Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Capture d'écran
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé samedi que sa formation politique allait prendre toute sa part dans la gestion des dossiers internes, dont ceux de l'électricité et de la corruption. Le leader chiite est également revenu sur la conférence de Varsovie, dans un discours télévisé prononcé à l'occasion de la "commémoration annuelle des grands martyrs du parti", Ragheb Harb, Abbas Moussaoui et Imad Moughnié.
Sur le plan intérieur, le chef du Hezbollah a salué le vote de confiance au gouvernement, assurant que son parti était dans un esprit d'ouverture et de dialogue, et refuse d'entrer dans des polémiques politiques.
Vendredi, le groupe parlementaire du Hezbollah a présenté ses excuses, lors du débat de confiance au Parlement, après les propos polémiques du député du parti chiite, Nawaf Moussaoui. Ce dernier avait déclaré l'avant-veille que l'ancien président Bachir Gemayel avait été élu "grâce aux chars israéliens", suscitant le colère des Kataëb, des Forces libanaises et du Courant patriotique libre.
"Avant, nous prenions notre part de responsabilité. Aujourd'hui, nous sommes prêts et nous voulons plus que jamais trouver des solutions aux problèmes des Libanais. Nous n'avons aucune intention d'utiliser l'argent de l’État, ou d'utiliser l’État pour notre bénéfice", a ajouté Hassan Nasrallah, avant d'évoquer le dossier de l'électricité. "L'Iran a déclaré qu'il était prêt à proposer son aide pour une solution à cette question", a-t-il déclaré. Estimant que l'absence d'alimentation 24 heures sur 24 en électricité était due à des choix et des erreurs politiques, le leader chiite a rappelé que le gouvernement libanais avait refusé en 2006 l'aide de l'Iran sur ce plan. "Il est stupide de penser que l'Iran propose son aide pour augmenter son influence au Liban", a-t-il jugé.
"Nous sommes face à une véritable bataille contre la corruption et le gaspillage financier. Nous voulons protéger l'argent public et empêcher les voleurs et les cupides de volet cet argent", a encore déclaré le chef du Hezbollah, insistant sur l'importance de la justice et du respect des législations sur les appels d'offre et le recrutement dans le secteur public.
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Sur un autre plan, le leader du parti chiite est revenu sur la conférence sur le Moyen-Orient, organisée sous la houlette des États-Unis en milieu de semaine à Varsovie, en Pologne, et qui avait notamment pour objectif de mettre la pression sur l'Iran.
"Les États-Unis ont essayé de réunir la communauté internationale à la demande de Netanyahu et mobiliser contre l'Iran et la résistance, mais au final, ils n'ont même pas réussi à rédiger un communiqué commun", a affirmé Hassan Nasrallah. "La conférence de Varsovie était risible. Son véritable but était d'afficher la normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes", a ajouté le leader chiite. Faisant valoir que "ceux qui font le choix de la normalisation savent très bien que les peuples de la région ne sont pas d'accord", le chef du Hezbollah a mis en cause l'Arabie saoudite dans ce contexte.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, présent à cette conférence tout comme plusieurs dirigeants arabes, a qualifié cet événement de "tournant historique". Samedi, les services de M. Netanyahu avaient fait fuiter une vidéo de la conférence de Varsovie censée montrer la convergence de vues entre Israël et les pays arabes vis-à-vis de l’Iran.
"Aujourd'hui, l'Iran est une puissance forte, plus forte que toutes les menaces de guerre et de sanctions dont elle est la cible", a-t-il estimé. "Les États-Unis veulent-ils et sont-ils en capacité de lancer une guerre contre l'Iran ? Trump fait le pari des sanctions et des guerres par procuration. Le peuple iranien a répondu en descendant dans les rues à l'occasion du 40ème anniversaire de la révolution islamique", a ajouté Hassan Nasrallah, s'inquiétant en outre du fait que la cause palestinienne soit abandonnée.
Vendredi, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo avait regretté l’absence du Liban à la conférence de Varsovie, estimant que Téhéran est présent au Liban "sous le déguisement du Hezbollah".
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Pas de présence au Venezuela
"Malgré tout ce qu'Israël, les États-Unis et leurs instruments dans la région ont tenté de faire ces dernières années, la résistance a augmenté sa force", a poursuivi le leader chiite, qualifiant "les organisations terroristes" et "les États du Golfe" d' "instruments américains et israéliens".
Le chef du Hezbollah a par ailleurs abordé la fin de la présence militaire du groupe État islamique en Syrie. "Dans quelques heures, le président Trump va annoncer la fin de la présence militaire de l'EI en Syrie, alors qu'il sait très bien, comme l'ont dit d'autres responsables américains, que ce sont les États-Unis qui ont crée Daech", a-t-il dit. "Ceux qui ont mené le combat contre l'EI en Irak et en Syrie sont les membres de l'axe de la résistance", a-t-il ajouté.
Le leader chiite a enfin évoqué les accusations selon lesquelles son parti est présent au Venezuela. "Les responsables américains ont accusé le Hezbollah d'être présent au Venezuela. Ceci est faux, mais nous sommes solidaires de ce pays face à l'agression des États-Unis dont il est la cible. Nous n'avons aucune cellule, organisation ou présence dans ce pays, ni en Amérique latine en général", a assuré Hassan Nasrallah, précisant que le Hezbollah n'avait aucune organisation à l'étranger.
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commentaires (10)
Il m'a fait rire quand il parle des martyres chiites , il a oublié les autres victimes qui sont responsables : Rafic Hariri, Samir Kassir, Tueni et j'en passe . Il veut le bien du Liban , saint Hassan Nasrallah priez pour nous
Eleni Caridopoulou
23 h 24, le 25 février 2019