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Liban - Liban

Réfugiés syriens : les 17-42 ans réticents à l’idée de rentrer chez eux

Le comité de coopération russo-libanais, né de l’initiative russe lancée en juillet dernier pour le rapatriement des réfugiés, reste tributaire de la formation du gouvernement.

Le ministre d’État sortant pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, a tenu hier une troisième réunion pour discuter de la « feuille de route » de son ministère pour le retour volontaire des réfugiés. Photo fournie par le ministère d’État pour les Affaires des réfugiés

Après la fameuse loi syrienne numéro 10, qui menace de déposséder les réfugiés de leurs propriétés en Syrie, une nouvelle condition rédhibitoire vient frapper les candidats au retour. Les réfugiés hommes âgés de 17 à 42 ans, et qui sont obligés d’effectuer le service militaire ou sont considérés comme réservistes, craignent de rentrer chez eux sous peine d’être interdits de quitter le territoire sans une autorisation des autorités.

Sont exemptés du service militaire ou du statut de réserviste en Syrie les enfants uniques, les personnes souffrant de problèmes de santé ou celles qui servent dans l’armée dans un autre pays. Quant aux Syriens se trouvant hors du territoire, ils sont exemptés de l’autorisation délivrée par l’État et peuvent obtenir un passeport de deux ans, à condition de ne pas faire l’objet de mesures judiciaires ou administratives.

Contacté par L’Orient-Le Jour, le ministre d’État sortant pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, a indiqué que son ministère travaillait à établir le nombre exact de réfugiés se situant dans la tranche d’âge concernée. « Nous essayons de savoir de quelles régions viennent ces personnes-là et quel est l’état de leurs habitations pour communiquer ces informations aux pays donateurs en vue de la reconstruction », a-t-il dit. « Ces personnes ne veulent pas rentrer car elles refusent de prendre part soit aux tueries du régime soit à celles des jihadistes ou des rebelles. Ces jeunes sont mis par le régime sur les lignes de front lors des batailles alors que les proches d’Assad restent derrière. Quant à ceux qui sont soupçonnés de ne pas être assez engagés au service de l’armée, ils sont tués », a déclaré M. Merhebi.

Le retour des candidats au service militaire est une aubaine pour le régime, surtout qu’il a subi de grandes pertes en matière d’effectifs depuis le début du conflit syrien. Après sept ans de guerre, les effectifs de l’armée syrienne s’élèveraient aujourd’hui à près de 100 000 hommes – alors qu’ils étaient de 250 000 en 2011 – après les morts mais aussi les nombreuses défections, en particulier au début du conflit.


(Lire aussi : Réfugiés syriens : Moscou déterminé à aller au bout de son initiative, malgré la froideur internationale)


Le comité russo-libanais attend

Concernant l’initiative lancée en juillet dernier par la Russie pour organiser le retour des réfugiés, M. Merhebi a indiqué qu’elle restait tributaire de la formation du gouvernement, ainsi que du comité de coordination russo-libanais qui devrait chapeauter la mise en place de cette initiative au pays du Cèdre. « À l’heure actuelle, nous faisons de notre mieux avec ce que nous avons (…). Tout le monde sait que c’est grâce au ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil que nous n’avons pas de politique nationale concernant la crise des réfugiés (…). Le comité russo-libanais a besoin d’une décision du Conseil des ministres pour pouvoir travailler », a-t-il dit.

Par ailleurs, le ministère d’État pour les Affaires des réfugiés a tenu hier sa troisième réunion de discussion autour d’une « feuille de route » pour le retour « volontaire et sécurisé » des réfugiés, en présence d’académiciens, de chercheurs et de représentants de la société civile. M. Merhebi a invité la communauté internationale à « mettre la pression » sur les parties concernées par la bataille attendue à Idleb, dernier bastion rebelle à résister au régime, « dans le but de trouver une porte de sortie et d’éviter un massacre à l’encontre des citoyens ».

Prenant la parole au cours de cette réunion, le directeur de la recherche de l’Institut Issam Farès de l’Université américaine de Beyrouth, Nasser Yassine, a insisté sur la nécessité de bâtir une base de données relative aux régions où les réfugiés peuvent rentrer ainsi qu’au nombre de réfugiés et leurs lieux d’habitation en Syrie et au Liban.

Georges Ghali, directeur exécutif de l’association ALEF qui milite pour les droits de l’homme, a mis l’accent sur la nécessité de « coordonner avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) », à l’heure où les rapatriements successifs menés ces derniers mois par la Sûreté générale libanaise et les autorités syriennes se sont déroulées en dehors des circuits de l’organisme onusien.


Chypre veut un accord avec le Liban

Par ailleurs, selon des informations fournies hier par l’AFP, Chypre a tiré la sonnette d’alarme concernant la dernière vague de réfugiés clandestins arrivés sur l’île. Le pays dit ne pas être en mesure de « développer des structures (…) pour absorber ces flux » (de réfugiés). Chypre n’a pas connu un afflux de migrants massifs comme la Grèce, la Turquie ou le Liban mais demande à Bruxelles d’agir face au nombre croissant d’arrivées. Dans ce contexte, le ministre de l’Intérieur chypriote, Constantinos Petrides, a confié à l’AFP que Nicosie cherche à conclure un accord de rapatriement avec le Liban, soulignant que nombre de migrants arrivés sur l’île venaient du pays du Cèdre. Contactée par L’OLJ, une source bien informée au sein du ministère des Affaires étrangères a indiqué qu’aucune demande officielle n’a été reçue à ce sujet pour l’instant.


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commentaires (3)

c"est normal aucune perspective de vie normal les attend … ils savent tres bien qu'ils seront pourchasser et que leur liberter sera brimer … et ceux qui sont pour le regime on peur de ne pas trouver d'emploi .. car l'etape de vie des 17-42 ans est differente des autres car c'est dans cette fourchette qu'on commence a battir pour les uns et pour les autres c'est dans cette fourchette que l'ideal est a son maximum 2 choses qu'Ils ne trouverons certainement pas en syrie sous le boucher Assad

Bery tus

15 h 54, le 07 septembre 2018

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Commentaires (3)

  • c"est normal aucune perspective de vie normal les attend … ils savent tres bien qu'ils seront pourchasser et que leur liberter sera brimer … et ceux qui sont pour le regime on peur de ne pas trouver d'emploi .. car l'etape de vie des 17-42 ans est differente des autres car c'est dans cette fourchette qu'on commence a battir pour les uns et pour les autres c'est dans cette fourchette que l'ideal est a son maximum 2 choses qu'Ils ne trouverons certainement pas en syrie sous le boucher Assad

    Bery tus

    15 h 54, le 07 septembre 2018

  • LES 99,99PCT DES REFUGIES SONT RETICENTS DE RENTRER SANS DES GARANTIES DES N.U. ET INTERNATIONALES... JUSQU,AUJOURD,HUI SONR RENTRES LES 0,002PCT !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 32, le 07 septembre 2018

  • 17 - 42 ans... C’est tout dire !

    Cadige William

    11 h 42, le 07 septembre 2018

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