Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prononçant un discours télévisé retransmis en direct jeudi matin devant ses partisans dans la banlieue-Sud de Beyrouth. Photo REUTERS/Aziz Tahe
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé jeudi matin, au dixième jour des commémorations religieuses de l'Achoura, que son parti détenait des missiles de précision, en guise d'avertissement à Israël contre qui il a livré une guerre en juillet 2006.
Au dixième jour de l'Achoura, les chiites du monde entier commémorent le martyre de l'imam Hussein, l'un des petit-fils de Mahomet, assassiné en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid durant la bataille de Kerbala. Au Liban, les fidèles se sont rassemblés dans les principales régions chiites du pays, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban-Sud, ainsi que dans la Békaa.
Un partisan du Hezbollah pleure la mort de l'Imam Hussein, à l'occasion des commémorations de l'Achoura, le 20 septembre 2018 dans la banlieue-Sud de Beyrouth. Photo REUTERS/Aziz Taher
"La Résistance (le Hezbollah, ndlr) détient des missiles de précision et des missiles moins précis ainsi que d’autres armements. Si Israël ose affronter le Liban, il fera face à un destin inattendu", a prévenu le leader chiite dans son discours télévisé retransmis en direct devant une foule de partisans rassemblés dans la banlieue-Sud de Beyrouth. De nombreux experts s'accordent pour dire que l'arsenal du Hezbollah s'est renforcé en quantité et qualité depuis la guerre de 2006. Israël a bombardé à plusieurs reprises des caches et des convois transportant des armes au profit du parti chiite en Syrie, où le Hezbollah se bat officiellement aux côté du régime syrien depuis 2013. Selon les militaires israéliens, le Hezbollah disposerait de 100.000 à 120.000 roquettes et missiles de courte portée, et de plusieurs centaines de missiles de longue portée. L'Iran est le principal soutien militaire et financier du parti chiite.
(Lire aussi : Nasrallah : Le gouvernement doit se distancier, pas nous)
"Les Israéliens cherchent à me tuer jour et nuit"
"Le fait que je sois encore en vie, alors que les Israéliens cherchent à me tuer jour et nuit, est une preuve de l’échec israélien", a poursuivi le chef du Hezbollah, ennemi juré d'Israël. Hassan Nasrallah répondait aux critiques israéliennes qui reprochent au leader chiite de vivre caché dans un abri sécurisé depuis la fin de la guerre de 2006.
"Les Israéliens sont en colère et sont inquiets. Ils avaient de grands espoirs en Syrie et en Irak, mais ces espoirs se sont volatilisés. Les Israéliens savent que l’axe de la Résistance est plus fort que jamais. L’ennemi israélien sait bien que toute guerre avec le Liban aura des conséquences sur la région. Il sait que ses cartes ont été dévoilées, et il sait quelles sont nos capacités" militaires, a poursuivi le chef du Hezbollah, sur un ton confiant. "Les dangers qui nous attendent ne seront pas plus importants que ceux que nous avons affrontés par le passé", a-t-il assuré.
Sur le plan politique interne, Hassan Nasrallah a répété son appel au calme. "Au Liban, j’appelle à nouveau au calme, au dialogue, à la formation du gouvernement et à l’activation du Parlement. Toutes les formations doivent assumer leurs responsabilités au niveau des différents dossiers".
Hier soir, Hassan Nasrallah avait affirmé qu'il était pour que le futur gouvernement respecte le principe de distanciation mais que les forces politiques ne devraient pas se "distancier des conflits, le sort du Liban étant décidé sur les scènes régionales".
Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, n'a toujours pas réussi à former son équipe, une mission dont il a été chargé depuis près de quatre mois, au lendemain des élections législatives du 6 mai. M. Hariri bute sur de nombreux obstacles, liés notamment aux revendications concernant le nombre de portefeuilles ministériels à attribuer aux différentes forces politiques.
(Lire aussi : Pourquoi Nasrallah a-t-il pleuré mercredi soir ?)
"Il est de notre devoir de soutenir l'Iran"
Sur le plan régional, Hassan Nasrallah a une nouvelle fois exprimé sa reconnaissance à l'Iran, et affirmé que le parti chiite se devait de soutenir Téhéran.
Hassan Nasrallah avait débuté son discours en exprimant son soutien à la cause palestinienne, au peuple yéménite (le Hezbollah se positionne du côté des rebelles houthis qui se battent contre le pouvoir yéménite en place) et au peuple bahreïni (dont une large frange chiite conteste l'autorité sunnite en place, celle-ci ayant réprimé cette contestation avec l'aide du voisin saoudien).
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commentaires (12)
Soutenir l’iran Au détriment du peuple libanais ? Tab pq alors les iraniens ne sentent pas un peu ne serais ce qu’une fois seulement à la guerre contre Israël sur le territoire iraniens?
Bery tus
14 h 37, le 21 septembre 2018