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À La Une - Liban

Adoption du budget : Hariri dénonce les "barricades politiques"

Le gouvernement a examiné les propositions de Gebran Bassil. Une nouvelle réunion est prévue dimanche soir.

Le Premier ministre Saad Hariri, lors de l'iftar annuel au Grand sérail, le 17 mai 2019. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a tapé du poing sur la table vendredi en dénonçant les "barricades politiques", alors que le gouvernement tarde à finaliser l’examen du texte de l'avant-projet de loi de budget pour l'année en cours contenant des mesures d'austérité qui suscitent la colère des fonctionnaires.

"Lorsque le Conseil des ministres se transforme en barricades politiques, l'exécutif est paralysé et l’État s'arrête de travailler", a déclaré M. Hariri lors de l'iftar annuel donné à la Maison du Centre. "Tout le monde au sein du gouvernement est responsable. Personne autour de la table du Conseil des ministres ne peut renier les décisions qui sont prises, de manière consensuelle ou par le vote", a-t-il ajouté.

"Le gouvernement est le pouvoir exécutif. Cela signifie que la table du Conseil des ministres est le lieu du dialogue et des décisions responsables, la première ligne de défense des droits des Libanais (...) Nous voulons que le partenariat se traduise dans les institutions et, particulièrement, au sein du Conseil des ministres qui s'attaque en toute responsabilité aux réformes économiques et au gaspillage de l'argent public", a ajouté le chef du gouvernement.

Saad Hariri a affirmé à plusieurs reprises vouloir mettre en œuvre une "politique d'austérité sans précédent" afin de réduire le déficit public et tenir les engagements que le Liban a pris lors de la conférence de donateurs qui s'est tenue à Paris en avril 2018 (CEDRE). Faces à des annonces de coupes budgétaires et d'éventuelles baisses de salaires, de nombreux fonctionnaires et militaires à la retraite ont manifesté à plusieurs reprises dans le pays et se sont également mis en grève.



(Lire aussi : Aoun appelle à mettre fin aux sit-in, aux grèves et aux manifestations)



Nouvelle réunion dimanche
Plus tôt dans la journée, le gouvernement, réuni pour la 14e séance d’affilée en un peu plus de deux semaines pour finaliser l’examen du texte de l'avant-projet de loi de budget pour l'année en cours, a examiné les propositions faites par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, adoptant plusieurs mesures techniques.

Le gouvernement doit à nouveau se retrouver dimanche à 21h30 pour compléter l'examen du projet de loi de finances, alors que la pression sociale monte à nouveau, les fonctionnaires ayant menacé d'avoir recours à une grève ouverte pour protester contre les mesures d'austérité que le cabinet entend prendre.

A l'issue du Conseil des ministres, le ministre de l'Information Jamal Jarrah a détaillé les mesures qui ont été approuvées lors de la séance du jour, principalement axées sur la fraude fiscale. "Nous avons un ensemble de mesures sur le dossier de la fraude douanière", a déclaré le ministre, sans entrer dans le détail de ces mesures. Le ministre de l'Information a également indiqué que le gouvernement avait adopté une mesure obligeant les municipalités à déclarer au ministère des Finances les associations dans leurs localités "afin d'éviter la fraude fiscale".

Par ailleurs, M. Jarrah a déclaré que le gouvernement a examiné la diminution de l'indemnité de transport accordée aux fonctionnaires de 8 000 à 6 000 livres libanaises, précisant que l'Exécutif s'oriente vers une séparation des secteurs public et privé sur ce point.

"Les discussions ont été bonnes et ne se limitent pas au budget, mais aussi aux réformes, à la corruption, ainsi qu'à l'économie", a déclaré M. Bassil, qui avait soumis au courant de la semaine une liste contenant une quarantaine de propositions, à l'issue du Conseil des ministres. Le ministre de l'Industrie, Waël Bou Faour, a de son côté indiqué que la majorité des propositions du chef du Courant patriotique libre avaient été approuvées. Selon lui, les discussions devraient s'achever lundi.

Le vice-Premier ministre Ghassan Hasbani (Forces libanaises) a également proposé aux membres du gouvernement une série de mesures à inclure dans le projet de budget, visant à optimiser la collecte fiscale.

