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Liban - Interview express - législatives 2018

Les priorités de Nehmat Frem : création d’emplois, neutralité armée et décentralisation administrative

Nehmat Frem.

Président de la Fondation maronite dans le monde, industriel et chef d’entreprise de grande renommée, très actif au niveau de l’action de la société civile – il est le principal promoteur du festival de Jounieh –, Nehmat Frem s’est lancé dans la bataille électorale en tant que candidat indépendant.

Vous êtes candidat à l’un des sièges maronites du Kesrouan sur la liste parrainée par le Courant patriotique libre. Quel est votre positionnement au sujet des grands dossiers politiques qui sont au centre du débat national dans le pays ? 
Ma réponse à cette question est la suivante : bien sûr, tous les dossiers sont de première importance et doivent recevoir une réponse appropriée, mais celui qui me paraît d’importance nationale cruciale, dans l’immédiat, est celui de la santé économique et financière du pays. Je me présente sur la liste du Courant patriotique libre parce que je discerne en haut lieu une réelle volonté de réforme et de changement, et que j’aspire à m’y associer au mieux de mes compétences. Nous vivons un moment dont les conséquences pourraient être très graves, économiquement et socialement. La création d’emplois est cruciale pour la survie du Liban, et je veux être là où je peux le mieux servir cet objectif. Nous avons besoin de 30 000 nouveaux emplois par an, et nous n’avons plus le choix : il nous faut produire, et produire immédiatement. Sur le plan économique, c’est une question de vie ou de mort. Les autres dossiers, pour être de première importance, relèvent d’un dialogue national réfléchi sur l’avenir du Liban et peuvent être conduits sur le long terme. Pas le dossier économique.
La CEDRE qui vient de se tenir à Paris a-t-elle allégé la pression économique et financière du pays, me demandez-vous ? Je préfère répondre à cette question en affirmant que cette conférence constitue une lueur d’espoir. Il s’agit d’une feuille de route en vue d’une sortie de crise, à condition que l’on sache saisir cette opportunité. Ce qui est en jeu, dans ce domaine, ce n’est pas les dix ou onze milliards de dollars avancés, mais la réforme du mécanisme de prise de décision, dans le sens de la rapidité, de la transparence et de la non-politisation. Il importe aussi que les fonds aillent directement à l’infrastructure, dans un partenariat bien encadré avec le secteur privé. Pour les autres dossiers, et en ce qui concerne les armes du Hezbollah, je suis pour un accord sur une stratégie de défense nationale où toutes les armes offensives et défensives du pays seraient entre les mains de nos forces armées, mais où, sur le modèle de la Suisse, la population des villages pourrait conserver des armes, sous la supervision des forces nationales. En somme, je suis favorable à une neutralité armée.
Sur la Syrie, je dirais que je suis en faveur d’une solution politique de la crise. Mais, et je parle là en observateur, j’ai le sentiment que le conflit en Syrie est appelé à se prolonger.

Avec quel camp ou bloc parlementaire comptez-vous coopérer au Parlement ?
Je crois avoir déjà répondu à cette question. Je compte rester proche de la présidence et particulièrement actif sur le plan législatif.

En dehors du champ politique, quel est le domaine que vous envisagez de privilégier dans votre action parlementaire ?
Je chercherai particulièrement à refondre la politique de protection sociale du pays et l’assurer aux membres de la société les plus vulnérables, en particulier aux mères, aux jeunes, aux personnes handicapées et au troisième âge. N’oubliez pas que ma devise est « L’homme d’abord ». J’aspire aussi à me rendre utile en matière de décentralisation administrative, en particulier en développant la loi qui a joint les deux cazas du Kesrouan et de Jbeil en un seul mohafazat, et en y implantant le plus grand nombre de services et d’administrations possibles (palais de justice, service mécanique, etc.). Je rêve aussi d’un long tunnel routier sous l’autoroute de Jounieh, comme d’une route suspendue au large des côtes, marquée par deux ou trois îles artificielles dont les biens-fonds serviraient ainsi à financer ce projet géant.

