L'ancien ministre druze Wi'am Wahhab, lors des funérailles de son garde du corps, Mohammad Abou Diab, le 2 décembre 2018. REUTERS/ Ali Hashisho
L'ancien ministre druze prosyrien Wi'am Wahhab a déclaré mercredi qu'il refusait tout recours à la vengeance après la mort de son garde du corps, Mohammad Abou Diab, décédé lors d'une descente des forces de l'ordre dans son fief à Jahiliyé, dans le Chouf, mais affirmé "ne plus savoir si le Premier ministre désigné, Saad Hariri, était toujours digne d'occuper ce poste".
"La corruption est un fléau encore plus dangereux que l'ennemi israélien, et Mohammad Abou Diab est le premier martyr de la résistance à ce fléau", a lancé M. Wahhab lors d'une conférence de presse. Il a souligné que "de nombreuses personnes demandent vengeance pour la mort de Mohammad Abou Diab, mais je refuse tout recours à la vengeance. Nous devons tous respecter la loi", a-t-il ajouté, affirmant sa confiance dans la justice militaire. M. Wahhab a encore indiqué n'avoir "aucune animosité contre le Parti socialiste progressiste", dirigé par son rival politique, le leader druze Walid Joumblatt. "Il s'agit seulement d'une querelle politique", a-t-il poursuivi.
Wi'am Wahhab s'en est ensuite pris à Saad Hariri. "Nous avions l'habitude de dire qu'il se distinguait de deux façons : d'abord, qu'il n'avait pas de sang sur les mains, mais ce n'est désormais plus le cas", a-t-il lancé. "Sa deuxième caractéristique était qu'il était nouveau au pouvoir et n'était donc pas corrompu, ce n'est plus le cas non plus", a-t-il souligné. "Aujourd'hui, je ne sais plus si Saad Hariri mérite encore le titre de Premier ministre".
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La justice libanaise avait émis il y a quelques jours un mandat d'amener à l'encontre de Wi'am Wahhab en vertu duquel une unité du service des renseignements des FSI s'était rendue samedi au domicile de l'ex-ministre. Les forces de l'ordre voulaient l'interroger suite à une procédure judiciaire engagée contre lui après ses attaques frontales contre Saad Hariri dans le contexte du bras de fer qui oppose ce dernier au Hezbollah autour de la formation du nouveau gouvernement. L’unité des FSI n’avait toutefois pas trouvé M. Wahhab à son domicile, et l'intervention des forces de l'ordre avait provoqué la colère de ses partisans. Des heurts avaient aussitôt eu lieu entre ces derniers et les policiers, faisant plusieurs blessés. Le garde du corps de M. Wahhab, Mohammad Abou Diab, devait décéder des suites de ses blessures. Les FSI avaient par la suite affirmé qu'Abou Diab avait été blessé par des tirs aveugles provenant des partisans du leader druze après le départ des forces de l'ordre. M. Wahhab a été frappé d'interdit de voyage sur ordre du parquet.
Mercredi, le directeur général des FSI, Imad Osman, a critiqué sans le nommer M. Wahhab. "Ceux qui sont en droit d'avoir recours aux armes ne l'ont pas fait, et lorsque nous allons (quelque part) pour arrêter quelqu'un, nous le faisons sur ordre de la justice, et nous terminons notre mission sur ordre de la justice. Nous connaissons nos droits, et nous vous demandons de connaître les vôtres", a-t-il ajouté. "Malheureusement, le citoyen ne peut pas prétendre ignorer la loi. Un droit est un droit, et notre respect de la loi est total", a conclu le général Osman.
Dans la soirée, le leader druze Walid Joumblatt a annoncé sur son compte Twitter avoir eu "une réunion positive avec le Hezbollah", la veille. "L'incident de Jahiliyyé s'est terminé grâce à la sagesse et la raison", a-t-il ajouté, avant de présenter ses condoléances pour Mohammad Abou Diab "martyr de l'unité nationale et de la paix civile".
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L'ancien ministre druze prosyrien Wi'am Wahhab a déclaré mercredi qu'il refusait tout recours à la vengeance après la mort de son garde du corps, Mohammad Abou Diab, décédé lors d'une descente des forces de l'ordre dans son fief à Jahiliyé, dans le Chouf, mais affirmé "ne plus savoir si le Premier ministre désigné, Saad Hariri, était toujours digne d'occuper ce poste"."La corruption...
commentaires (10)
OLJ : POURTANT -LA BOUCLE-... DE LA CHEVELURE DU MISSIEUR N,ETAIT PAS A ETRE CENSUREE ET BIFFEE !
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 09, le 07 décembre 2018