Gebran Bassil et Ali Khreis. Photos Ani
Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s'en est pris dimanche au mouvement Amal, dirigé par Nabih Berry, alors que les tensions entre le camp du président du Parlement et celui du chef de l’État, Michel Aoun, se sont accentuées ces derniers jours.
"Nous ne reconnaissons que le 6 février de Mar Mikhaël, et aucun autre. Le premier 6 février, nous n'étions pas concernés, mais le 6 février 2006, nous avons conclu une entente afin qu'il n'y ait que de l'unité entre les Libanais", a déclaré M. Bassil lors d'une allocution prononcée à l'issue d'un séminaire du CPL au collège Mont-La Salle, dans le Metn, ajoutant que le CPL, comme l'armée libanaise, était une "école de fidélité au Liban".
Le leader du CPL faisait référence à deux dates distinctes. Le 6 février 2006, Michel Aoun, alors chef du CPL, et Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, avaient signé un mémorandum d'entente, instaurant une alliance entre les deux formations. Le 6 février 1984, pendant la guerre civile, les milices d'Amal et du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt prenaient le contrôle de Beyrouth-Ouest aux dépens des unités de l'armée libanaise fidèles au président Amine Gemayel.
Après ces propos, un député Amal, Ali Khreis, lui a répondu. "Visiblement, le ministre (Bassil) n'a jamais entendu parler du 6 février 1984. C'est pourtant une date historique qui a fait basculer le Liban dans l'ère de la résistance, de la libération, de la force et de la dignité", a-t-il déclaré. "Nous ne lui en voulons pas parce qu'il n'est pas issu de l'école de la résistance, celle du sacrifice initié par l'imam Moussa Sadr et dont Nabih Berry a repris le flambeau", a ajouté M. Khreis.
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M. Bassil répondait lui-même à des propos de M. Berry samedi qui avait déclaré qu'il était prêt à un deuxième 6 février si une délégation libyenne était invitée au sommet économique arabe, prévu à Beyrouth le 20 janvier, menaçant de recourir à la rue.
Une polémique a également opposé ces derniers jours le ministre sortant de la Justice, Salim Jreissati (CPL), et le député Ali Bazzi (Amal) sur fond de l’affaire de la détention au Liban d'Hannibal Kadhafi, le fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Arrêté depuis 2015 après avoir fait l’objet d’un rapt orchestré en Syrie où il bénéficiait de l’asile politique, Hannibal Kadhafi a été ensuite acheminé au Liban avant d’être arrêté pour son implication présumée dans l'affaire Moussa Sadr. Depuis, il croupit en prison et son dossier judiciaire, entouré de flou, n’a jamais abouti à ce jour.
Dans la journée, des militants Amal ont remplacé le drapeau libyen, installé sur le site qui accueillera le sommet économique arabe, au Seaside Arena (ex-Biel), par un drapeau de leur formation. En début de soirée, des partisans de la formation de M. Berry se sont rassemblés à Saïda, au Liban-Sud, pour protester contre une participation de la Libye au sommet.Vendredi, le comité en charge de l'organisation du sommet économique avait affirmé que Nabih Berry avait précédemment approuvé la venue de responsables libyens au Liban, ce que M. Berry avait aussitôt démenti. Cette affaire intervient alors que les parties libanaises prosyriennes, dont le mouvement Amal fait partie, réclament la participation du président syrien Bachar el-Assad au sommet de la semaine prochaine.
Dimanche soir, le vice-secrétaire général de la Ligue arabe, Houssam Zaki, a assuré que le sommet économique arabe se déroulera aux dates prévues, les 19 et 20 janvier.
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commentaires (10)
Messieurs, nul besoin de noyer le poisson, il est déjà agonisant. Vous ne pouvez pas voir les uns les autres en peinture et vous prétendez vouloir gouverner ensemble. Cependant, si demain on refait les élections de mai 2018, vous serez tous élus à nouveau. Les libanais sont des sacrés blagueurs, grâce à la sagesse qu' "un visage connu est meilleur qu'un visage à découvrir". La solution serait de convaincre la délégation libyenne de ne pas faire le voyage.
Shou fi
00 h 11, le 14 janvier 2019