ancien président français Jacques Chirac est mort jeudi matin à l'âge de 86 ans. Cette figure majeure de la droite française entretenait des liens très serrés avec l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Retour sur les grandes dates qui ont marqué les relations d'amitié et de solidarité entre le pays du Cèdre et la France sous Jacques Chirac.

L'ancien président français Jacques Chirac saluant l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, assassiné en février 2005, et dont une relation d'amitié l'unissait à l'ex-chef d'Etat français. Photo prise le 25 avril 2003 à Paris. AFP / PATRICK KOVARIK

 Du 4 au 6 avril 1996 : Chirac au Liban

Jacques Chirac effectue une visite de 48 heures du Liban. Il s'agit de la première visite d'un chef d’État d'une grande puissance au Liban depuis la fin de la guerre civile. Lors de cette visite, Jacques Chirac rappelle que la France veut un Liban libre et indépendant.

 

La visite de Jacques Chirac dans les journaux télévisés français

 

 

 


 

30 mai 1998 : inauguration de la Résidence des Pins

 
Jacques Chirac inaugure la Résidence des Pins à Beyrouth, le 30 mai 1998. Photo Michel Sayegh

 

L'un des symboles du Grand-Liban, la Résidence des Pins, est solennellement rouverte, le 30 mai 1998, par le président Jacques Chirac, après une fermeture forcée de 16 ans, suite aux dégâts importants subis par le bâtiment lors de l'opération israélienne de 1982. Toute la République, sans exception, a fait le déplacement pour s'associer à cette réouverture qui intervient au terme de longs travaux de restauration entamés à la demande personnelle du président Chirac, après son accession à la présidence de la République. Ces grandes retrouvailles nationales aux côtés — et à l'invitation — du président Chirac et de son épouse revêtent une valeur de symbole en raison précisément du rôle qu'a occupé la Résidence des Pins dans la proclamation du Grand Liban. C'est du perron de ce palais de style ottoman que le Haut-Commissaire français, le général Henri Gouraud, annonçait le 1er septembre 1920 la création du Liban moderne.

Lire ici le reportage tiré de nos archives

Voir les images d'archive :

 

 

 27 février 2001 : une réunion sur le Liban

Organisée à l'initiative de Jacques Chirac, la « réunion sur le Liban » (connue ultérieurement sous le nom de Paris I) qui se tient à l'Élysée et vise à donner un coup de pouce à l'économie libanaise, rassemble notamment le président de la Banque mondiale, le vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), le président de la Commission européenne ainsi que Fouad Siniora (ministre des Finances) et Bassel Fleihane (ministre de l’Économie).
Lors d'une conférence de presse à l'issue de cette réunion, Rafic Hariri annonce que la Banque mondiale, la BEI et la Commission vont allouer au Liban, sans conditions, 500 millions d'euros, dont 30 % au titre de dons, le reste étant des prêts à long terme et à taux préférentiels.

Le Premier ministre déclare également que son gouvernement "cherche à trouver les moyens de réduire les coûts du service de la dette ". La dette publique, d'un montant de quelque 25 milliards de dollars représente entre 140 % et 160 % du produit intérieur brut. Dans le cadre de cette réunion, il est également annoncé qu'une nouvelle rencontre, encore plus large, aura lieu à une date non précisée. Il s'agira de la Conférence de Paris II.

Lire ici le communiqué de l'Elysée et ici la déclaration liminaire de Rafic Hariri

 

 Octobre 2002 : Sommet de la francophonie
La paix dans la région "permettra au Liban et à la Syrie d'harmoniser leurs relations"

 

Le 17 octobre, le président Chirac arrive au Liban où se déroule le sommet de la francophonie. Ce même jour, il prononce un discours devant le Parlement libanais.

 
Jacques Chirac prononçant un discours devant le Parlement libanais en octobre 2002. Archives/OLJ

 

Extraits :

"Voici plus de dix ans, votre pays s'est engagé dans la voie difficile de la réconciliation nationale et de la restauration de sa souveraineté. Les accords de Taëf servent de cadre à cette volonté. Il faut poursuivre et achever leur mise en œuvre. Restaurer l'État dans toutes ses prérogatives. Un État dans lequel se reconnaissent tous les Libanais, un État impartial, au service de tous. Un État de droit qui suscite la confiance des citoyens, dissipe leur crainte de l'avenir. Un État pleinement souverain et indépendant, capable de se faire entendre et respecter. Une fois encore, vous pouvez compter sur le soutien de la France".

