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À La Une - Liban

Réfugiés syriens : Bassil et Joumblatt campent sur leurs positions

Le leader druze a de nouveau pris Saad Hariri à témoin.

Le leader druze libanais Walid Joumblatt et le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Photos Ani

Le leader druze libanais Walid Joumblatt a de nouveau estimé samedi que la position du ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, concernant le retour des réfugiés syriens dans leur pays, procédait d'une philosophie raciste, quelques jours après des propos incendiaires que ce dernier avait tenus et qui avaient fait polémique au Liban et dans la région.

Dans un discours prononcé devant les présidents des conseils municipaux affiliés au CPL, M. Bassil s'est défendu de tout racisme dans ce dossier. "Tous ceux qui disent que nous sommes racistes lorsque nous appelons au retour des déplacés sont des comploteurs qui ont quelque chose à gagner. (...) Notre approche du dossier des déplacés est humaine et fraternelle, notre point de départ est humanitaire et patriotique, non communautaire, car tous les Libanais de toutes les communautés souffrent des conséquences" de la crise des réfugiés syriens, a expliqué le leader du parti aouniste qui a effectué une tournée dans le caza de Bécharré, au Liban-Nord.

Quelques heures plus tard, Walid Joumblatt a réagi aux propos de M. Bassil. "S'agit-il d'une conférence pour les municipalités où sont évoqués les sujets en rapport avec le développement équilibré et la crise des déchets qui pointe à nouveau à l'horizon, ou d'une conférence sur le racisme, les haines enfouies et les insultes du parti au pouvoir ?", a écrit M. Joumblatt dans un message sur Twitter, accompagné d'une photo de Charlie Chaplin grimé en Adolf Hitler. 



"Nous leur en voulons pas, c'est leur philosophie. Mais quelle est la position de leur partenaire dans le compromis présidentiel et le partage du pouvoir ?", a-t-il ajouté en référence au courant du Futur du Premier ministre Saad Hariri qui a scellé un accord politique avec le CPL avant l'élection de Michel Aoun à la tête de l'Etat en 2016.

A Becharré, le chef du CPL a répondu aux propos du leader druze. "Personne ne peut étouffer une opinion, interdire une idée ou réduire à néant un projet national", a déclaré M. Bassil.

Le week-end dernier, M. Joumblatt s'était également interrogé sur le silence du Premier ministre à la suite des propos du chef du CPL qui avaient fait polémique sur le sujet. Quelques jours plus tard, M. Hariri avait mis en garde contre "les propos racistes" à l’égard des réfugiés syriens au Liban, affirmant que de tels discours "ne peuvent que provoquer des tensions".



(Lire aussi : Réfugiés : la pression monte crescendo)



La semaine dernière, le leader druze avait déjà dénoncé les "théories racistes" de M. Bassil concernant les réfugiés syriens et palestiniens. Le leader du parti aouniste avait riposté en mettant en cause l'"appartenance libanaise" de M. Joumblatt.

Samedi dernier, Gebran Bassil, qui parlait dans le cadre de la conférence Lebanese Diaspora Energy (LDE), avait affirmé qu'"il est naturel que nous défendions la main d’œuvre libanaise face à toutes les autres, qu'elles soient syrienne, palestinienne, française, saoudienne, iranienne ou américaine", lançant devant son auditoire : "Les Libanais avant tout !". Ces propos ont soulevé une tempête de protestations sur les réseaux sociaux, notamment dans les pays du Golfe, ainsi qu'au sein de la classe politique libanaise, les détracteurs de M. Bassil allant jusqu'à l'accuser de racisme. Mercredi, lors d'une visite en Grande-Bretagne, Gebran Bassil avait réaffirmé que le Liban ne pouvait plus supporter le poids des réfugiés syriens.

Plus d'un million de réfugiés syriens ayant fuit la guerre dans leur pays sont installés au Liban. Les autorités estiment qu'il s'agit d'un trop lourd fardeau à porter et une partie des responsables, dont le chef de l’État Michel Aoun et le chef de la diplomatie Gebran Bassil, appellent à leur rapatriement sans attendre une solution politique en Syrie.

De nombreux responsables mettent en garde contre la pression exercée par les réfugiés et les travailleurs syriens sur le marché du travail libanais. Sur ce point, le ministre de l’Économie et du Commerce, Mansour Bteich, proche du CPL, a déclaré que plus de 200 000 Libanais se trouvent en dessous du seuil de pauvreté en raison de la crise des réfugiés syriens.

Pour sa part, le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a affirmé qu'il n'y avait pas de "décision politique" actuellement pour assurer le retour des réfugiés.




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Le leader druze libanais Walid Joumblatt a de nouveau estimé samedi que la position du ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, concernant le retour des réfugiés syriens dans leur pays, procédait d'une philosophie raciste, quelques jours après des propos incendiaires que ce dernier avait tenus et qui avaient fait polémique au Liban et dans la...

commentaires (2)

ca sent- non je precise ca PUE un peu les annees 70 que cela ! prendre parti pris pour les non libanais au detriment de tout ce qui est primordial a l'existence des citoyens ! DU BEAU CA !

Gaby SIOUFI

09 h 24, le 16 juin 2019

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Commentaires (2)

  • ca sent- non je precise ca PUE un peu les annees 70 que cela ! prendre parti pris pour les non libanais au detriment de tout ce qui est primordial a l'existence des citoyens ! DU BEAU CA !

    Gaby SIOUFI

    09 h 24, le 16 juin 2019

  • Au lieu de dire directement à Bachar el Assad: "reprends tes citoyens réfugiés chez nous, et demande leur de t'aider à reconstruire "votre" Syrie !" (Mais pour cela il faudrait un vrai courage que ni Joumblatt ni Bassil n'ont...) ces deux politiciens continuent de se faire la guerre médiatique par Twitters interposés, illustrés par des images débiles qui n'ont rien à faire avec notre problème actuel des réfugiés syriens. Au fait, s'ils allaient les deux camper très loin du Liban, nous foutant enfin la paix ? Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 38, le 16 juin 2019

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