Le secrétaire d’État adjoint américain pour le Proche-Orient, David Satterfield, a regagné Washington après avoir réussi à apaiser la tension qui menaçait de s’exacerber entre le Liban et Israël à cause du conflit frontalier terrestre et maritime entre les deux pays. Celui-ci est cependant loin d’être réglé. L’émissaire américain doit reprendre sa médiation après les élections législatives afin d’essayer de trouver une solution médiane qui conviendrait aux deux parties.
Le fait que David Satterfield soit parvenu à faire baisser le ton, qui montait dangereusement entre le Liban et Israël depuis que celui-ci a décidé de construire un mur en ciment sur treize points contestés par Beyrouth à la frontière sud et menacé de frapper le Liban s’il se lance dans une exploration pétrolière offshore dans le bloc 9, est considéré dans des milieux occidentaux comme un premier pas vers un règlement du contentieux frontalier libano-israélien, sous l’auspice des États-Unis.
(Lire aussi : Contentieux frontalier avec Israël : Aoun propose un arbitrage international)
Washington, qui avait essayé sous le mandat du président Barack Obama de convaincre le Liban et Israël d’accepter de percevoir respectivement 60 % et 40 % du produit de vente du pétrole dégagé du triangle de 860 km2 que se disputent les deux pays, avait été surpris par l’intransigeance de Beyrouth. Une intransigeance qui est de nouveau apparue durant les entretiens de l’émissaire américain dans la capitale libanaise et qui a poussé ce dernier à renoncer à plaider pour le départage des produits de vente, qui avantage pourtant le Liban. Le souci premier de David Satterfield était d’empêcher que la tension ne monte à la frontière. Ce souci s’est manifesté lors de la première visite de l’émissaire américain en Israël, lorsqu’il a refusé de prendre parti en faveur de Tel-Aviv.
M. Satterfield, qui avait entamé sa mission de médiation par une visite en Israël, avait pris la défense de l’armée libanaise face aux responsables israéliens qui la critiquaient et la considéraient comme une unité du Hezbollah. Il avait insisté devant eux sur le fait que les forces régulières se sont distinguées par leur lutte efficace contre le terrorisme et que son pays ne les aurait pas aidées s’il était vrai qu’elles sont contrôlées par le Hezbollah. Dans les mêmes milieux, on a indiqué que les Israéliens ont vite réalisé que ce discours recelait un message qui leur était indirectement adressé et qu’ils ne pouvaient pas compter sur l’appui des États-Unis dans leur conflit frontalier avec le Liban. Ayant compris que l’administration américaine ne donnera pas son feu vert à une opération militaire contre le Liban si jamais l’exploration pétrolière commence dans le bloc 9, Tel-Aviv a essayé de convaincre David Satterfield de l’opportunité de négociations bilatérales politiques directes à Naqoura, sous l’auspice des États-Unis et en présence de la Finul. Le Liban a catégoriquement rejeté cette proposition, bien qu’Israël ait tenté de l’appâter en se disant prêt à céder sur la question des 13 points terrestres contestés par le Liban, et à discuter plus tard de l’affaire du bloc 9.
Des capitales occidentales ont alors proposé au Liban de recourir à l’arbitrage, mais Amal et le Hezbollah ont mis en garde contre cette option qui risque de se faire au détriment du pays. Mais de l’avis de sources politiques, l’opposition du tandem chiite à un arbitrage s’explique surtout par le fait que le Hezbollah voudrait garder ce dossier du litige frontalier comme un atout dans ses mains, puisqu’il lui assure une nouvelle fonction : celle de défendre le pétrole libanais. Selon les mêmes sources, cette affaire pourrait de surcroît donner à la formation chiite un motif pour retirer ses troupes de Syrie, sous prétexte de vouloir défendre les ressources pétrolières libanaises.
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commentaires (4)
On ne va pas être sarcastique , et dire tout simplement et tout calmement 2 choses 1) depuis quand israel tient compte des conseillés que lui envoie l'Amérique ? C'est plutôt le contraire qui se passe . 2) à supposer que les hezb bla bla bla ... patati ...iranien ,....syrien ..... wylayat EL fakih .. ..et tartempion ....n'avait pas ces armes qui font tant peur à israel , au point où étrangement les avions de ce pays ne NOUS SURVOLENT PLUS , NI NE SURVOLENT LA SYRIE DU HÉROS BASAHR EL ASSAD depuis 3 semaines , PENSEZ VOUS QUE LE PAYS DE L'USURPATION GÉNÉTIQUE ALLAIT SE RANGER AUX THÈSES DU LIBAN ? ALLONS , POUR L'AMOUR DU CIEL , ARRÊTONS DE BRAIRE UN PEU .
FRIK-A-FRAK
11 h 11, le 28 février 2018