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Qabr Chmoun : "La réconciliation politique a commencé", annonce Arslane

"Tous les suspects et les témoins doivent se présenter devant la Justice, qu'ils appartiennent à notre camp ou à l'autre", a martelé le leader druze, lors d'une conférence de presse au lendemain de sa réconciliation avec Walid Joumblatt au palais de Baabda.

Le député druze Talal Arslane lors d'une conférence de presse le 1er juillet 2019, à Khaldé (sud de Beyrouth). Photo d'archives REUTERS/Aziz Taher

Le leader druze et député Talal Arslane, qui a perdu deux de ses partisans le 30 juin lors des affrontements de Qabr Chmoun (caza de Aley) avec des militants de son rival Walid Joumblatt, a affirmé samedi que "la réconciliation politique" a commencé, au lendemain de la réunion de réconciliation qui s'est tenue au palais de Baabda, sous la houlette du chef de l'Etat, Michel Aoun, du Premier ministre, Saad Hariri, et du président du Parlement, Nabih Berry.

"Hier à Baabda, lors de notre réunion, la forme et le contenu des discussions étaient bons et rassurants, et constituent un premier pas vers la suite qui n'a pas encore été abordée", a affirmé Talal Arslane, lors d'une conférence de presse. "Le président de la République, Michel Aoun, a déployé ses efforts pour que les droits des martyrs, ceux des habitants de la Montagne, ainsi que le prestige de l'Etat et de la Justice, soient préservés", a-t-il ajouté.

"Ce qui s'est passé à Qabr Chmoun-Bassatine a trois dimensions : politique, judiciaire et sécuritaire. Hier, la dimension politique a été abordée, et cela n'est qu'à ses débuts. Nous avons des divergences avec le PSP. Mais si une vraie réconciliation doit avoir lieu, elle doit se baser sur certains fondements, notamment le fait de régler tous les problèmes internes qui ont lieu dans la Montagne (...), a prévenu le chef du PDL. Oui, la réconciliation a débuté hier au niveau politique, mais poursuivre cette réconciliation nécessite de régler encore de nombreux détails, et j'espère que les trois présidents suivront de près cette affaire", a plaidé Talal Arslane. 

Sur le plan judiciaire, le leader druze a fait montre d'ouverture. "Tous les suspects et les témoins doivent se présenter devant la Justice, qu'ils appartiennent à notre camp ou à l'autre. Nous sommes prêts à faciliter cela. Si le ministre Saleh Gharib doit répondre à cet appel, il le fera". 


(Lire aussi : Joumblatt remporte une manche, mais pas la guerre...)


"Il faut que justice soit faite"

Le 30 juin, des échanges de tirs avaient eu lieu entre partisans de Walid Joumblatt et de Talal Arslane (allié au Hezbollah), au moment du passage du convoi du ministre d’État pour les Affaires des réfugiés Saleh Gharib (membre du PDL). Parallèlement, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil effectuait une visite dans le caza de Aley, où il avait notamment tenu des propos controversés sur la guerre druzo-chrétienne de la Montagne dans les années 80. Deux partisans du parti de M. Arslane avaient été tués lors de ces affrontements. La semaine dernière, les Forces de sécurité intérieure avaient clôturé leur enquête et remis leur rapport au chef de l’État, au président de la Chambre et au Premier ministre. Cette enquête écartait la piste d'une embuscade tendue en vue d'assassiner le ministre Saleh Gharib par des partisans joumblattistes, comme le prétendaient M. Arslane et ses alliés. Mais l'affaire est encore entre les mains de la Justice militaire, au moment où M. Arslane et ses alliés réclament qu'elle soit transférée à la Cour de justice, une instance d'exception. Cette demande a été catégoriquement rejetée par M. Joumblatt, le Premier ministre, ainsi que le président Berry. Lundi, le président Aoun avait affirmé, selon des proches, que c'est Gebran Bassil qui était visé par "l'embuscade" et non Saleh Gharib.

"Il faut que justice soit faite, sans concessions, ni de notre part, ni de l'autre", a insisté Talal Arslane, qui a dit "tendre la main à tout le monde". "Nous ne pouvons plus supporter la paralysie de l'Etat. C'est pour cela que nous avons consenti à ce que le gouvernement se réunisse aujourd'hui", a-t-il en outre souligné.

A l'issue de la réunion de réconciliation qui s'est tenue hier, M. Hariri avait déclaré hier qu'"à partir d'aujourd'hui, nous ouvrons une nouvelle page de coopération pour l'intérêt du Liban et des Libanais". "Les participants à cette réunion ont condamné les regrettables incidents de Qabr Chmoun, dont le dossier se trouve désormais aux mains de la justice militaire qui enquête sur leurs circonstances. A l'issue de cette enquête, le gouvernement prendra alors la décision adéquate", avait fait savoir le Premier ministre. Le gouvernement ne s'était plus réuni depuis les incidents de la Montagne, notamment en raison des divergences sur la saisine ou non de la Cour de justice pour juger ces affrontements. 

