Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Rapatriement des réfugiés : la Russie "va redoubler d'efforts", promet Lavrentiev

L'envoyé spécial de Poutine et le vice-ministre russe des AE invitent Michel Aoun aux négociations d'Astana sur la Syrie. 

L'envoyé spécial du président russe en Syrie, Alexander Lavrentiev (à gauche), et le Premier ministre libanais Saad Hariri auGrand Sérail, le 19 juin 2019. Photo Dalati et Nohra

L'envoyé spécial du président russe en Syrie, Alexander Lavrentiev, a affirmé mercredi depuis Beyrouth que la Russie allait redoubler d'efforts pour accélérer le processus de rapatriement des réfugiés syriens présents au Liban, en tentant notamment de convaincre la communauté internationale de la nécessité d'un tel retour. 

"Nous sommes prêts à déployer davantage d'efforts pour accélérer le retour des déplacés syriens vers leur pays", a affirmé M. Lavrentiev, au terme d'une réunion regroupant le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, l'ambassadeur de Russie au Liban, Alexander Zasypkin, le Premier ministre Saad Hariri, et son conseiller pour les affaires russes, Georges Chaabane. "Nous sommes tous d'accord pour trouver le plus rapidement possible une solution à ce problème et avons convenu d'augmenter notre coopération avec les partenaires impliqués, notamment les pays européens, afin de les convaincre de participer à cette initiative", a souligné M. Lavrentiev.
Plus tôt dans la journée, après avoir rencontré le chef de la diplomatie Gebran Bassil, le haut responsable russe avait souligné l'importance de rapatrier les réfugiés "dans des conditions appropriées et vers des zones qui n'ont pas été détruites".

"Il est temps de trouver une solution politique en Syrie", a ajouté M. Lavrentiev, qui a souligné à cet effet "le rôle essentiel" que jouera la mise sur pied d'un comité constitutionnel". Selon le plan de l'ONU, ce comité, dont les travaux doivent conduire à une révision de la Constitution et à des élections, doit comprendre 150 membres : 50 choisis par le pouvoir, 50 par l'opposition et 50 par l'émissaire de l'ONU, afin d'inclure dans la réflexion des experts et des représentants de la société civile. Mais les négociations butent sur la nomination d'une partie des membres du comité.


(Lire aussi : Le Liban invité à Astana : une reconnaissance de la priorité du dossier des réfugiés syriens)



Invitation aux négociations d'Astana
Plus tôt dans la journée, la délégation russe avait été reçue par le président Michel Aoun, à qui M. Lavrentiev avait transmis une invitation pour assister aux prochaines négociations d'Astana sur la Syrie, prévues fin juillet. Les discussions entre hauts responsables russes et libanais ont porté sur "les développements actuels au Liban et dans la région, notamment en Syrie, ainsi que sur le dossier des réfugiés et la conférence d'Astana", précise la présidence libanaise sur Twitter. M. Lavrientiev a dans ce contexte transmis au chef de l’État libanais les salutations de son homologue russe, Vladimir Poutine, et une invitation de sa part à assister à la réunion d'Astana, ajoute la présidence libanaise.

Le président Aoun a assuré que le Liban voulait participer à la réunion. "Mais cela ne remet pas en cause notre droit de chercher avec la Syrie les moyens d'organiser le retour des déplacés", a-t-il déclaré, après avoir reçu l'invitation russe.

Entamé début 2017, le processus d'Astana, la capitale du Kazakhstan récemment rebaptisée Nur-Sultan, a progressivement éclipsé les négociations sous l'égide de l'ONU entre le régime de Bachar el-Assad et l'opposition, incapables de trouver une solution définitive mettant fin à une guerre ayant fait plus de 370.000 morts depuis 2011. Il a lieu à l'initiative de la Russie et de l'Iran, alliés de Damas, en coordination avec la Turquie, parrain de certains groupes rebelles, et sans implication de Washington. Ce processus illustre le rôle incontournable de Moscou, dont l'intervention militaire en septembre 2015 a permis au régime de Damas, alors en mauvaise posture, de renverser la donne. Les dernières sessions de négociations ont toutefois donné peu de résultats.

"La Russie apprécie les résultats de votre visite à Moscou et estime que la participation du Liban et de l'Irak à la réunion d'Astana est importante", a pour sa part dit M. Lavrentiev, cité par la présidence libanaise.


(Lire aussi : Les Russes de retour à Beyrouth pour ressusciter leur initiative)


La délégation s'était ensuite rendu au palais Bustros où elle s'est entretenue avec le chef de la diplomatie, Gebran Bassil. "Les relations libano-russes sont très bonnes et nous œuvrons à l'amélioration de la coopération bilatérale dans l'intérêt mutuel des deux pays", a fait savoir M. Lavrentiev, à l'issue de son entretien avec M. Bassil, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Nous avons discuté de la situation régionale au Moyen-Orient, de manière globale, et plus précisément du dossier des déplacés syriens qui constituent une crise pour le Liban. Nous continuons à œuvrer pour obtenir des avancées au niveau de l'initiative russe en la matière, et nous cherchons toujours le retour sécurisé des déplacés syriens", a-t-il ajouté.

La délégation russe était arrivée hier à Beyrouth, après avoir entamé sa tournée régionale par l'Irak, qu'elle avait également convié aux réunions d'Astana. Elle avait débuté ses discussions par un entretien avec le président du Parlement, Nabih Berry à Aïn el-Tiné. Elle doit encore se réunir avec le Premier ministre, Saad Hariri.

La Russie avait annoncé en juillet dernier à l'issue du sommet de Helsinki, qui avait réuni le président Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump, une initiative pour un retour massif des réfugiés syriens du Liban et de la Jordanie. Mais celle-ci est restée lettre morte en raison notamment de l'absence de financement.

Plus d'un million de réfugiés syriens ayant fui la guerre dans leur pays sont installés au Liban. Les autorités libanaises estiment qu'il s'agit d'un trop lourd fardeau à porter et une partie des responsables appellent à leur rapatriement sans attendre une solution politique en Syrie. 



Lire aussi
Réfugiés syriens : Bassil et Joumblatt campent sur leurs positions

Réfugiés : la pression monte crescendo

Le dossier des réfugiés syriens au centre des discussions de Bassil à Londres

De jeunes réfugiés syriens achèvent leur première année à l’USJ

Tollé chez les FL après le boycottage par la délégation syrienne du discours du Liban

Mobilisation contre « les discours de haine » après des propos de Bassil jugés « racistes »

Démantèlement de constructions en dur de réfugiés

Un incident banal à Deir el-Ahmar tourne au psychodrame libano-syrien

L'envoyé spécial du président russe en Syrie, Alexander Lavrentiev, a affirmé mercredi depuis Beyrouth que la Russie allait redoubler d'efforts pour accélérer le processus de rapatriement des réfugiés syriens présents au Liban, en tentant notamment de convaincre la communauté internationale de la nécessité d'un tel retour. "Nous sommes prêts à déployer davantage d'efforts pour...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut