Rechercher
Rechercher

Liban - Médias

Marcel Ghanem maintenu en liberté sous caution

M. Ghanem et son avocat, Boutros Harb, à leur sortie de la séance d’interrogatoire, entourés de personnalités venues soutenir le journaliste. Photo Marwan Assaf

Ils étaient nombreux, hier, journalistes, avocats ou politiciens, à soutenir le journaliste vedette de la LBCI Marcel Ghanem, convoqué, ainsi que le directeur responsable Jean Féghali, au Palais de justice de Baabda, où ils devaient être interrogés par le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour. Après une attente assez longue, les journalistes, accompagnés de leur avocat, le député Boutros Harb, sont sortis de la séance pour annoncer que Marcel Ghanem était maintenu en liberté sous caution d’élection de domicile.

Marcel Ghanem est poursuivi pour avoir laissé s’exprimer, dans son émission Kalam el-Nass, un journaliste saoudien qui s’était livré à des attaques en règle contre le président de la République Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berry et le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, les accusant d’être « partenaires du Hezbollah dans le terrorisme ». Le 2 février, le juge Mansour avait rejeté le recours pour vice de forme présenté par M. Harb, qui faisait valoir que les actes attribués à M. Ghanem ne constituaient pas un crime.

« Le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, a décidé de laisser Marcel Ghanem en liberté sous caution, et nous attendons désormais la publication de l’acte d’accusation qui doit intervenir dans les heures ou les jours qui viennent », a déclaré Boutros Harb à la presse à l’issue de cet interrogatoire qu’il a qualifié de « bon ».

Interrogé par L’Orient-Le Jour sur les prévisions concernant le délai dans la publication de l’acte d’accusation, M. Harb a estimé qu’il faut s’attendre à au moins quelques jours étant donné que le juge d’instruction, après avoir clos l’enquête, doit la transférer au procureur général qui, à son tour, doit délivrer une réquisition (rappelons que la procédure est lancée par le parquet). Dans un cas comme celui-ci qui ne comporte pas de complications, selon lui, le processus ne devrait pas prendre beaucoup de temps, mais il arrive que la justice soit lente. Dans l’un ou l’autre cas, la vitesse ou la lenteur peut être un indicateur dans cette affaire hautement médiatisée.

Un interrogatoire « pas facile » et un juge « objectif »

« Marcel Ghanem n’a commis aucun crime », avait déclaré M. Harb devant le Palais de justice, appelant la justice à mettre un terme aux poursuites « afin de tourner la page de ce changement de l’image du Liban ». « Nous considérons que le pouvoir judiciaire est indépendant et nous respectons la loi », a également affirmé M. Harb, soulignant que « les libertés de la presse au Liban et notre culture protègent les libertés publiques ».

De son côté, le journaliste vedette a estimé que la plainte n’avait « aucun fondement », ajoutant que l’interrogatoire « n’a pas été facile » et que le juge Mansour s’est montré « objectif ». « Nous espérons que ce dossier sera classé afin de préserver ce qui reste du Liban », a-t-il ajouté. « Il s’agit d’une bataille des libertés qui concerne l’ensemble des journalistes. Si nous la remportons, ce serait la victoire de la liberté de la presse au Liban », a-t-il indiqué. « Certains au sein du pouvoir ont tenté de domestiquer les médias mais ont échoué », a affirmé M. Ghanem, sans préciser à qui il faisait référence. « Ces derniers jours et ces dernières semaines, certains dossiers ont soulevé de nombreuses interrogations », a-t-il ajouté.

Pour sa part, Jean Féghali a déclaré que « la bataille de la liberté de la presse est une bataille de toutes les secondes ». Pierre Daher, PDG de la LBCI, a estimé qu’« il semble qu’il règne sur le pays une atmosphère hostile aux libertés », qui « commence à ressembler fortement à celle qui prévalait du temps des Syriens ».

« Pas peur du juge, mais pour lui »  

Même son de cloche du côté des nombreuses personnalités venues soutenir M. Ghanem. Le ministre des Travaux publics Youssef Fenianos (Marada) s’est adressé au ministre de la Justice, lui demandant « si de telles mesures sont dignes du nouveau mandat présidentiel ». Il a estimé que « cet incident de parcours n’influera pas sur Marcel Ghanem » et a déclaré « n’avoir pas peur du juge Mansour, mais peur pour lui ».

Le député Ghazi Aridi a souligné que « personne ne sait désormais comment ce pays est géré ». Il s’est dit convaincu que « ce qui se passe actuellement est inédit dans l’histoire du pays », et que cela aura des retombées inévitables sur ceux qui en sont responsables. Pour lui, « il faut que la loi soit le critère unique, appliquée d’une manière non arbitraire ».

La journaliste May Chidiac a estimé que « les libertés médiatiques ne sont pas en danger au Liban parce que personne ne peut les réprimer », considérant toutefois que « le recours à la justice pour faire taire les voix libres est encore plus fort que les attentats à l’explosif ».

Ils étaient nombreux, hier, journalistes, avocats ou politiciens, à soutenir le journaliste vedette de la LBCI Marcel Ghanem, convoqué, ainsi que le directeur responsable Jean Féghali, au Palais de justice de Baabda, où ils devaient être interrogés par le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour. Après une attente assez longue, les journalistes, accompagnés de leur...

commentaires (1)

Maintenu en liberté ....et sous caution!!! Quel est le crime de ce Monsieur le journaliste présentateur à la télé ?

Sarkis Serge Tateossian

23 h 22, le 17 février 2018

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Maintenu en liberté ....et sous caution!!! Quel est le crime de ce Monsieur le journaliste présentateur à la télé ?

    Sarkis Serge Tateossian

    23 h 22, le 17 février 2018

Retour en haut