Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a fait état d'"avancées positives" dans le dossier du litige frontalier entre le Liban et Israël sur fond d'exploitation de ressources hydrocarbures offshore, se disant "optimiste" quant à la possibilité de parvenir à "une solution définitive".
Cité par le député Ali Bazzi (mouvement Amal) qui s'est entretenu avec lui, Nabih Berry a fait part d'"avancées positives concernant la question des frontières maritime et terrestre", affirmant que "90% des questions ont été réglées, à part celle concernant le fait de lier (la délimitation) de la frontière maritime à celle de la frontière terrestre. "M. Berry s'est dit confiant quant à la possibilité de parvenir à une solution définitive à ce dossier", a conclu Ali Bazzi.
Pour sa part, le ministre israélien de l’Énergie, Yuval Steinitz, qui assiste aujourd'hui au Caire à la 2nde édition du Forum des hydrocarbures de la Méditerranée orientale, a affirmé, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), que "les discussions concernant la frontière maritime avec le Liban sont toujours possibles".
Début juillet, Yuval Steinitz avait exprimé sa frustration face au "refus du Liban" de s'accorder sur la frontière maritime, laissant entendre que le Hezbollah exerce "une pression" sur les autorités libanaises sur ce dossier.
(Lire aussi : Hydrocarbures offshore : le Liban poursuit ses discussions avec ses voisins, assure Boustani)
Le Liban a octroyé en février 2018 ses premières licences d’exploration et de production des hydrocarbures offshore pour deux blocs sur les dix que compte sa ZEE (n° 4, centre-Est et n° 9, Sud-Est) au consortium Total-Eni-Novatek. Le forage du premier puits, qui doit permettre de confirmer le potentiel du pays, est programmé pour la fin d’année. Entre-temps, le Liban a lancé un second round d’attribution, mettant cette fois en jeu cinq nouveaux blocs (n° 1, nord-ouest ; n° 2, nord-est ; n° 5, centre-ouest ; n° 8, sud-est ; et n° 10, sud-ouest). Les compagnies intéressées ont jusqu’au 31 janvier 2020 pour préparer et présenter leurs dossiers.
Or, Israël revendique une partie du bloc 9, où les opérations de forage doivent démarrer en 2020. Au printemps, le dossier a bénéficié de la médiation du diplomate américain David Satterfield qui a fait la navette pendant plusieurs semaines entre Beyrouth et Tel-Aviv, sans toutefois réussir à dégager un compromis.
(Pour mémoire : Frontière maritime : Hariri affirme "œuvrer sans relâche" pour lancer les négociations)
Le Liban a notamment posé plusieurs conditions à l'ouverture de discussions indirectes avec Israël sur ces sujets, comme l'examen simultané du tracé des frontières maritime et terrestre, et la non-limitation dans le temps des négociations prévues avec les Israéliens sous la médiation des États-Unis et la houlette des Nations unies, sachant qu’Israël exigeait de définir un délai de 6 mois pour la durée de ces négociations.
Le 15 juillet, le Premier ministre Saad Hariri a assuré qu’il œuvrait "sans relâche" pour lancer les négociations sur les frontières maritimes avec Israël. En avril, le président Michel Aoun avait déclaré que le Liban refusait de se joindre à toute alliance internationale dont ferait partie Israël – que le pays du Cèdre ne reconnaît pas –, notamment en ce qui concerne l’exploitation d’hydrocarbures offshore. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait pour sa part affirmé que si la médiation concernant le litige était "parrainée" par les Etats-Unis, ces derniers "donneront toutes nos terres et notre pétrole aux Israéliens", accusant Washington de vouloir "écarter l'ONU" de ces négociations. Il avait estimé que les négociations semblent "au point mort".
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18 h 27, le 24 juillet 2019