Le journaliste libanais Fida' Itani. Photo tirée de sa page Facebook
Le journaliste libanais Fida' Itani, qui écrit pour plusieurs médias locaux, a été condamné vendredi à quatre mois de prison et à une amende de 10 millions de livres libanaises (un peu plus de 6 660 dollars) pour diffamation à l'encontre du ministre sortant des Affaires étrangères et leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, sur les réseaux sociaux. Un jugement qui intervient alors que plusieurs observateurs se plaignent depuis plusieurs mois d'une restriction des libertés publiques.
Selon un communiqué publié par le CPL, la sentence a été prononcée dans la journée par le juge unique pénal de Baabda, Nadine Najm, sur base d'une plainte déposée par l'avocat de M. Bassil, Majed Boueiz. Le journaliste peut faire appel de cette décision.
Les propos en question datent du 30 juin 2017. Sur sa page Facebook, M. Itani, après avoir dénoncé la maltraitance des réfugiés, évoqué une "petite fille renversée" et des "meurtres au hasard", avait vertement critiqué le président Michel Aoun, le Hezbollah, les "haines de la "maronité" politique", "Saad, Machnouk et Safa", ainsi que Gebran Bassil.
Vendredi en début d'après-midi, Fida' Itani n'avait pas encore réagi à cette décision. Sur son compte Twitter et sa page Facebook, où il est très actif, le journaliste a relayé des messages de soutien. Le ministre de l'Information, Melhem Riachi, n'avait pas encore réagi non plus.
(Pour mémoire : Le journaliste libanais Fida Itani est rentré au Liban)
Ces derniers mois, les poursuites contre des journalistes se sont multipliées. En mars, le propriétaire et directeur de la rédaction du site libanais d'informations Lebanon Debate, Michel Kanbour, a été condamné par le tribunal des imprimés à six mois de prison et une amende de 10 millions de livres libanaises après une plainte pour diffamation à l'encontre du directeur général des Douanes, Badri Daher.
Le journaliste vedette Marcel Ghanem, poursuivi pour avoir laissé s'exprimer dans son émission Kalam el-Nass, un journaliste saoudien qui s'était livré à des attaques en règle contre le président de la République Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berry, et le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, les accusant d'être "partenaires du Hezbollah dans le terrorisme", a été interrogé avant d'être maintenu en liberté sous caution d'élection de domicile en février dernier. Deux mois plus tard, le premier juge d’instruction au Mont-Liban, Nicolas Mansour, émettait un non-lieu dans l’affaire et décidait de la renvoyer devant le tribunal des imprimés.
Le journaliste et activiste Ahmad el-Ayoubi avait été incarcéré en novembre pour avoir "porté atteinte au président de la République et à un pays frère", à la suite d'une plainte en diffamation de la part du conseiller du Premier ministre Saad Hariri, Nader Hariri. Dans un article publié sur le site al-Janoubia le 12 novembre dernier, le journaliste avait pointé du doigt le chef du gouvernement comme l'une des personnes à l'origine de la crise actuelle entre le Liban et l'Arabie saoudite.
Pour mémoire
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commentaires (5)
Même si diffamtion prouvée, la prison n'est pas une sanction de pays démocratique. Croyons encore que le Liban en est un et que cela va s'arranger sans prison!
PPZZ58
23 h 11, le 29 juin 2018