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À La Une - Syrie

Dans la Ghouta, un labyrinthe de tunnels souterrains creusés par les rebelles

"Le réseau reliait des entrepôts de munitions sous des bâtiments, des endroits difficilement repérables par l'aviation syrienne", selon un responsable militaire.

Des soldats syriens et des journalistes dans un tunnel creusé par les rebelles à Jobar, dans la Ghouta orientale, le 3 avril 2018. AFP / LOUAI BESHARA

Le tunnel s'enfonce dans l'obscurité, suffisamment large pour permettre le passage d'une voiture. Dans la Ghouta orientale, les rebelles syriens ont creusé sous terre un véritable labyrinthe s'étalant sur plusieurs kilomètres, doté d'hôpitaux et de QG militaires.

"Ce réseau de tunnels, c'est une véritable toile d'araignée", lance un responsable de l'armée syrienne, qui escorte plusieurs journalistes à l'occasion d'une visite organisée dans d'anciens secteurs rebelles de la Ghouta. Après une offensive lancée le 18 février, les forces du président syrien Bachar el-Assad ont repris plus de 95% de cet ancien fief insurgé aux portes de Damas, d'après une ONG.

Une des entrées du labyrinthe souterrain se trouve dans le sous-sol d'une école transformée en quartier général par les insurgés du groupe islamiste Faylaq al-Rahmane, dans le quartier damascène de Jobar, autrefois aux mains des rebelles, a constaté une correspondante de l'AFP. Les tunnels ont été creusés à quelque 15 mètres de profondeur. Les murs sont renforcés par des poteaux métalliques, des caméras de surveillance et des néons sont aussi visibles.

Certains couloirs permettent le passage de voitures, débouchant sur d'autres tunnels plus étroits, qui ne peuvent être parcourus qu'à pied. Ils s'étendent parfois sur trois ou cinq kilomètres, reliant ainsi le quartier de Jobar aux villes rebelles de Aïn Tarma et de Zamalka. Ces dernières se trouvent dans une poche rebelle au sud de la Ghouta autrefois contrôlée par le groupe Faylaq al-Rahmane.



Des membres des forces de sécurité du régime syrien dans un tunnel qui était utilisé par les rebelles à Jobar, dans la Ghouta orientale. REUTERS/Omar Sanadiki


Samedi, l'armée syrienne a repris le contrôle total de cette zone, après l'évacuation de milliers de combattants et de civils vers des territoires insurgés du nord-ouest syrien. Ces évacuations dans la Ghouta ont été négociées par la Russie, l'allié indéfectible du pouvoir de Bachar el-Assad. Bien souvent lors des pourparlers, l'armée russe réclame aux rebelles de lui livrer les plans des tunnels souterrains.


(Lire aussi : Les rebelles commencent à évacuer Douma)


Ville fantôme
Dans une pièce sous terre, des obus de différentes tailles, sont rangés en fonction de leur portée de tir dans des coffres sur lesquels est inscrit le nom d'un quartier de Damas. Régulièrement les rebelles pilonnaient la capitale, faisant des morts et des blessés parmi la population. "Le réseau de tunnels reliait des entrepôts de munitions sous des bâtiments, des endroits difficilement repérables par l'aviation syrienne", précise le responsable militaire. L'agence de presse officielle Sana précise que deux hôpitaux de campagne ont été découverts sous terre, dotés d'équipements médical et de médicaments, reliés par des tunnels.

Alors que les territoires rebelles dans la Ghouta orientale étaient assiégés par le régime depuis 2013, les tunnels étaient utilisés par les insurgés pour faire entrer par contrebande de la nourriture et des marchandises. Le prix de ces denrées difficilement acheminées était ensuite revendus à des prix très élevés dans les boutiques. En 2017, les troupes gouvernementales ont durci le siège, détruisant une grande partie des tunnels de contrebande. Celui de Jobar avait cependant survécu.



Un membre des forces de sécurité du régime syrien dans un tunnel de Jobar qui était utilisé par les rebelles pour faire entrer des denrées dans le quartier assiégé ou pour se protéger des bombardements. AFP / LOUAI BESHARA


A la sortie du tunnel, le quartier de Jobar, repris aux rebelles, est désormais une ville fantôme. Pas un seul civil en vue dans les rues uniquement quadrillées par des soldats de l'armée syrienne.  Les immeubles résidentiels transformées en carcasses de béton par les bombardements incessants s'alignent le long de rues jonchées de décombres, de tôle ondulée et de barres de fer tordues.  Au milieu des gravats, des petites poupées en plastiques arborant des vêtements colorés ont été abandonnées par les enfants et les familles qui ont fui les combats. Plus de 1.600 civils ont été tués dans le déluge de feu du régime sur les zones rebelles de la Ghouta, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).



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Le tunnel s'enfonce dans l'obscurité, suffisamment large pour permettre le passage d'une voiture. Dans la Ghouta orientale, les rebelles syriens ont creusé sous terre un véritable labyrinthe s'étalant sur plusieurs kilomètres, doté d'hôpitaux et de QG militaires. "Ce réseau de tunnels, c'est une véritable toile d'araignée", lance un responsable de l'armée syrienne, qui escorte...

commentaires (2)

ADIEU L,E.I. LA NOSRA ET LA GHOUTA DE L,AVANT ! LA CONFRONTATION AVEC LES VRAIS REBELLES SYRIENS QUI CONTROLENT LES 45PCT DU TERRITOIRE FRAPPE A LA PORTE ! C,EST LA BALLOUTA DE DERRIERE !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 37, le 03 avril 2018

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Commentaires (2)

  • ADIEU L,E.I. LA NOSRA ET LA GHOUTA DE L,AVANT ! LA CONFRONTATION AVEC LES VRAIS REBELLES SYRIENS QUI CONTROLENT LES 45PCT DU TERRITOIRE FRAPPE A LA PORTE ! C,EST LA BALLOUTA DE DERRIERE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 37, le 03 avril 2018

  • Et des caches d'armes chimiques.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 15, le 03 avril 2018

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