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Liban - Éclairage

Les États-Unis pourraient être suivis dans leur mise en garde par d’autres pays

L’incident de Qabr Chmoun continue de susciter des remous dans les milieux politiques, un peu plus d’un mois après son déroulement. Le communiqué publié avant-hier par l’ambassade des États-Unis à Beyrouth, et qui met en garde contre une instrumentalisation de l’événement, montre à quel point l’heure est grave. Ce communiqué serait à placer dans le cadre d’un « message diplomatique » fort et qui met l’accent sur la gravité de la situation au Liban au lendemain de cet incident, selon une source diplomatique bien informée. « Ce qui se passe aujourd’hui pousse le Liban vers le vide sans que les responsables ne soient conscients de la dangerosité de la situation », indique la source à L’Orient-Le Jour.

Le 30 juin dernier, un échange de tirs avait eu lieu à Qabr Chmoun entre des partisans du Parti socialiste progressiste et des sympathisants du Parti démocrate libanais (PDL). Deux gardes du corps du ministre d’État pour les Affaires des réfugiés Saleh Gharib (PDL) ont été tués. De sources proches des milieux politiques souverainistes, on affirme que plusieurs ambassades arabes et étrangères pourraient bientôt suivre l’exemple américain et pointer la situation dangereuse dans le pays. Les membres du Groupe international de soutien pour le Liban (GIS, composé de sept pays : États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne et Italie, ainsi que de l’Union européenne) devraient également appeler les responsables politiques libanais à respecter la teneur des résolutions internationales, notamment la 1559, dans son volet touchant au désarmement des milices. La France pourrait même publier un communiqué de mise en garde sur l’avenir du programme CEDRE. « Si le Liban ne tient pas ses engagements, les aides de CEDRE pourraient aller à d’autres pays, estime une source économique bien informée. La communauté internationale a accueilli favorablement le vote du budget 2019, mais elle considère que le Liban aurait dû commencer à mettre rapidement en place les réformes voulues et à préparer le budget 2020 », explique la source à L’OLJ. « La France et les pays donateurs ont déjà fixé des dates butoirs pour la mise en place des aides mais le Liban ne s’y est pas conformé », ajoute-t-elle.


(Lire aussi : Avec la reprise de la médiation Ibrahim, le Conseil des ministres pourra-t-il se tenir ce soir ?)


« Le Liban fait face à un tournant dangereux et il doit se distancier par rapport aux axes et conflits régionaux. Il sera important de redynamiser le compromis présidentiel après l’échec de la tentative de faire plier les forces du 14 Mars et de frapper de plein fouet l’alliance entre le Premier ministre, Saad Hariri, le chef du PSP, Walid Joumblatt, et les Forces libanaises », explique pour sa part un responsable quatorze-marsiste à L’OLJ. Il dénonce une « tentative de dissoudre le PSP, comme il s’était passé en 1994 avec les FL ». Saad Hariri tente pour sa part de redynamiser son gouvernement, qui ne s’est pas réuni depuis plus d’un mois, par tous les moyens. Il devrait la semaine prochaine, après une étape en Arabie saoudite, se rendre à Washington pour rencontrer le vice-président américain, Mike Pence, et le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo. Il devrait également se réunir avec plusieurs responsables durant les congés de la fête de l’Adha.


(Lire aussi : Lettre ouverte au président de la République)



Le directeur de la Banque centrale, Riad Salamé, devrait pour sa part se rendre auprès de certaines organisations internationales afin d’étudier les moyens de faire face aux défis prochains. Une source proche du Hezbollah révèle de son côté que le parti chiite compte entamer des négociations loin des projecteurs afin de relancer les réunions du gouvernement, mais à condition que l’incident de Qabr Chmoun ne soit pas mentionné sur l’ordre du jour, ce dossier étant désormais entre les mains du tribunal militaire. « La volonté de discuter de l’incident de Qabr Chmoun en Conseil des ministres a paralysé le gouvernement. Il y a des efforts sérieux pour la reprise du Conseil des ministres et pour l’ouverture d’une nouvelle page de coopération entre les forces politiques après que le chef du Parlement Nabih Berry aura, en coopération avec Baabda, parrainé la réconciliation interdruze », explique le responsable proche du parti de Dieu.


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