Le mufti de la République, Abdellatif Deriane, a invité samedi les citoyens libanais à "accepter le budget" de l'Etat pour l'année en cours, soulignant que des sacrifices sont requis de la part de chacun pour sortir le pays de la crise économique que traverse actuellement le Liban, alors que des mouvements de contestation et de grève accompagnent depuis plusieurs jours l'étude de l'avant-projet de loi des finances par le gouvernement.
Dans un message adressé aux Libanais à l'occasion du début du mois de Ramadan, le mufti a affirmé que "pour sauver la situation financière, il faut que tout le monde fasse des sacrifices en acceptant le budget, quelles que soient les divergences d'opinions" au sujet du contenu de ce texte. "Tout le monde doit assumer la responsabilité de la renaissance de l'Etat et de ses institutions", a-t-il insisté. Le dignitaire sunnite a invité les Libanais à "coopérer pour parvenir à protéger le pays des impitoyables tempêtes" qui secouent la région. "Nous nous trouvons dans une phase difficile qui comporte de nombreux dangers mais nous ne parviendrons pas à lutter contre les tempêtes et les manœuvres internationales si nous ne sommes pas solidaires et conscients et que nous continuons à nous battre avec nos frères et nos amis", a affirmé le cheikh Deriane.
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Il a, dans ce contexte, réaffirmé sa confiance au gouvernement qu'il a toutefois appelé à "limiter les dépenses, lutter contre la corruption et le gaspillage financier et mettre en oeuvre des réformes profondes au sein des institutions de l'Etat".
Alors que le gouvernement a lancé au début de semaine une série de réunions quotidiennes pour plancher sur l'avant-projet de budget qui avait été présenté par le ministre des Finances Ali Hassan Khalil, les fonctionnaires, les militaires à la retraite et de nombreux groupes et syndicats ont lancé des mouvements de grève et organisé, au cours des derniers jours, des sit-ins. Ils craignent en effet que les mesures d'austérité annoncées dans ce projet de budget ne portent atteinte à leurs avantages et ne réduisent leurs salaires.
Parmi les grévistes, les employés de la Banque du Liban ont annoncé plus tôt dans la journée le lancement d'une grève ouverte, tandis que ceux de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont annoncé poursuivre lundi le mouvement de grève entamé en fin de semaine. Le Conseil supérieur de la magistrature a, quant à lui, appelé les juges à poursuivre leur travail de manière normale.
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commentaires (3)
L,APPEL A LA LOGIQUE ET LA LOGIQUE ELLE-MEME EST SOUVENT TRES DURE A ACCEPTER MAIS NECESSAIRE POUR LA SAUVEGARDE EXISTENTIELLE. SAUVETAGE TOUT D,ABORD ET PARALLELEMENT COMPTES !
LA LIBRE EXPRESSION
17 h 47, le 04 mai 2019