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Arabie saoudite et Iran : des décennies de relations conflictuelles

Les deux grandes puissances rivales arabe et perse du Moyen-Orient, le royaume saoudien et la République islamique d'Iran, se disputent depuis des décennies le leadership régional. Elles se posent chacune en défenseur d'un des deux grands courants de l'islam, le sunnisme pour l'Arabie saoudite et le chiisme pour l'Iran.

Des manifestants irakiens brandissant le portrait du guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khomeiny lors d'une parade pour la Journée de Jérusalem, le 31 mai 2019 à Bagdad. AFP / AHMAD AL-RUBAYE


Révolution iranienne, guerre Iran-Irak

En avril 1979, la République islamique d'Iran est instaurée. Son guide, l'ayatollah Ali Khomeiny, est accusé par des pays sunnites du Golfe de vouloir "exporter" la révolution chez eux.
En septembre 1980, l'Irak attaque l'Iran. Riyad sera un des principaux financiers du président irakien Saddam Hussein pendant la guerre (1980-1988) et encouragera les autres pays sunnites du Golfe à faire de même.


Première rupture

En juillet 1987, les forces saoudiennes répriment à La Mecque une manifestation interdite de pèlerins iraniens. Les affrontements font plus de 400 morts, majoritairement iraniens. En 1988, Riyad rompt ses relations avec l'Iran, dont les ressortissants seront absents du pèlerinage jusqu'en 1991.

La situation s'apaise en 1997 après l'élection du président iranien modéré Mohammad Khatami, puis sa visite en 1999 en Arabie saoudite. Mais l'invasion américaine de l'Irak en 2003 ravive la tension en faisant basculer Bagdad dans la sphère d'influence de l'Iran avec l'accession des chiites au pouvoir.


Bahreïn et Syrie

En mars 2011, Riyad envoie un millier de soldats à Bahreïn réprimer la contestation essentiellement chiite, accusant l'Iran d'inspirer ces troubles.

A partir de 2012, Téhéran et Riyad s'opposent sur le conflit syrien. L'Iran, aidé du mouvement Hezbollah, est le principal soutien régional de Bachar el-Assad. Riyad est opposé au président syrien et appuie des rebelles.
Le Hezbollah, accusé de servir de tête de pont à l'Iran, sera classé "terroriste" en 2016 par les monarchies arabes du Golfe.


Yémen

En mars 2015, Riyad prend la tête d'une coalition militaire régionale pour empêcher les rebelles chiites houthis de prendre le contrôle de l'ensemble du Yémen, pays voisin de l'Arabie saoudite, après leur conquête de la capitale Sanaa. Les rebelles vont multiplier les tirs de missiles et de drones sur des cibles saoudiennes, dont deux stations de pompage d'un oléoduc saoudien le 14 mai 2019. Riyad et Washington accusent l'Iran, qui dément, de fournir des armes aux houthis.



(Lire aussi : Face à l’Iran, Riyad veut affirmer son leadership régional)


Nouvelle rupture

En septembre 2015, l'Iran dénonce l'"incompétence" des autorités saoudiennes après une bousculade ayant coûté la vie à des centaines d'Iraniens lors du pèlerinage de La Mecque.
En janvier 2016, l'Arabie saoudite exécute 47 personnes condamnées pour "terrorisme", dont un dignitaire chiite. Le lendemain, Riyad rompt ses relations diplomatiques avec Téhéran après l'attaque de son ambassade en Iran.



Qatar

En juin 2017, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte rompent brusquement leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l'accusant de soutenir des groupes extrémistes, ce que Doha dément, et de se rapprocher de l'Iran.



Nucléaire

Le 15 mars 2018, le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane fait un parallèle entre les ambitions territoriales présumées du guide suprême iranien Ali Khamenei et celles d'Adolf Hitler. "Si l'Iran développe une bombe nucléaire, nous suivrons la même voie le plus vite possible", dit-il. L'Iran qualifie le prince de "simple d'esprit".

Le 8 mai, Donald Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, et le rétablissement de sanctions américaines contre l'Iran. Riyad "soutient" l'annonce.



(Lire aussi : « La guerre est le pire scénario pour les pays du Golfe, comme pour l’Iran »)



Gardiens de la Révolution

En avril 2019, Riyad salue la décision de Washington de considérer les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique iranienne, comme une organisation "terroriste".



Soutien arabe à Riyad

Le 12 mai 2019, quatre navires, dont deux pétroliers saoudiens, sont la cible d'"actes de sabotage" au large des Emirats arabes unis.

Le 30, le roi saoudien Salmane accuse l'Iran d'être responsable du sabotage et de l'attaque de drones qui avait endommagé un oléoduc saoudien deux jours plus tard.

Le 31, Riyad obtient un soutien quasi unanime de ses alliés arabes lors de sommets des monarchies du Golfe et de la Ligue arabe organisés par le royaume pour mobiliser ses partenaires contre l'Iran.




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