"(Nous avons) partagé le sentiment de libération qu'ont ressenti tous les Libanais lors du retrait israélien en mai 2000. Depuis lors, les autorités libanaises travaillent à rétablir la présence de l'État dans ces territoires libérés. Mais, que ce soit dans le domaine de la sécurité ou dans celui de l'administration et des services publics, il faut aller plus loin".

"La poursuite de votre développement dépend aujourd'hui des succès de la restructuration financière de votre économie. Il faut maintenant que le Liban maîtrise et réduise son déficit budgétaire, et allège le poids de sa dette. L'enjeu dépasse les seules considérations économiques et sociales. Il touche à la stabilité même du pays et donc à celle de la région dans son ensemble. C'est pour aider le Liban dans cette tâche qu'en accord avec le président du Conseil des ministres, j'ai demandé à une éminente personnalité du monde financier international, M. Michel Camdessus, gouverneur honoraire de la Banque de France et ancien directeur général du FMI, de plaider la cause du Liban auprès des membres du G8, de nos partenaires européens et arabes et des organisations financières internationales. Tout est mis en œuvre pour qu'une réunion internationale se tienne dans les toutes prochaines semaines et prenne les mesures qui aideront le Liban à faire face à ses difficultés".

"L'évolution vers (la) paix (israélo-arabe) tant souhaitée permettra au Liban et à la Syrie d'harmoniser leurs relations et de mener à terme le retrait complet des forces syriennes de votre pays, conformément aux accords de Taëf"

 

 

A cette occasion, le président Chirac a également accordé une interview à Issa Goraieb, à l'Élysée

 
Jacques Chirac et Issa Goraieb, alors rédacteur en chef de L'Orient-Le Jour. Photo parue le 16 octobre 2002 dans L'Orient-Le Jour.

 

Extraits :

Sur la tenue du sommet de la Francophonie au Liban :

"Ce Sommet est une étape supplémentaire dans la reprise par Beyrouth de sa place historique de grande cité internationale. Il y a aujourd'hui le Sommet de la francophonie, le premier Sommet de la francophonie en terre arabe. Et je crois que Beyrouth est un lieu privilégié, par son histoire, pour permettre le dialogue des cultures, le dialogue des civilisations".

 

Sur les traditions démocratiques du Liban, malmenées, dans les semaines précédent le sommet, avec des rafles, des arrestations, des tabassages de jeunes manifestants et la fermeture d'une station de télévision ?"

"(...) Je souhaite beaucoup que tous les Libanais, à quelque communauté qu'ils appartiennent, réalisent qu'il n'y a pas de paix possible, qu'il n'y a pas de développement possible, qu'il n'y a pas de grandeur possible pour le Liban, sans que chacun respecte l'autre avec ses droits, avec ses traditions, avec sa personnalité. Et c'est cette voie qu'il faut emprunter. Il n'en existe pas d'autre. (...) Si le Liban veut garder sa jeunesse, ce qui est essentiel, il faut que celle-ci soit sûre que les querelles du passé et les excès qui ont pu être commis sont tout à fait dépassés."

 

Sur les relations avec le président Émile Lahoud :

"Les contacts et les relations que j'ai pu avoir avec lui, jusqu'ici, ont toujours été marqués par la sérénité et la compréhension."

 


(Lire aussi : Chirac, ce « Libanais »..., le commentaire d'Élie Fayad)



Sur la Conférence de Paris II, prévue le 23 novembre 2002 ?
"Plus qu'un optimisme, c'est une nécessité. (...) Cela suppose, naturellement, que chacun fasse sa part d'efforts. La France qui, au nom de sa tradition d'amitié avec le Liban, doit, en quelque sorte, donner l'exemple et doit rassembler les bonnes volontés pour aider le Liban. Cela suppose aussi que le Liban fasse sa part d'efforts à lui. Et cette part d'efforts suppose une politique de réformes, réformes qui sont aujourd'hui nécessaires."