Dans une réaction notable à cette affaire, l'ambassade des États-Unis au Liban avait appelé mercredi à un règlement dans le cadre judiciaire, à l'écart de "toute ingérence politique". Le Hezbollah et ses alliés avaient critiqué cet appel, estimant qu'il s'agit d'une "ingérence flagrante et grossière dans les affaires intérieures libanaises", et d'"une intervention inadmissible sur la forme et le fond dans le conflit politique local (..), qui rend la crise encore plus complexe".


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Le leader druze et député Talal Arslane, qui a perdu deux de ses partisans le 30 juin lors des affrontements de Qabr Chmoun (caza de Aley) avec des militants de son rival Walid Joumblatt, a affirmé samedi que "la réconciliation politique" a commencé, au lendemain de la réunion de réconciliation qui s'est tenue au palais de Baabda, sous la houlette du chef de l'Etat, Michel Aoun, du Premier...

commentaires (10)

Elle est loin la politique nationale et patriotique de l'émir Majid et aussi bien du frère de l'actuel : L'émir Faycal décédé. Ils étaient plus éclairés. D'ailleurs, le leadership yazbaki" était de loin plus important l'actuel.

LE FRANCOPHONE

14 h 50, le 11 août 2019

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Commentaires (10)

  • Elle est loin la politique nationale et patriotique de l'émir Majid et aussi bien du frère de l'actuel : L'émir Faycal décédé. Ils étaient plus éclairés. D'ailleurs, le leadership yazbaki" était de loin plus important l'actuel.

    LE FRANCOPHONE

    14 h 50, le 11 août 2019

  • Le ridicule ne tue pas

    LE FRANCOPHONE

    14 h 48, le 11 août 2019

  • Mais dis-moi tout Marionnettiste J’ai des ficelles à mon destin Tu me fais faire un tour de piste Mais où je vais je n’en sais rien

    Rossignol

    08 h 34, le 11 août 2019

  • PRIERE LIRE DE TELLES DECLARATIONS. MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 49, le 10 août 2019

  • Il y a quatre jours Bassil c'est mit en quatre pour sauver la façe en racontant une histoire à dormir debout: un parallèle absurde entre les 7 Aout 2001 et 2019. Maintenant c'est au tour d'Arslane de vouloir sauver sa façe. La prochaine fois qu'un politicien nous bloque le pays, soit il à la tête d'un pays, d'un parti, membre du parlement, ministre, ou autre, il faudrait le dammer car il ne meriterait pas notre confiance.

    Zovighian Michel

    16 h 58, le 10 août 2019

  • A qui le "Prix de la Paix Montagnarde" sera-t-il attribué...et par QUI ??? Si possible sans nouvelles bagarres... Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 55, le 10 août 2019

  • "Nous ne pouvons plus supporter la paralysie de l'Etat." ... Je m'excuse mais c'est difficile de se retenir sans rire, ou... plutôt pleurer, à voir le sérieux de cet émir d'antan saboter ce qui reste des lambeaux de notre patrie. Bagarre de poulailler où tous se retrouveront sur la table d'hôte bien grillés et bien cuits...

    Wlek Sanferlou

    15 h 42, le 10 août 2019

  • Un mois et demi de perdus, de travail gouvernemental paralysé, d'institutions bloquées pour en arriver à une réconciliation. Quinze années de guerre civile, des centaines de milliers de morts et de blessés, un pays en ruine pour en arriver à une réconciliation générale, suite à laquelle on reprend les mêmes et on recommence. Alors que le pays se délite, que l'économie sombre dans le marasme, nos gouvernants se crêpent le chignon puis s'embrassent. Alors qu'il n' y a pas une minute à perdre, des mois et des années sont gaspillés. Quand les libanais sauront-ils tirer les leçons de leurs erreurs passées? Pauvre peuple immature et mineur, qui n'a que les gouvernants qu'il mérite!

    Georges Airut

    14 h 32, le 10 août 2019

  • La résistance vient de donner une nouvelle chance, il n'y en aura pas 2 .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 28, le 10 août 2019

  • NOUS AVONS CONSENTI QUE LE GOUVERNEMENT SE REUNISSE AUJOURD,HUI ! POUR QUI SE PREND-IL A PRETENDRE AVOIR AUTHORISE LA REUNION DU GOUVERNEMENT ? OU EST ET QUI EST LE CHEF DE L,ETAT ? OU EST ET QUI EST LE CHEF DU GOUVERNEMENT ? OU EST ET QUI EST LE CHEF DU PARLEMENT ? HONTE A VOUS TOUS D,ACCEPTER DE TELS DECLARATIONS SANS Y REPONDRE ET DENIER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 01, le 10 août 2019

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