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Liban - Biens-fonds maritimes

À Ramlet el-Baïda, les gérants de la plage publique empêchés de réinstaller leurs équipements

Selon une source du ministère des Travaux publics et des Transports, le mohafez et le président du conseil municipal « enfreignent la loi ». Les biens-fonds maritimes « ne relèvent pas de leurs prérogatives ».

À Ramlet el-Baïda, lundi dernier, un bulldozer retournant le sable après que les équipements de l’ONG Operation Big Blue eurent été démantelés la première fois par la police municipale de Beyrouth. Photo archives L’OLJ

La police municipale de Beyrouth est revenue à la charge contre l’ONG Operation Big Blue, qui gère la plage publique de Ramlet el-Baïda, l’empêchant d’installer ses kiosques. « Vendredi, quelque quarante policiers municipaux sont venus arrêter les travaux visant à installer des kiosques pour remplacer ceux qu’ils avaient détruits la semaine d’avant (voir notre édition du mardi 18 juin 2019) », raconte à L’Orient-Le Jour Nazih el-Rayess, directeur de la plage publique au sein de l’ONG qui, rappelons-le, a un contrat pour gérer la plage depuis 2003, signé avec le ministère des Travaux publics et des Transports, qui est le ministère de tutelle du littoral.

« Nous étions en train de mettre des installations temporaires en fer, lorsque la police municipale nous a interdit la poursuite des travaux, ajoute-t-il. Les policiers nous ont annoncé que nous ne pouvons rien vendre sur cette plage sans une autorisation de la municipalité et du mohafez. Or les biens-fonds maritimes relèvent du ministère des Travaux publics et des Transports, qui nous a accordé le permis d’installer trois kiosques pour vendre des boissons et autres petits snacks. Par ailleurs, nous n’avons pas besoin du permis de la municipalité, parce que nous avons celui du ministère qui est une autorité supérieure ayant l’autorisation du Conseil des ministres pour installer trois kiosques à Ramlet el-Baïda. Il n’en reste pas moins que même si cette autorisation de la municipalité est nécessaire, les choses auraient pu se faire autrement. »

Nazih el-Rayess assure ainsi que son ONG obéit à la loi et que la municipalité aurait dû « s’adresser directement au ministère de tutelle, au lieu de nous envoyer la police ». « Notre ONG se trouve ici à la demande du ministère des Travaux publics et des Transports, assure-t-il. La municipalité et le mohafez le savent bien. »


(Lire aussi : Bisri, Aïn Dara, Eden Bay... c’est la chasse aux militants)


Un autre plan pour la plage ?
Depuis le week-end dernier donc, l’ONG continue de gérer la plage, comme elle le fait depuis plus de quinze ans déjà. « Mais si on ne peut pas vendre boissons et petits snacks, nous ne pourrons pas payer les employés de l’ONG », confie Nazih el-Rayess. Il explique dans ce cadre que le ministère des Travaux publics et des Transports ne paie rien à l’ONG qui s’occupe de l’entretien de la plage (remplacement des parasols cassés, peinture des installations, nettoyage de la plage, secourisme…). « Nous n’avons pas de donateurs qui nous aident, déplore-t-il. Ce sont les recettes des ventes qui nous permettent de couvrir tous ces frais. »

En ce qui concerne les accusations adressées aux gérants de la plage, selon lesquelles ces kiosques abritaient des « activités louches », Nazih el-Rayess affirme que l’ONG Operation Big Blue coopère étroitement avec les forces de sécurité. « Pas un seul incident n’a été signalé sur la plage depuis que nous y sommes, insiste-t-il. Au lieu de nous lancer des accusations infondées, on aurait pu demander à voir les rapports des forces de sécurité. Ils ne trouveront rien qui puisse ternir la réputation de la plage. »

Le mohafez de Beyrouth, Ziad Chbib, et le président du conseil municipal, Jamal Itani, étaient injoignables hier. « Ils enfreignent la loi et nous en ignorons la cause », affirme à L’Orient-Le Jour une source du ministère des Travaux publics et des Transports, proche du dossier, soulignant que la responsabilité des biens-fonds maritimes relève des prérogatives de la direction des transports terrestres et maritimes au ministère des Travaux publics et des Transports et non du mohafazat, encore moins du conseil municipal de Beyrouth. « Autant M. Chbib que M. Itani le savent, insiste cette source. Pourtant, ils continuent à enfreindre la loi. Peut-être qu’ils ont un plan qu’ils comptent exécuter sur les lieux… »


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La police municipale de Beyrouth est revenue à la charge contre l’ONG Operation Big Blue, qui gère la plage publique de Ramlet el-Baïda, l’empêchant d’installer ses kiosques. « Vendredi, quelque quarante policiers municipaux sont venus arrêter les travaux visant à installer des kiosques pour remplacer ceux qu’ils avaient détruits la semaine d’avant (voir notre édition du...

commentaires (3)

heureux celui/celle qui y comprend autre chose que ce que tous nous craignons /savons : MAGOUILLES , ENCORE DES MAGOUILLES, TOUJOURS DES MAGOUILLES !

Gaby SIOUFI

13 h 04, le 25 juin 2019

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • heureux celui/celle qui y comprend autre chose que ce que tous nous craignons /savons : MAGOUILLES , ENCORE DES MAGOUILLES, TOUJOURS DES MAGOUILLES !

    Gaby SIOUFI

    13 h 04, le 25 juin 2019

  • Normalement, dans tout Etat de droit, il y a les juges pour dire la loi et tout le monde a obligation de s'y conformer...Mais le Liban est-il un Etat de droit?

    otayek rene

    10 h 55, le 25 juin 2019

  • CETTE DERNIERE PLAGE PUBLIQUE DE REMLET EL BAYDA EST MISE A L,OEIL. ELLE VA ETRE ACCAPAREE PROCHAINEMENT AVEC L,EXCUSE HABITUELLE QU,ELLE EST VENDUE PAR SES PROPRIETAIRES. COMMENT LES PLAGES SONT DES PRORIETES PRIVEES ? HAYDA LEBNEN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 45, le 25 juin 2019

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