 

Sur la présence syrienne au Liban

"La relation entre le Liban et la Syrie relève, d'abord, et je dirai uniquement, d'un rapport entre les deux pays et je n'ai pas l'intention de faire de l'ingérence dans ce domaine. Mais ce rapport doit être organisé à partir de l'accord de Taëf. Et cet accord de Taëf doit être respecté et poursuivi jusqu'à son terme."

 

Sur l'extension de l'autorité de l'État au Liban-Sud (d'où les soldats israéliens se sont retirés en mai 2000)
"Je répète que je n'ai pas l'intention de faire de l'ingérence dans les affaires intérieures libanaises. Et dès le retrait des forces israéliennes du Liban-Sud, la communauté internationale, et notamment la France, a exprimé très fortement son souhait de voir l'armée libanaise et l'Administration libanaise exercer leurs fonctions sur l'ensemble du territoire libanais. Je crois que c'était une nécessité internationalement reconnue, et qui est toujours aussi vraie aujourd'hui."



Jacques Chirac (3e à d) à Beyrouth,18 octobre 2002, entouré de l'ancien président Émile Lahoud (4e à d), le président du Parlement Nabih Berry (2e à d) et l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.  Photo Ibrahim Tawil

 

 

Paris II : 23 novembre 2002

Lors de la conférence de Paris II, le Liban, au bord de la faillite avec une dette record de 35 milliards de dollars, n'obtient pas le plafond de cinq milliards de dollars de garanties de crédit et de prêts à taux réduits qu'il espérait atteindre pour optimiser l'opération de restructuration de la dette et de réduction du service de la dette. 3,1 milliards de dollars sont néanmoins octroyés au Trésor Libanais pour la restructuration de la dette ainsi que 1,3 milliard de dollars alloués par la Banque mondiale, l'Union européenne et divers fonds arabes en vue de l'exécution de nouveaux projets d'infrastructure à des taux d'intérêt réduits. Lors de cette conférence, le président Chirac s'investit également personnellement pour convaincre les participants. "La veille, au cours d'un sommet de l'OTAN à Prague, il (Jacques Chirac, ndlr) faisait encore la quête. +Il y avait tout le monde, Berlusconi, Bush... Et Chirac passait de l'un à l'autre pour les convaincre personnellement+, raconte un conseiller présent", rappelle Libération dans un article daté de mars 2005.

Contre ces milliards de dollars, Rafic Hariri s'engage verbalement à ce que des réformes soient engagées. Des réformes qui portent notamment sur la privatisation, notamment des services d'électricité ou des télécoms...

  

Septembre 2004 : Chirac et la résolution 1559, un engagement personnel

Dans l'élaboration et l'adoption de la résolution 1559, Jacques Chirac aura joué un rôle majeur. C'est en marge des cérémonies du débarquement, en juin 2004, que Jacques Chirac, déçu de voir que la Syrie de Bachar el-Assad, de qui il s'était rapproché, n'est pas à la hauteur de ses espérances, évoque avec George W. Bush l'idée d'une initiative commune qui se traduira par la 1559. Les relations libano-syriennes se durcissent encore avec la décision de Damas de proroger le mandat du président libanais Émile Lahoud.

Face à ce nouveau développement, qui passe par des menaces adressées à Rafic Hariri, Jacques Chirac fait passer le processus d'élaboration de la 1559 à la vitesse supérieure.

Le 2 septembre 2004, le texte, qui porte la signature de Paris et Washington mais a été vraiment porté par M. Chirac, est adopté au Conseil de sécurité (par neuf voix et 6 abstentions). Le lendemain, le Parlement libanais prolonge le mandat du président Lahoud. Le 20 octobre, Rafic Hariri démissionnera.

La 1559 permet également à Paris de se rapprocher de Washington, après une période de relations houleuses liée à la guerre américaine en Irak.

