Rana Beaïno serait-elle une nouvelle victime de la violence domestique ? La jeune femme de 30 ans, contrôleuse aux douanes et mère de trois filles en bas âge, est décédée samedi succombant à ses blessures. Mercredi soir, vers 22 heures, elle était en compagnie de son mari, Charbel Habre, à Bhamdoun. « Elle est tombée de la voiture après avoir oublié la portière ouverte, alors que je démarrais sans avoir fait attention », selon la version de l’époux telle que rapportée à la famille de la victime. Charbel Habre a été arrêté pour les besoins de l’enquête.
Une version que la famille de Rana, originaire de Kfardebiane dans le Kesrouan, rejette pour plusieurs raisons. Ephrem Beaïno, frère de la victime, a ainsi expliqué que « selon le rapport du médecin légiste, les blessures se trouvent du côté gauche du corps, alors que si elle était tombée de la voiture, elle aurait dû, logiquement, être blessée sur le côté droit ». D’après le rapport également, une blessure de 7 cm en forme de U était visible sur le côté gauche de la tête. Le document fait également état de fractures au niveau du crâne, de blessures couvrant le côté gauche du visage et du cou de la victime ainsi que d’une enflure au niveau des yeux à la suite d’une chute sur des objets contondants.
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La famille soupçonne que l’accident a été provoqué. Ephrem a ainsi déclaré que Charbel Habre « a tardé à l’hospitaliser malgré l’état dans lequel elle se trouvait ». « Il a également tardé à avertir sa famille, alors qu’elle agonisait », a-t-il déploré. Il a affirmé que sa sœur était « croyante et pratiquante » et qu’elle n’avait « aucune raison de se jeter de la voiture ». Il a en outre confié que souvent son mari la maltraitait, mais qu’elle supportait cela pour ses filles.
Le poste de gendarmerie de Furn el-Chebback a ouvert une enquête lorsque Rana a été hospitalisée dans un hôpital de la région, avant de déférer le dossier au poste de gendarmerie de Bhamdoun qui poursuit l’investigation.
Hier, Joseph Beaïno, père de Rana, a porté plainte contre X, demandant que les funérailles, « que le mari voulait célébrer hier », soient ajournées jusqu’à ce qu’une autopsie sur le corps de sa fille soit réalisée et ce pour déterminer les causes du décès. Sur instruction des autorités judiciaires compétentes, les funérailles ont été reportées à une date qui sera fixée ultérieurement par la famille Beaïno.
Quant au mari, il a été arrêté par les forces de l’ordre pour les besoins de l’enquête, après qu’elles aient recueilli sa déposition. Affaire à suivre.
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commentaires (13)
Chrétiens de tout bord, musulmans de tout bord, druzes de tout bord et et nous tous humains libanais de tout bord, nos filles se font humiliées, torturées, massacrées, au nom de traditions misogynes antidiluviennes. Quand allons nous évolué vers les humains que nous sommes?
Wlek Sanferlou
00 h 11, le 31 juillet 2019