Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a annoncé lundi à l'issue d'un entretien au Palais de Baabda avec le président libanais Michel Aoun que ce dernier allait mener des consultations afin de débloquer la crise au niveau de la formation du gouvernement, dans l'impasse depuis sept mois, précisant qu'il existe plusieurs solution possibles.
"Il existe des solutions possibles pour sortir de la crise. Le président Aoun va poursuivre ses consultations à cet égard et je vais rester en contact avec lui, a déclaré M. Hariri. Les choses que j'accepte ou que je n'accepte pas sont claires et le président Aoun et moi-même voulons la formation d'un gouvernement". "Laissons le président de la République mener ses consultations", a-t-il ajouté dans une déclaration à la presse à sa sortie de Baabda.
M. Hariri a également indiqué qu'il devait effectuer un voyage demain.
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Saad Hariri n'a toujours pas réussi à former son gouvernement depuis qu'il a été désigné en mai dernier au lendemain des élections législatives. Le dernier obstacle en date est celui de l'inclusion d'un ministre sunnite proche du Hezbollah et du régime syrien de Bachar el-Assad, une demande catégoriquement refusée par M. Hariri.
Une polémique autour des attributions du président de la République, Michel Aoun, et celles du Premier ministre désigné a éclaté vendredi. Le chef de l'Etat, Michel Aoun, ayant fait savoir qu'il pourrait bientôt s'adresser au Parlement pour débloquer la crise gouvernementale. Le chef de l’État serait néanmoins en passe d’abandonner ce projet, selon une source proche du dossier interrogée par L’Orient-Le Jour. A ce sujet M. Hariri a indiqué : "Je connais les intentions de M. Aoun. Il veut un gouvernement et c'est sur quoi il oeuvre".
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Le ministre sortant des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre (CPL, fondé par le président Aoun) Gebran Bassil, avait été mandaté par le chef de l'Etat pour tenter de trouver un compromis. Il a récemment avancé l’idée, soutenue par le président de la Chambre Nabih Berry, d’élargir à 32 la formule d’un cabinet de trente ministres. Cette proposition a été carrément rejetée par Saad Hariri.
Avant de recevoir M. Hariri, M. Aoun a reçu le président de la Chambre, Nabih Berry. Le chef du Législatif a quitté le palais présidentiel sans faire de déclaration.
M. Hariri a reçu en soirée le président des Kataëb, Samy Gemayel, dont le parti ne participera pas au prochain cabinet mais qui lui a proposé de former un cabinet de technocrates. "Sinon, nous resterons dans cette situation", a indiqué M. Gemayel.
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commentaires (4)
"Laissons le président de la République mener ses consultations" on n'y comprend plus rien. C'est le Président qui fait des consultations? Le premier ministre vas signer alors? C'est ça renverser la table? Vivement la légalisation du cannabis...
Wlek Sanferlou
23 h 16, le 10 décembre 2018