 

 

 Assassinat de Rafic Hariri :
"Une grande perte pour le Liban et pour le monde d'aujourd'hui"

14 février 2005

À peine la nouvelle de l'attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri était-elle connue à Paris que le président Jacques Chirac, qui entretenait des liens très serrés avec le Premier ministre libanais, se rend avenue d'Iéna à Paris pour présenter ses condoléances à Nazek Hariri. Commentant l'attentat, le palais de l'Élysée a rendu public un communiqué demandant "qu'une enquête internationale soit conduite sans délai pour déterminer les circonstances et les responsabilités de cette tragédie, afin d'en punir les coupables." "La France, poursuit le communiqué, comme la communauté internationale, en suivra le déroulement avec vigilance. L'attentat qui a coûté la vie à l'ancien président du Conseil des ministres, M. Rafic Hariri, suscite l'horreur et la réprobation. La France condamne ce crime avec la plus grande fermeté. Le président de la République exprime ses très sincères condoléances à la famille de M. Hariri, à son épouse, à ses enfants dans cette terrible épreuve. La France rend hommage à celui qui incarnait la volonté indéfectible d'indépendance, de liberté et de démocratie du Liban."


Jacques Chirac et Rafic Hariri à l'Élysée le 14 juin 2003. Photo AFP




16 février 2005

Deux jours après l'attentat, Jacques Chirac est à Beyrouth, d'où il réclame que "toute la lumière soit faite" sur l'assassinat de Rafic Hariri, qui portait selon lui un" idéal de démocratie". À sa descente d'avion, M. Chirac qualifie d'acte "abominable et inqualifiable" l'attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri, et rend un hommage appuyé à l'ancien Premier ministre, qualifiant sa disparition de "grande perte pour le Liban et pour le monde d'aujourd'hui".

"Je suis venu aujourd'hui à Beyrouth pour rendre hommage à un homme qui était mon ami et qui était également un grand démocrate, un homme d'État, un homme de paix", déclare d'un ton grave M. Chirac, très affecté, dans une brève allocution à la presse sur le tarmac de l'aéroport. "Le crime abominable, que l'on aurait pu croire d'un autre temps, dont Rafic Hariri a été la victime a suscité l'horreur et la consternation dans l'ensemble de la communauté internationale, qui exige aujourd'hui à juste titre que toute la lumière soit faite sur cet acte abominable et inqualifiable", souligne-t-il. "Rafic Hariri était porteur d'un idéal de démocratie pour le Liban, d'un idéal de souveraineté, d'indépendance et de liberté pour ce pays auquel tout l'attachait avec passion, et j'en porte le témoignage", poursuit M. Chirac, avant de se rendre à la résidence du défunt à Koraytem.

Lors de cette visite, le président se rend, en compagnie de Nazek et Saad Hariri, sur la tombe de Rafic Hariri place des Martyrs. Autour d'eux, la foule crie notamment "Syrie Dehors !" et "Vive la France, vive Chirac".

Lors de cette visite, M. Chirac refusera de rencontrer des représentants de l’État libanais.

 

Jacques Chirac se recueillant, le 17 février 2005 à Beyrouth,
sur la tombe de Rafic Hariri assassiné quelques jours plus tôt. Photo Wissam Moussa.

 

 

22 février 2005

Le 22 février, Jacques Chirac franchit un nouveau pas, annonçant coup sur coup qu'il s'oppose à la tenue de législatives au Liban avant un début de mise en œuvre de la résolution 1559 et qu'il n'exclut pas un recours à des sanctions de l'Onu contre Damas. "On ne pourrait pas considérer comme valides des élections qui n'auraient pas été préalablement précédées par une première mise en œuvre de la 1559", déclare M. Chirac en marge du sommet UE-USA à Bruxelles. La résolution du Conseil de sécurité des Nations unies demande le respect de "l'indépendance et de la souveraineté" du Liban et le départ "des forces étrangères qui y sont encore".

 

26 octobre 2005 : Chirac reçoit Saad Hariri à l’Élysée

Recevant, le 26 octobre 2005, Saad Hariri à l’Élysée, Jacques Chirac affirme que la France attache une grande importance à ce que justice soit faite après l’assassinat de Rafic Hariri. "Tel est, dit-il, l'objectif de la France".

