Lundi dernier, 15 octobre, 776 réfugiés syriens volontaires ont quitté le Liban pour retourner dans leur pays. Cette opération, coordonnée par la Sûreté générale et l’ambassade syrienne à Beyrouth n’est pas la première, de nombreux réfugiés syriens étant déjà rentrés chez eux au cours des derniers mois. En effet, sur les 1,3 million de réfugiés syriens au Liban, le HCR estime, sur base d’une enquête, que 89 % d’entre eux souhaitent à terme rentrer chez eux. Ainsi, alors que les combats ont cessé dans la plus grande partie de la Syrie, il est probable que le nombre de retours aille croissant.
Se plaçant au-delà des questions d’ordre politique et géopolitique, c’est au HCR, selon des sources onusiennes interrogées par L’Orient-Le Jour, que devra revenir la tâche de superviser ce grand mouvement, lorsque les conditions seront assurées. Actuellement, l’agence de l’ONU négocie avec le gouvernement syrien pour avoir libre accès au pays afin de s’assurer des meilleures conditions de retour : elle a aujourd’hui systématiquement besoin d’autorisations qui nécessitent de longues procédures. Ces visites permettront par la suite de s’assurer que les anciens réfugiés ne sont ni discriminés ni inquiétés, qu’ils ont les mêmes droits, notamment à l’emploi, que leurs concitoyens. Le HCR les accompagnera également pour récupérer des documents d’identité et faire approuver les certificats de naissance, de mariage ou de décès qu’ils auraient pu obtenir au Liban. Enfin, le HCR veillera à ce qu’ils puissent s’installer là où ils le souhaitent en Syrie plutôt que d’être obligés, s’ils ne le veulent pas, de retourner dans leur ville d’origine.
Un autre sujet fait l’objet de négociations entre le gouvernement syrien et le HCR : la question de la conscription. Motif d’émigration pour un grand nombre de jeunes hommes syriens, Damas n’accepte toujours pas d’en exempter ceux qui feraient le choix du retour. En effet, les autorités syriennes se refusent à permettre à ceux-ci de ne pas servir dans l’armée tandis que ceux qui sont restés en auraient toujours l’obligation. Le HCR considère la solution à cette question comme fondamentale.
Pour le HCR, « le statut de réfugié est fait pour durer le moins longtemps possible, et doit déboucher au plus vite sur le retour ou bien la régularisation, voire la naturalisation, dans le pays d’accueil ». Toutefois, « cela n’est pas une option au Liban », selon une source proche du HCR, qui affirme que celui-ci « respecte » la décision du gouvernement libanais à cet égard. Ainsi, si l’agence de l’ONU s’efforcera d’accompagner au mieux les réfugiés qui veulent retourner en Syrie, elle se refuse « de décider à leur place ».
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ESPERONS A LA FIN DE LA GUERRE SYRIENNE ET AU RETOUR DE TOUS LES REFUGIES DANS LEUR PAYS !
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 14, le 17 octobre 2018