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Moyen Orient et Monde - Conférence sur le Moyen-Orient

De Varsovie, le bureau de Netanyahu fait fuiter une vidéo contre l’Iran

Le vice-président américain, Mike Pence, saluant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Varsovie, lors de la conférence sur le Moyen-Orient organisée en Pologne. Kacper Pempel/Reuters

Les services du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont fait fuiter une vidéo de la conférence de Varsovie sur le Moyen-Orient censée montrer la convergence de vues entre Israël et les pays arabes vis-à-vis de l’Iran, ont rapporté hier les médias israéliens.

La vidéo a été tournée jeudi, visiblement à l’aide d’un téléphone portable, lors d’une discussion dont le contenu n’était pas supposé être rendu public, et à laquelle prenaient part un certain nombre de représentants des pays arabes. On ignore dans quelle mesure la vidéo, de médiocre qualité et au moins partiellement éditée, a été tournée et diffusée à l’insu, ou non, des participants.

« Nous avons grandi en entendant dire que le conflit entre Palestine et Israël était le problème le plus important », dit le chef de la diplomatie de Bahreïn, Khaled ben Ahmad al-Khalifa, dans cette vidéo visible sur le site du quotidien israélien Haaretz. « Mais, par la suite, nous avons vu un problème plus grand, plus nocif, et même le plus nocif de l’histoire moderne, émaner de la République islamique » d’Iran, dit-il.

Dans la même vidéo, le ministre d’État saoudien aux Affaires étrangères Adel al-Jubeir souligne la menace que représente un Iran armé de la bombe atomique, dénonçant ses activités balistiques et l’accusant de soutenir et pratiquer le terrorisme et d’assassiner des diplomates. Il réclame aussi des sanctions contre l’Iran.

La fuite de la vidéo semble servir l’argumentaire de M. Netanyahu, qui fait campagne sans relâche contre l’Iran, ses activités nucléaires et balistiques ainsi que sa présence et son influence chez les pays voisins d’Israël, à commencer par la Syrie.

La destruction d’Israël fait partie de la rhétorique historique du régime iranien, et l’État hébreu se voit comme la cible désignée d’un Iran doté de la bombe atomique. Soutenu en cela par l’administration Trump, M. Netanyahu promeut ardemment l’idée que ce qu’il qualifie comme la menace iranienne crée une convergence d’intérêts avec les pays arabes de la région hostiles à l’Iran. Le sujet de la République islamique a dominé la conférence de mercredi et jeudi à Varsovie, officiellement consacrée à la sécurité au Moyen-Orient. Pour M. Netanyahu, cette conférence a été un « tournant historique » en raison du front commun présenté par Israël et les pays arabes face à l’Iran. Il n’a pas caché sa satisfaction après un dîner mercredi soir au château royal de Varsovie où il était à la même table que des hauts responsables d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de Bahreïn – dont aucun ne reconnaît l’État hébreu. « Dans une salle (...), un Premier ministre israélien et des ministres des principaux pays arabes étaient côte à côte et ont parlé sur un ton particulièrement fort, avec clarté et unité contre le danger commun du régime iranien », s’est-il félicité jeudi matin.

Européens et Américains divergent

De son côté, le vice-président américain Mike Pence a exhorté jeudi les Européens à se retirer de l’accord nucléaire sur l’Iran, accusé de déstabiliser le Moyen-Orient, et menacé Téhéran de nouvelles sanctions. M. Pence a qualifié l’Iran « de plus grand danger » dans la région, lui reprochant de préparer « un nouvel Holocauste » en raison de ses ambitions régionales. M. Pence a également critiqué l’initiative de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni visant à permettre aux entreprises européennes de continuer à opérer en Iran en dépit des sanctions américaines. « C’est une mesure peu judicieuse qui ne fera que renforcer l’Iran, affaiblir l’UE et créer encore plus de distance entre l’Europe et les États-Unis », a jugé M. Pence. « Le temps est venu pour nos partenaires européens de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien », a plaidé le vice-président américain.

Mais l’Union européenne a déjà adressé une fin de non-recevoir à la demande américaine de rejeter l’accord historique signé avec l’Iran à Vienne en 2015. La chef de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini, qui n’a pas assisté à la conférence à Varsovie, a souligné que les responsables européens partageaient de nombreuses préoccupations américaines, mais qu’ils étaient en désaccord avec les États-Unis concernant l’accord. « Pour nous, l’application de l’accord nucléaire avec l’Iran est une affaire de sécurité européenne – afin d’éviter que l’Iran puisse développer une arme nucléaire –, et nous constatons qu’elle fonctionne », a-t-elle déclaré à la presse à Bruxelles avant l’intervention de M. Pence.

Co-organisée par la Pologne et les États-Unis, la conférence de Varsovie, qui a pris fin jeudi en fin d’après-midi, visait à intensifier la pression sur le régime iranien, même si ces discussions n’ont suscité que peu d’intérêt des Européens, méfiants à l’égard des intentions du président Donald Trump.

« Sur la nécessité de maintenir et d’accentuer la pression sur l’Iran sur les sujets importants comme les missiles, le terrorisme, on est tous d’accord », a commenté un diplomate européen sous le couvert de l’anonymat. « Mais tout ce qui consistera à pousser l’Iran à l’escalade, notamment nucléaire, serait une erreur grave, on est fermement opposé à ça », a martelé le diplomate. La plupart des pays européens n’avaient d’ailleurs envoyé à Varsovie que des représentants de second rang.

Lors d’une conférence sur la Syrie organisée à Sotchi (sud-ouest de la Russie), avec ses homologues russe et turc, le président iranien Hassan Rohani a qualifié de « vide et sans résultat » la conférence de Varsovie.

Source : AFP

Les services du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont fait fuiter une vidéo de la conférence de Varsovie sur le Moyen-Orient censée montrer la convergence de vues entre Israël et les pays arabes vis-à-vis de l’Iran, ont rapporté hier les médias israéliens.La vidéo a été tournée jeudi, visiblement à l’aide d’un téléphone portable, lors d’une discussion dont le...

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