 
Jacques Chirac et Saad Hariri au Palais de l'Élysée à Paris. Archives OLJ

 

 

 

Pendant la guerre des 33 jours entre Israël et le Liban à l'été 2006 :
"Je voudrais d'abord me demander s'il n'y a pas aujourd'hui une espèce de volonté de détruire le Liban"

Lors de l'interview télévisée traditionnelle qu'il donne chaque année à l'Élysée à l'occasion du 14 Juillet, le président Jacques Chirac se demande s'il n'y a pas aujourd'hui "une espèce de volonté de détruire le Liban".

Depuis trois jours, et la capture par le Hezbollah de deux soldats israéliens à la frontière, le Liban subit de terribles bombardements.

"Dans une affaire de cette nature, tout le monde est responsable. Il y a effectivement un agresseur et un agressé, mais tout dépend de la définition que l'on donne à ces termes. Je voudrais d'abord me demander si j'en crois les dernières nouvelles, celles de ce matin, s'il n'y a pas aujourd'hui une espèce de volonté de détruire le Liban, ses équipements, ses routes, sa communication, son énergie, son aérodrome ; et pourquoi ? Le Liban est un pays avec lequel la France a, depuis très longtemps, des relations d'amitié et de solidarité. Donc, la France est particulièrement sensible à ce sujet et je trouve honnêtement, comme l'ensemble des Européens, que les réactions actuelles sont tout à fait disproportionnées", déclare M. Chirac.

"Il faut prendre maintenant des initiatives et elles sont urgentes. J'ai eu longuement hier, au téléphone, le secrétaire général des Nations unies, M. Kofi Annan, je lui ai suggéré une initiative, et je suis heureux qu'il l'ait finalement retenue, si j'en crois les précisions qui ont été faites ce matin et qui consistaient à envoyer de toute urgence une mission de l'ONU sur place. Une mission représentant le secrétaire général et apte à parler avec tout le monde. Cette mission qui doit aller au Liban – si elle peut y accéder, car, pour le moment, on ne peut pas atterrir à Beyrouth –, en Israël, à Ramallah et dans les principaux pays arabes concernés, l'Égypte, l'Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar, et terminer par la Syrie. Je dis terminer par la Syrie parce qu'il y a sans aucun doute, au cœur de l'ensemble de ce problème, une action qui a besoin d'être discutée avec la Syrie", note encore le président français.

 

"Ce que j'ai dit à Kofi Annan, c'est que l'objectif principal est d'obtenir la libération des prisonniers israéliens. Les trois soldats, dont celui qui a été enlevé par le Hamas, et les deux autres qui ont été pris par le Hezbollah au Liban. Cela est capital. Deuxièmement, il faut obtenir le cessez-le-feu total et, troisièmement, étudier les modalités de mise en œuvre d'une protection militaire à la frontière d'Israël et du Liban. Un peu du genre de ce que nous avions fait avec le Liban il y a une quinzaine d'années, une sécurité militaire internationale pour éviter ce genre de situation. Car, parmi les objectifs essentiels, il y a, de la part du Hezbollah et du Hamas, la nécessité de cesser les tirs de fusées du territoire palestinien sur Israël, qui sont réguliers maintenant, ce qui est inadmissible, inacceptable et irresponsable. Il y a donc une espèce de processus, porté d'une part par le Hamas et d'autre part par le Hezbollah, qui entre dans le système provocation-répression et qui risque de nous emmener Dieu seul sait où et, en tout cas, le Liban au drame. Ces gens sont absolument irresponsables, notamment à l'égard des populations du Liban", souligne le président français. Prié de dire si l'on peut voir derrière tout cela la main de l'Iran, le chef de l'État français refuse de porter un jugement définitif sur ce point. "Mais j'ai le sentiment, pour ne pas dire la conviction, que le Hamas de son côté et le Hezbollah du sien ne peuvent pas avoir pris ces initiatives tout à fait seuls et qu'il y a, par conséquent, quelque part un soutien de la part de telle ou telle nation", a-t-il noté.

 

 

17 juillet 2006, le G8 (États-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Japon, Canada) adopte, lors de son sommet annuel à Saint-Pétersbourg, une déclaration commune demandant à la fois un arrêt de l'offensive israélienne et la fin des bombardements du Hezbollah visant l'État hébreu.