Le ministre des Finances Ali Hassan Khalil, qui avait annoncé jeudi avoir finalisé le chiffrage de l’impact des mesures adoptées jusqu’ici par les membres du gouvernement, a de son côté distribué à ses collègues les dispositions juridiques amendées jusque-là, a indiqué M. Jarrah. "Les chiffres finaux, prenant en compte toutes les mesures qui ont été adoptées jusqu'à hier, ont été amendés et sont disponibles sur CD, a ajouté le ministre. Si lors de la prochaine séance, d'autres amendements sont adoptés, ils auront des conséquences sur les chiffres finaux, mais le ministre des Finances avance pas à pas avec le gouvernement".



(Lire aussi : Budget 2019 : Khalil affirme avoir revu les chiffres)



Mesure n°3
De son côté, le ministre de la Défense, Élias Bou Saab, a indiqué que le Premier ministre Saad Hariri avait souligné que la question de la mesure n°3 sera tranchée par le Conseil supérieur de la défense, confirmant des déclarations de sa collègue de l'Intérieur, Raya el-Hassan.

"Si le Conseil supérieur de défense veut adopter des mécanismes différents, sur lesquelles les forces de sécurité sont d'accord, le gouvernement donnera son accord", a de son côté souligné M. Jarrah.

La loi libanaise prévoit trois niveaux d’alerte, dits "mesures", allant de la plus faible (n° 1) à la plus élevée (n° 3) avec des compensations financières assorties à chaque échelon. Depuis 2006, le Liban est au troisième de ces échelons. Depuis le début de l'examen du budget national pour l'année en cours, l’enjeu est de savoir si ces niveaux d’alerte doivent être tous maintenus en l’état, et s’appliquer de manière uniforme à l’armée – qui dépend du ministère de la Défense – et aux forces de sécurité – qui est placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. M. Bou Saab est pour le maintien de ces mesures.



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Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a tapé du poing sur la table vendredi en dénonçant les "barricades politiques", alors que le gouvernement tarde à finaliser l’examen du texte de l'avant-projet de loi de budget pour l'année en cours contenant des mesures d'austérité qui suscitent la colère des fonctionnaires."Lorsque le Conseil des ministres se transforme en barricades...

commentaires (3)

Barricades politiques??? Il faut démissionner et laisser faire ceux qui érigent les barricades. On verra les succès spectaculaires et inouïs qu'ils auront mais au moins cessons cette mascarade

Wlek Sanferlou

23 h 22, le 17 mai 2019

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Commentaires (3)

  • Barricades politiques??? Il faut démissionner et laisser faire ceux qui érigent les barricades. On verra les succès spectaculaires et inouïs qu'ils auront mais au moins cessons cette mascarade

    Wlek Sanferlou

    23 h 22, le 17 mai 2019

  • QUELLES SONT LES AVANTAGES DES MINISTRES, DES PRÉSIDENT, DES DÉPUTÉS ET HAUTS FONCTIONNAIRES ? VOITURES DE SERVICES, CHAUFFEURS, GARDES DE CORPS ETC...ETC...SVP

    Gebran Eid

    22 h 55, le 17 mai 2019

  • TOUS VEULENT SAUVER L,ECONOMIE ET LES FINANCES DU PAYS MAIS PERSONNE NE VEUT Y PARTICIPER LUI-MEME. LES GREVES EN EXEMPLE. L,ABRUTISSEMENT Y PREVAUT DANS LES REUNIONS DE DISCUSSION DES MESURES A PRENDRE. LES INTENTIONS Y SONT MAIS ON FAIT EN ARRIERE A LA MOINDRE GREVE DE L,HEBETUDE QUI NE VEUT PAS REALISER L,URGENCE ET LES DANGERS DE LA SITUATION GENERALE DU PAYS. NOS INCOMPETENTS VEULENT SERVIR UN MENU DE SALADES D,HERBES SECHES ET POURRIES AUX DONNATEURS ET INVESTISSEURS DE LA CEDRE CROYANT QU,ILS VONT LE GOBER. TERGIVERSATIONS ET INDECISIONS SONT LA ROUTINE DE NOS ABRUTIS. CEDRE OU PAS CEDRE ? COMME Y VONT LES CHOSES C,EST LE SECOND. OISEAU DE MAUVAIS AUGURE OU CONSTATATION ET FAIT ? ESPERONS TOUT DE MEME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 19, le 17 mai 2019

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