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Liban - Législatives 2018 - Trois questions à...

Wehbé Katicha : Le désarmement du Hezbollah doit se faire dans les urnes

Au nom des Forces libanaises, Wehbé Katicha brigue l’un des deux sièges grecs-orthodoxes au Akkar, dans la circonscription électorale du Liban-Nord I.

Général à la retraite, conseiller du leader des Forces libanaises Samir Geagea, Wehbé Katicha est une figure connue du paysage médiatique du fait de ses nombreuses interventions durant lesquelles il décrypte le paysage politique libanais et les questions géopolitiques de la région. Au nom des Forces libanaises, Wehbé Katicha brigue l’un des deux sièges grecs-orthodoxes au Akkar, dans la circonscription électorale du Liban-Nord I, dans le cadre des législatives du 6 mai. Il fait partie de la liste « Le Futur pour le Akkar », soutenue par le courant du Futur du Premier ministre, Saad Hariri. Développement du Akkar, alliances politiques, armes du Hezbollah et conflit en Syrie, Wehbé Katicha répond aux questions de L’Orient-Le Jour.

Quel est votre positionnement au sujet des grands dossiers politiques qui sont au centre du débat national dans le pays ?
Je suis contre les armes du Hezbollah, elles sont illégales et leur maintien constitue une situation aberrante qui n’existe dans aucun autre pays. Cet arsenal est nuisible sur les plans politique, sécuritaire, économique et intellectuel au Liban.
Concernant la ligne politique du parti chiite, celle-ci est en contradiction avec la politique libanaise et arabe. Le Hezbollah est en faveur d’un empire perse qui est contraire à la réalité et l’histoire du Liban. Nos intérêts convergent avec ceux du monde arabe. Le Hezbollah veut imposer par la force son projet, mais il perd son temps et celui des Libanais. La majeure partie de la dette (publique) du Liban est une conséquence des armes du Hezbollah.
Au sein du gouvernement, nous ne pouvons pas obtenir le désarmement du parti chiite. Et nous ne pouvons pas compter sur l’Occident pour obtenir cela. Nous ne pouvons obtenir ce désarmement que par des moyens démocratiques. Cela doit se faire dans les urnes, en accordant notre vote aux partis qui s’opposent au Hezbollah.
Pour ce qui est du conflit en Syrie, il y a 40 ans, je considérais que le régime Assad (du père Hafez el-Assad) était un régime d’occupation du Liban. Aujourd’hui, le régime du président syrien Bachar el-Assad est un régime d’occupation de la population syrienne. Je suis en faveur de la chute de ce régime qui est devenu terroriste et dont pâtissent les Syriens. L’histoire témoigne des massacres commis par le régime Assad contre sa population. Je suis donc naturellement en faveur de frappes militaires contre le régime. Ces frappes doivent avoir pour finalité des solutions en faveur de la population syrienne. Et je ne crains pas de répercussions sur le Liban, et ceux qui envisagent de provoquer des tensions dans le pays adoptent sur ce plan une attitude suicidaire.

Avec quel camp ou bloc parlementaire comptez-vous coopérer au Parlement ? Envisagez-vous une coopération avec un bloc ou camp au cas par cas, en fonction des développements ou des dossiers examinés ?
Je suis membre à part entière des Forces libanaises, je ferai donc partie du bloc parlementaire des FL. Chaque membre a ses convictions personnelles et des discussions ont évidemment lieu, mais tout cela reste en interne. Au Parlement, nous tiendrons tous le même discours, celui du parti. Je ne serai naturellement pas en contradiction avec ma formation. S’agissant de la coopération avec les autres formations, celle-ci est la bienvenue lorsque ces formations rejoignent notre positionnement sur les différents dossiers. Nous sommes le fer de lance de la lutte contre la corruption. Si, à titre d’exemple, le courant des Marada ou le Hezbollah rejoignent nos positions concernant la corruption, ils seraient alors les bienvenus. C’est déjà le cas avec le dossier des navires-centrales (pour la production supplémentaire du courant électrique). Mais cela ne veut pas dire que nous sommes d’accord avec ces formations sur les questions d’ordre stratégique telles que l’arsenal du Hezbollah.

En dehors du champ politique, quel est le domaine que vous envisagez de privilégier dans votre action parlementaire ?
Le Akkar est l’une des régions les plus défavorisées du pays. Je veux me concentrer sur ce dossier-là afin de sauver les habitants de cette région. Cela ne coûtera pas cher au Trésor. Je veux d’abord renforcer la présence de l’État au Akkar, car son absence est la cause de l’injustice que subit la région. Et je veux améliorer l’infrastructure en place, à savoir l’accès aux universités, l’état des routes, l’aéroport (de Qleyaate au Liban-Nord) et les hôpitaux qui sont dans un état lamentable. Sans oublier la qualité de l’eau qui est polluée, alors que le Akkar renferme des zones riches en eau.

La question du lecteur : La nature de la loi électorale semble avoir favorisé des alliances contre nature, entre colistiers qui n’ont pas le même alignement politique. Pensez-vous que la bataille électorale a malgré tout un enjeu national macropolitique ?
Les Forces libanaises ne se sont alliées qu’avec des formations qui leur ressemblent, surtout au niveau des choix politiques stratégiques, contrairement au Courant patriotique libre, qui n’a pas hésité à s’allier à la Jamaa islamiya, par exemple. Toutes nos alliances sont naturelles, nous ne convoitons pas des sièges ministériels ou politiques. Nous voulons un État qui nous ressemble.


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commentaires (2)

SOUS L,OMBRE DES ARMES LES URNES SERONT FAUSSEES !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 58, le 14 avril 2018

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Commentaires (2)

  • SOUS L,OMBRE DES ARMES LES URNES SERONT FAUSSEES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 58, le 14 avril 2018

  • pas que ! leur desarmement aurait du commencer par NE PAS PASSER DES ALLIANCES CONTRE NATURE avec l'allie en puissance des representants de wali fakih. la maintenant c un peu tard , de rejeter la responsabilite de ce "projet/but " sur le citoyen libanais.

    Gaby SIOUFI

    10 h 29, le 14 avril 2018

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