C'est du président français, Jacques Chirac, que vient l'appel le plus ferme à la "restauration de l'autorité du gouvernement démocratique libanais sur l'ensemble de son territoire et au désarmement de toutes les milices" au Liban "dans les délais les plus brefs" (une référence claire au Hezbollah), pour résoudre durablement la crise avec Israël. Jacques Chirac a jugé "indispensable" que la pression internationale se concentre sur la mise en œuvre intégrale de la résolution 1559 de l'Onu. "Toute autre initiative, toute autre solution se traduira inévitablement par des crises successives, des douleurs, des assassinats. Il faut bien que le peuple libanais se rende compte qu'il n'y a pas d'État démocratique qui puisse exister si le gouvernement n'a pas la pleine autorité sur l'ensemble de son territoire et s'il laisse librement des milices armées qui prennent leurs instructions on ne sait pas d'où, on ne sait pas de qui", dit le n° 1 français. Jacques Chirac assure également que le G8 a reconnu le caractère "disproportionné" de la réaction israélienne : "Nous avons émis les plus extrêmes réserves sur" cette réaction, a-t-il dit, avant d'accuser implicitement le Hezbollah. "Ce qui est sûr, c'est qu'il y a dans toute cette affaire des provocations. Ceux qui ont déclenché le système provocation-répression portent une lourde responsabilité. Le Liban n'a vraiment pas mérité qu'on le traite de cette façon-là", a conclu le locataire de l'Élysée.



(Lire aussi : Chirac, un des "plus grands hommes" de la France, selon Saad Hariri)


 

28 août 2006 : La résolution 1701 " trace un processus qui doit conduire au désarmement des milices et au règlement des questions frontalières"

Évoquant, devant les ambassadeurs de France réunis à Paris pour leur conférence annuelle, la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'Onu, adoptée le 11 août par le Conseil de sécurité de l'Onu et instaurant un arrêt des hostilités entre Israël et le Hezbollah après 33 jours de guerre, Jacques Chirac souligne que cette résolution offre "le cadre d'une solution durable fondée sur la sécurité d'Israël et la souveraineté du Liban sur la totalité de son territoire". "La résolution trace un processus qui doit conduire au désarmement des milices et au règlement des questions frontalières, y compris celle des fermes de Chebaa", situés aux confins du Liban, de la Syrie et d'Israël et sujet de contentieux entre les trois pays, souligne-t-il.

Devant les ambassadeurs, M. Chirac évoque également le dossier syrien. La Syrie "a vocation à reprendre sa place à la table des nations en respectant la légalité internationale et la souveraineté de ses voisins", dit-il. Tous les pays de la région "doivent comprendre qu'ils ont avantage à un Liban souverain et indépendant, où l'autorité exclusive de l’État s'exercera sur l'ensemble du territoire", martèle-t-il.

 

 


Conférence internationale sur le soutien au Liban - Paris III (25 janvier 2007) :
Chirac monte personnellement au créneau

 

L'ancien Premier ministre libanais Fouad Siniora à son arrivée à Paris pour la conférence de Paris III sur la reconstruction du Liban en janvier 2007. AFP/Patrick Kovarik

 


Trente-six pays et quatorze organisations et organismes internationaux, réunis à Paris sous la présidence de Jacques Chirac, apportent au Liban sous diverses formes une aide de 7,7 milliards de dollars. Un montant qui dépasse largement celui de 4,2 milliards de dollars (dont 2,4 milliards effectivement déboursés) qu'avait obtenu le Liban lors de la précédente conférence de ce type à Paris en 2002.

Lors de cette conférence, le président français n'hésite pas à s'impliquer personnellement, se montrant sévère à l'égard des participants hésitant à mettre la main au portefeuille. Ainsi, alors que le ministre koweïtien des Finances, Badr Al-Humaïdi, venait de conclure son discours par le traditionnel "Que la paix de Dieu soit avec vous" sans toutefois annoncer d'engagement financier précis, Jacques Chirac lui rétorque : "C'est vrai, il faut que la paix de Dieu soit avec nous, mais je n'ai pas bien compris à combien s'élève le montant".