Question du lecteur : si vous êtes élu et qu’un portefeuille ministériel vous est proposé, lequel choisirez-vous ?
Je choisirai le portefeuille de l’Énergie. C’est un domaine que je connais bien et qui est très important. Comme industriel, je suis particulièrement sensible à ce dossier.



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Président de la Fondation maronite dans le monde, industriel et chef d’entreprise de grande renommée, très actif au niveau de l’action de la société civile – il est le principal promoteur du festival de Jounieh –, Nehmat Frem s’est lancé dans la bataille électorale en tant que candidat indépendant. Vous êtes candidat à l’un des sièges maronites du Kesrouan sur la liste...

commentaires (3)

Et voilà encore un autre homme d’affaires qui se lance en politique affilié au CPL: quand on lit ses réponses aux questions posées, on ne peut qu’être déçu de ce programme d’une superficialité choquante.... Il choisit le CPL pour simplement se rapprocher du président et s’attaquer aux problèmes économiques du pays: tiens, quelle originalité! Il est en faveur d’une neutralité armée en armant les villageois frontaliers et en nous comparant à la société suisse, en esquivant le problème Hezbollah: soit de la naïveté ou de l’opportunisme bon marché... Et en plus, il aimerait devenir ministre de l’énergie: pour régler le problème des barges centrales et du pétrole? Vous ne savez pas que vous perdez votre temps dans ce caravansérail et cette grotte d’Ali Baba corrompue jusqu’à la moelle et pensez-vous que vous ferez mieux que vos prédécesseurs qui s’y sont cassé les dents? C’est toujours le même refrain: ôté-toi que je m’y mette. En tous cas, on vous souhaite bonne chance

Saliba Nouhad

15 h 04, le 17 avril 2018

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Commentaires (3)

  • Et voilà encore un autre homme d’affaires qui se lance en politique affilié au CPL: quand on lit ses réponses aux questions posées, on ne peut qu’être déçu de ce programme d’une superficialité choquante.... Il choisit le CPL pour simplement se rapprocher du président et s’attaquer aux problèmes économiques du pays: tiens, quelle originalité! Il est en faveur d’une neutralité armée en armant les villageois frontaliers et en nous comparant à la société suisse, en esquivant le problème Hezbollah: soit de la naïveté ou de l’opportunisme bon marché... Et en plus, il aimerait devenir ministre de l’énergie: pour régler le problème des barges centrales et du pétrole? Vous ne savez pas que vous perdez votre temps dans ce caravansérail et cette grotte d’Ali Baba corrompue jusqu’à la moelle et pensez-vous que vous ferez mieux que vos prédécesseurs qui s’y sont cassé les dents? C’est toujours le même refrain: ôté-toi que je m’y mette. En tous cas, on vous souhaite bonne chance

    Saliba Nouhad

    15 h 04, le 17 avril 2018

  • n'en deplaise a ? ben je pense a la majorite des partisans de celui-ci et de celui-la , PERSONNE , AUCUN candidat (e) ne s'est encore prononce de facon CLAIRE, LOGIQUE,CONCRETE, FAISABLE ET REALISABLE QUANT A LA MANIERE DE FAIRE --POUR ERADIQUER LA CORRUPTION A TOUS LES NIVEAUX, -POUR NETTOYER L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DES DIZAINES DE MILLIERS D'EXTRA INUTILEMENT EMPLOYES ET QUI GREVENT LE TRESOR PUBLIC TOUT AUTANT -POUR AMENER LES POLITIQUES LIBANAIS A S'ACCORDER POUR DE VRAI SUR LA VISION PRESENTE/FUTURE DE NOTRE NATION. ZERO PROGRAMME, ZERO PLANIFICATION, RIEN QUE DES "" PAROLE PAROLE PAROLE ""

    Gaby SIOUFI

    13 h 52, le 17 avril 2018

  • ça serait une chance pour la vie politique au Liban d'avoir au Parlement une personnalité de cette envergure.

    Shou fi

    10 h 44, le 17 avril 2018

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