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Liban - Réfugiés

Mobilisation contre « les discours de haine » après des propos de Bassil jugés « racistes »

Quelques centaines de personnes étaient réunies hier soir place Samir Kassir, à Beyrouth, en soutien aux réfugiés syriens et palestiniens victimes « des discours de haine récemment tenus par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil ».

Les militants contre le « discours de haine », hier, place Samir Kassir. Photo Clara Hage

Ils sont environ 200 à s’être retrouvés hier soir place Samir Kassir, près de la place des Martyrs à Beyrouth. Beaucoup arborent des banderoles jaunes sur lesquelles est écrite une injonction : « Arrêtez les discours de haine ! » Le nom du ministre des affaires étrangères, Gebran Bassil, est sur toutes les lèvres. Et pour cause : c’est lui qui a tenu récemment des propos très controversés sur une prétendue « supériorité génétique libanaise » qui justifierait un traitement différencié des résidents du Liban, notamment sur le marché du travail, où il faudrait donner la priorité aux ressortissants libanais. En mars dernier, le ministre des Affaires étrangères avait déjà suscité un tollé en annonçant qu’il allait présenter un projet de loi permettant aux Libanaises de transmettre leur nationalité en cas de mariage avec un étranger, à l’exception des Syriens et des Palestiniens. Ces discours, jugés discriminants et racistes par la société civile et un grand nombre d’organisations, s’inscrivent dans le refus assumé par le leader du Courant patriotique libre d’une implantation durable du presque 1,5 million de réfugiés syriens installés au Liban.



(Lire aussi : En odeur d’insanité, l'édito de Issa GORAIEB)



Une rhétorique construite sur l’émotion et la désinformation
La mobilisation est faible, déplorait-on toutefois hier, du côté des militants rassemblés place Samir Kassir. Tous se retrouvent majoritairement par leur jeunesse et leur activisme politique, que ce soit sur les questions concernant les réfugiés, le féminisme ou les minorités sexuelles. « Ceux qui sont là, ce soir, sont des intellectuels, l’élite libanaise », déclare à L’Orient-Le Jour Ammar Abd Rabbo, photographe syrien et manifestant. Il enchaîne : « Défendre la cause des réfugiés n’est pas un discours populaire, contrairement aux discours de haine. Il n’y a aucune figure politique présente aujourd’hui. »

Malgré la proximité de la manifestation du Parlement, seule la députée Paula Yacoubian, élue de la société civile, est effectivement présente à la manifestation. La députée, qui avait déjà pris à partie M. Bassil avec un tweet lapidaire dans lequel elle l’invitait à démissionner, condamne : « Parler de supériorité génétique en 2019, c’est grave. » Pour elle, au-delà du discours sectaire, les déclarations du ministre menacent les Libanais du monde entier, qui risquent « de se faire haïr ».

M. Bassil n’est pas le seul dans le viseur. « Les politiques libanais décrivent le problème des réfugiés en installant la peur chez les citoyens et en divulguant de fausses informations sur les chiffres ou sur les causes de cette arrivée massive. Ils construisent l’opinion publique libanaise sur des mensonges », déclare à L’Orient-Le Jour Diana Moukalled, journaliste et activiste très suivie sur les réseaux. Des « mensonges » qui ont eu des répercussions sur le terrain : plusieurs altercations visant des réfugiés ont éclaté à travers le pays ces derniers jours.




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Ils sont environ 200 à s’être retrouvés hier soir place Samir Kassir, près de la place des Martyrs à Beyrouth. Beaucoup arborent des banderoles jaunes sur lesquelles est écrite une injonction : « Arrêtez les discours de haine ! » Le nom du ministre des affaires étrangères, Gebran Bassil, est sur toutes les lèvres. Et pour cause : c’est lui qui a tenu récemment...

commentaires (3)

PRIERE LIRE BULLES DE GAZ ETC... MERCI.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 29, le 13 juin 2019

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Commentaires (3)

  • PRIERE LIRE BULLES DE GAZ ETC... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 29, le 13 juin 2019

  • COMME QUOI LES BULLES DE GAX GENDRISSIMALEMENT ECHAPPEES EMPOISONNE L,ATMOSPHERE DU PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 28, le 13 juin 2019

  • Ces réactions peuvent préter à sourire, parce que le ministre a exprimé à voix haute ce que tout le monde pense tout bas... le traitement différencié , dans le cadre du travail, au profit des Libanais , se retrouve dans tous les pays. Quant à la transmission de nationalité Libanaise, devant être réservée en cas de mariage avec un étranger, par une Libanaise, vu la proximité de ces deux pays, avec toutes les conséquences néfastes que nous connaissons, cela semble semble juste

    C…

    08 h 04, le 13 juin 2019

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