Hydrocarbures offshore : La visite de Satterfield marque la fin de la proposition Hof

Le projet proposé au début de la décennie par l’émissaire américain Frederic Hof et relatif à un partage des ressources en hydrocarbures du bloc 9 de la Zone économique exclusive (ZEE) du Liban serait enterré, selon l’un des participants aux réunions tenues avec le sous-secrétaire d’État américain pour le Proche-Orient, David Satterfield.

L’émissaire américain est retourné hier d’Israël pour une visite expresse au Liban, la troisième en trois semaines, dans le cadre de la médiation qu’il mène entre Beyrouth et Tel-Aviv pour résoudre ce litige. Il s’est entretenu dans ce cadre avec le Premier ministre Saad Hariri, le chef de la diplomatie Gebran Bassil et le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, à l’heure où le président de la Chambre, Nabih Berry, et le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, soulignaient hier la volonté du Liban de ne faire aucune concession.
Selon cette source, le débat survenu hier avec M. Satterfield s’est articulé autour des réponses israéliennes aux idées libanaises que le médiateur avait transmises aux Israéliens. Mais un mutisme total régnait hier aussi bien au palais Bustros qu’au Grand Sérail et à Yarzé concernant les résultats de ces négociations.

(Lire aussi : Le nouvel objectif de la médiation américaine : éviter l’escalade !, le décryptage de Scarlett Haddad)

Au palais Bustros, l’entretien se serait focalisé sur la préservation des droits du Liban aussi bien sur terre qu’en mer. Concernant le mur qu’Israël entend édifier à la frontière sur des points qui font l’objet d’un litige avec le Liban, M. Satterfield n’a pas proposé de concessions, évoquant les moyens de régler le problème dans l’intérêt du Liban. Au sujet du bloc 9, les discussions ont porté sur les moyens de préserver les droits du Liban sans que les opérations de prospection ne soient affectées, dans la mesure où toute violation sécuritaire serait infructueuse pour les deux pays.
Le Liban aurait proposé de commencer à prospecter dans la zone qui ne fait pas l’objet d’un litige entre les deux pays, compte tenu du fait qu’Israël a déjà commencé à extraire le gaz et a conclu des contrats pour l’achat de ce gaz, notamment avec l’Égypte.

Les négociations ne devraient pas durer longtemps, et David Satterfield devrait contribuer à aplanir les obstacles en faveur d’une solution, pas jouer le rôle de médiateur, souligne la source précitée. Beyrouth refuse le principe de l’arbitrage international, qui prendrait trop de temps, dont Israël pourrait profiter pour exploiter les gisements.

L’émissaire américain a également évoqué les menaces du secrétaire général du Hezbollah d’arrêter les travaux israéliens de prospection par la force en quelques heures, estimant que ce genre de propos portait préjudice aux deux pays. Ce à quoi un responsable libanais a répondu que le leader du Hezbollah avait ajouté qu’il n’interviendrait qu’à la demande du Conseil supérieur de défense, lequel a décidé de régler la crise par les négociations, et non par la force.

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