Le Conseil des ministres, qui poursuit depuis la semaine dernière l’examen de l’avant-projet de budget pour l’exercice 2019, aurait décidé hier de renoncer à réduire les retraites des militaires. C’est du moins ce qu’a annoncé hier le ministre de la Défense Élias Bou Saab, selon qui les membres du gouvernement se sont mis d’accord pour supprimer l’article 55 du texte, prévoyant une ponction mensuelle de 3 % sur les pensions de retraite des militaires en échange de leur couverture maladie. Le ministre de l’Information Jamal Jarrah a néanmoins affirmé que l’ensemble des dispositions concernant l’armée seront tranchées ultérieurement : « La question des institutions militaires et de sécurité sera étudiée dans sa globalité, qu’il s’agisse des dispositions sur les équipements, les retraites et les salaires. Le ministre de la Défense soumettra demain son rapport chiffré au Conseil des ministres », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à l’issue de la réunion d’hier. Les militaires retraités sont l’un des principaux acteurs du mouvement de grève lancé depuis le début de l’examen de l’avant-projet de budget en Conseil des ministres.
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Réunion aujourd’hui
Car l’avant-projet de budget prévoit aussi une suppression de l’accès aux équipements militaires pour les militaires retraités et les familles des militaires en activité, retraités et décédés (article 58) ; le plafonnement du total des indemnités perçues par les militaires (ainsi que par les autres fonctionnaires) au cours d’une année à l’équivalent de leur salaire principal pour la même année (article 54) ; la publication d’un décret, trois mois après l’entrée en vigueur du budget de 2019, revoyant le nombre d’années de service au sein de l’armée et des forces de sécurité nécessaires pour réclamer un départ à la retraite (article 50) et enfin le gel des départs anticipés à la retraite pendant trois ans pour les fonctionnaires (y compris pour les militaires et les membres des forces de sécurité), à moins qu’ils ne consentent à réduire de 25 % le montant de leurs indemnités de retraite (article 49).
Outre ces dispositions, une quinzaine d’articles a également été discutée hier par les membres du gouvernement. L’ensemble des ministres contactés par L’Orient-Le Jour ont assuré qu’aucune mesure n’a été définitivement approuvée lors de cette réunion. L’une d’elles concerne la réduction de 50 % des salaires et allocations des hauts responsables et des députés (article 53), mais certains d’entre eux auraient déjà fait savoir lors de la réunion d’hier qu’ils penchaient pour une baisse des allocations seulement et non des salaires. Les membres du gouvernement doivent aussi se prononcer définitivement sur l’article 30 prévoyant une nouvelle hausse de la taxe sur les intérêts bancaires de 7 à 10 %, qui avait déjà été relevée de deux points en octobre 2017. Vendredi dernier, ils avaient décidé d’ajourner le vote sur cette disposition, dénoncée par l’Association des banques du Liban. S’agissant des dispositions (articles 60 et 61, voir par ailleurs) ayant provoqué la grève (suspendue d’ici à vendredi) des employés de la Banque centrale, le gouvernement s’est engagé à se prononcer là-dessus avant la fin de la semaine.
(Lire aussi : Quels services ont été affectés par la grève de la BDL ?)
Selon le ministre de l’Information, le gouvernement doit poursuivre l’examen de l’avant-projet de budget aujourd’hui, avec une réunion consacrée à la situation de la BDL et des militaires. « Demain, nous achèverons l’examen des dispositions juridiques et, jeudi, nous passerons à l’examen des chiffres », a indiqué M. Jarrah, ajoutant que les ministres devaient également revenir sur d’autres points dont l’examen a été reporté jusqu’ici. Le ministre a enfin déclaré que le gouvernement pourrait achever l’examen de l’avant-projet vendredi. Une fois conclu, le texte devra ensuite être examiné – et possiblement amendé – par les commissions parlementaires qui le transmettront à leur tour au Parlement afin qu’il soit adopté.
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Incapables de gérer convenablement ce pays dans n'importe quel domaine: économie électricité déchets environnement etc. de donner une image correcte et respectable à la Communauté internationale et maintenant incapables d'élaborer un budget ! Alors, une question: pourquoi perdre le temps...et notre pays...à les garder à leurs postes, tous...!!!...du premier au dernier...et sont-ils irremplaçables ? Irène Saïd
08 h 33, le 08 mai 2019