La Journée internationale de la femme, qui a lieu chaque année le 8 mars, célèbre les réalisations des femmes à travers l’histoire et les nations et rappelle également que les années de lutte de longue haleine et l’interminable course vers l’égalité sont loin d’être achevées. Une journée qui ne risque pas de passer inaperçue. À tous les fronts et en musique non plus ! L’Orchestre philharmonique du Liban (OPL), sous la baguette de Harout Fazelian, « chantera », ce soir à 20h30, en l’église Saint-Joseph à Monnot, cet « être profond, terrible, insondable comme la mer, mystérieux et infini comme le ciel ». Un concert placé sous le haut patronage de la Première dame du Liban et organisé en collaboration avec la Commission nationale de la femme libanaise et avec l’ambassade de Suisse au Liban.
Qui n’a jamais entendu dire que « derrière chaque grand homme, se cache une femme » ? Et pourtant, nombreux sont ceux qui, aujourd’hui encore, ont tendance à renier cet adage, mais encore plus nombreux sont ceux qui s’accrochent à l’idée archaïque d’une hiérarchie des sexes, croyant que la femme se réduit à un utérus, cet « animal sans âme », selon Platon, possédé du seul désir de faire des enfants. Cependant, Victor Hugo, le « porte-parole de l’humanité » qui avait mis sa plume au service « des opprimés de tous les pays et de tous les partis », avait affirmé qu’« une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y faire entrer : donner pour contrepoids au droit de l’homme le droit de la femme » pour tenter de faire fleurir le mythe de l’équité des genres dans le cœur même de cette pâle existence. Par ailleurs, en littérature comme en sciences, en politique comme en art, mais aussi en musique, les femmes ont contribué à changer le cours de l’histoire en osant poursuivre leurs rêves jusqu’au bout dans une société qui n’a fait que les en décourager fortement. C’est à ces femmes-là que l’OPL rend hommage ce soir dans son concert dédié aux femmes compositrices, à la contralto libanaise Fadia Tomb el-Hage et à la pianiste suisse Andrea Wiesli. « Je viens d’arriver au Liban et je me sens déjà très à l’aise à Beyrouth. Les gens sont très aimables et toutes les personnes que j’ai rencontrées m’ont réservé un accueil fervent. Ce qui me fascine le plus, c’est la diversité des Libanais qui sont issus de différentes religions et qui vivent ensemble en pleine harmonie », a reconnu Andrea Wiesli, interrogée par L’Orient-Le Jour. Concernant sa performance, elle fait remarquer que la musique des compositrices est négligée injustement et que le concert d’aujourd’hui constituera « un signal important pour rendre audible la voix des femmes, en musique comme ailleurs dans la vie quotidienne ». Au programme : le Concerto pour piano et orchestre de Clara Schumann ; l’Ouverture Faust d’Emilie Mayer ; la séquence liturgique O Successores de l’abbesse du XIIe siècle Hildegard von Bingen, la première compositrice célèbre de l’histoire dont la musique a été écrite et qui survit à ce jour ; l’aria Che si puo fare de Barbara Strozzi, Blue is the Sun pour voix et orchestre et Moments in Krakow respectivement des compositrices libanaises Joëlle Khoury et Hiba el-Kawas. « Clara Schumann était la plus fameuse pianiste du XIXe siècle. Elle avait fini de composer son concerto à l’âge de 15 ans ! Ce n’est qu’en écoutant cette pièce que le public comprendra le secret de sa grande notoriété. » Ainsi soit-il...
Église Saint-Joseph de l’USJ L’Orchestre philharmonique du Liban en concert, vendredi 8 mars 2019 à 20h30.
Entrée libre.
Pour mémoire
Et l’organiste était... une femme
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commentaires (2)
Je suis contre une journée de la femme , l'égalité de la femme et de l'homme est un challenge de tous les jours .
FRIK-A-FRAK
17 h 23, le 08 mars 2019