Le Premier ministre libanais Saad Hariri a assuré lundi qu'il œuvrait "sans relâche" pour lancer les négociations sur les frontières maritimes avec Israël, une procédure "essentielle", selon lui, pour protéger les éventuelles ressources hydrocarbures présentes au large du pays. Il s'exprimait lors d'une visite des forces maritimes de la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) au port de Beyrouth, au cours de laquelle il a notamment effectué une tournée d'inspection sur un bateau brésilien sous le commandement de la Finul.
"Je suis présent sur ce navire afin de vous réaffirmer mon engagement, et celui du gouvernement, envers les résolutions 1701 (qui a instauré un cessez-le-feu à l'issue de la guerre de juillet 2006, ndlr) et 2433 (qui a renouvelé le mandat de la Finul en 2018, ndlr)", a affirmé M. Hariri. "Ces textes prévoient que le Liban renforce et développe ses capacités maritimes et je suis très fier de vous annoncer que j'ai pris connaissance la semaine dernière des dernières phases du plan lancé dans ce but", a-t-il annoncé. Il a affirmé qu'il ferait "tout ce qui est en (son) pouvoir pour que ce plan soit approuvé par le Conseil des ministres avant le 31 août prochain, date du renouvellement du mandat de la Finul".
Ce plan fait, selon Hariri, partie des "priorités pour le renforcement de la Sécurité de l'Etat et le maintien de son autorité sur les eaux territoriales libanaises et pour lutter contre les activités terroristes, l'émigration illégale, le trafic d'êtres humains et de biens illégaux".
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Protection des ressources hydrocarbures
Ce renforcement des capacités de la marine libanaise intervient, comme le souligne le Premier ministre, alors qu'il "œuvre sans relâche pour lancer des négociations concernant les frontières maritimes" du pays, qui font l'objet d'un contentieux avec Israël. Ces négociations "devront faire l'objet de décisions en Conseil des ministres", a-t-il souligné. Le renforcement des forces maritimes "jouera un rôle essentiel pour protéger nos ressources nationales hydrocarbures", a affirmé Saad Hariri.
Il a souligné que le Liban avait besoin, dans ces perspectives "du soutien de la communauté internationale. "Il est désormais temps d'appliquer toutes les prescriptions de la résolution 1701, afin de renforcer tous les aspects des forces armées libanaises, afin qu'elles puissent assumer leurs responsabilités", a ajouté M. Hariri.
La médiation du diplomate américain David Satterfield entre le Liban et Israël sur la question des frontières terrestre et maritime entre les deux pays ne semble pas avoir abouti. M. Satterfield a effectué plusieurs aller-retours entre Beyrouth et Tel Aviv, afin de faire part des revendications de chaque partie. Le Liban a notamment posé plusieurs conditions à l'ouverture de discussions indirectes avec Israël sur ces sujets, comme l'examen simultané du tracé des frontières maritime et terrestre, et la non-limitation dans le temps des négociations prévues avec les Israéliens sous la médiation des États-Unis et la houlette des Nations unies, sachant qu’Israël exigeait de définir un délai de 6 mois pour la durée de ces négociations.
Début juillet, le ministre israélien de l’Energie, Yuval Steinitz, avait exprimé sa frustration face au "refus du Liban" de s'accorder sur la frontière maritime, laissant entendre que le Hezbollah exerce "une pression" sur les autorités libanaises sur ce dossier. Le litige sur le tracé des frontières bloque le processus d’exploitation des ressources hydrocarbures offshore, notamment dans la partie contestée du bloc 9.
Vendredi, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait affirmé que si la médiation concernant le litige était "parrainée" par les Etats-Unis, ces derniers "donneront toutes nos terres et notre pétrole aux Israéliens", accusant Washington de vouloir "écarter l'ONU" de ces négociations. Il avait estimé que les négociations semblent "au point mort".
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18 h 57, le 15 juillet 2019