 

"Avec l'action déterminante du FMI, de la Banque mondiale et des institutions européennes, et surtout grâce au soutien de pays arabes amis du Liban et à celui des États-Unis, grâce à vous tous enfin, cette aide très significative devrait permettre de traiter les difficultés de financement de l'économie libanaise dès cette année. Mais elle permettra également d'accompagner de manière complète et durable la modernisation du Liban sur les cinq ans à venir", déclare aussi M. Chirac à l'issue de la réunion.

A l'ouverture de la réunion, il avait déclaré : "Aujourd'hui, l'enjeu est de donner au Liban, à plus long terme, toutes les chances de se moderniser. En étroite liaison avec le gouvernement libanais, dont nous devons soutenir les efforts, et avec l'appui décisif de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis, j'ai donc proposé de réunir cette conférence internationale. Elle s'inscrit dans le droit fil de celles de Paris I et de Paris II dont M. Rafic Hariri fut l'initiateur et l'architecte".

 

 

 

 


Pour mémoire
Les enfants de Jacques Chirac
, l'édito de Ziyad Makhoul

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 Du 4 au 6 avril 1996 : Chirac au LibanJacques Chirac effectue une visite de 48 heures du Liban. Il s'agit de la première visite d'un chef d’État d'une grande puissance au Liban depuis la fin de la guerre civile. Lors de cette visite, Jacques Chirac rappelle que la France veut un Liban libre et indépendant.
 
La visite de Jacques Chirac dans les journaux télévisés...

commentaires (6)

Rectificatif : On ne sait jamais. Excuses.

Un Libanais

18 h 22, le 26 septembre 2019

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Commentaires (6)

  • Rectificatif : On ne sait jamais. Excuses.

    Un Libanais

    18 h 22, le 26 septembre 2019

  • Concernant l'amitié séculaire entre la France et le Liban, Jacques Chirac avait hérité du général de Gaulle la même amitié envers le Liban. Il y a 71 ans, le général de Gaulle, répondant à un journaliste lors d'une conférence de presse le 17/11/1948, déclarait : "Il n'est pas certain qu'un jour, nos amis du Liban, n'éprouvent pas un petit regret qu'il n'y avait plus chez eux une force française. On ne jamais."

    Un Libanais

    17 h 55, le 26 septembre 2019

  • "Je me demande s'il n'y a pas une espèce de volonté de détruire le Liban." (Jacques Chirac dans un interview à l'Elysée le 14 Juillet 2006.) La réponse se trouve dans le documentaire datant de 2019 "Le Liban, otage du Moyen-Orient" diffusé par ARTE le 24 septembre 2019.

    Un Libanais

    17 h 33, le 26 septembre 2019

  • Dans la prolongation et la continuité de l'amour que le Général De Gaulle avait pour notre pays, Jacques Chirac a œuvré tout au long de sa longue présidence comme l'ange gardien du Liban. Il est parti, en espérant que son esprit continuera à animer ses successeurs à l'Elysée, pour que la France ne détourne pas son regard protecteur du Liban. Il est clair que les actions du Président Macron aujourd'hui s'inscrivent aussi dans la même lignée et peut être encore plus.

    Shou fi

    15 h 32, le 26 septembre 2019

  • JACQUES CHIRAC FUT UN GRAND AMI DU LIBAN ET DE FEU RAFIC HARIRI. IL A TOUJOURS SUPPORTE LE LIBAN EY VEUILLER A SA SECURITE ET SON INDEPENDANCE. MIEUX QUE NOMBRES DE NOS CHEFS D,ETAT.

    OLJ, FOSSOYEUR DE LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 16, le 26 septembre 2019

  • Pourquoi quand on retrace l'historique du liban après la fin de la guerre civile on trouve toujours le meme element perturbateur: le Hezbollah. C’est tout de meme surprenant que ce parti ait non seulement la main mais tout les 2 bras taché de sang. Grand president qui a beaucoup oeuvré pour l'indépendance et la démocratie au Liban. Mais ou malheureusement les forces obscures syro-irano-hezbollahi ont toujours pris le dessus. Il est plus facile de détruire que de construire c’est sur. Un jour la démocratie reviendra en force au liban et tout les pseudo resistants, corrompus et collabo (israelo-syro-iranien) devront rendre des comptes.

    Thawra-LB

    14 h 20, le 26 septembre 2019

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