Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fait lundi part de sa préoccupation devant la perspective d'un conflit ouvert entre Israël et le Hezbollah.
"Les positions exprimées dernièrement par Israël et le Hezbollah montrent que les deux camps ne veulent pas d'une confrontation armée mais quelques fois, une étincelle suffit à enflammer ce type de conflit", a déclaré M. Guterres lors d'une conférence de presse à Lisbonne, au Portugal. "Je ressens une grande inquiétude face à une possible escalade", a ajouté le patron de l'ONU. "Le pire cauchemar serait celui d'une confrontation directe entre Israël et le Hezbollah (...), l'ampleur de la destruction au Liban serait absolument désastreuse", a-t-il ajouté.
Déjà vives, les tensions entre Israël et le Liban se sont accrues depuis l'annonce d'un projet de construction d'un mur à la frontière séparant les deux pays. Les autorités libanaises ont exprimé à plusieurs reprises leur opposition, estimant que 13 points litigieux, sur lesquels Israël compte édifier ce mur, se trouvent en territoire libanais. Les 13 points frontaliers sont historiquement revendiqués par le Liban. La délimitation de la frontière entre le Liban et la Palestine avait été effectuée par le comité Paulet-Newcombe en 1923. L'Etat hébreu a déjà édifié un mur en 2012 au niveau du village de Kfar Kila.
Autre contentieux entre les deux pays, les ressources énergétiques en Méditerranée. Le 9 février, Le Liban a signé son premier contrat d'exploration d'hydrocarbures au large de ses côtes avec un consortium alliant le groupe pétrolier français Total, l'italien ENI et le russe Novatek. Deux blocs sont concernés, notamment le bloc 9, dont une partie se trouverait dans une zone maritime revendiquée par Israël.
Washington a dépêché le secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires du Proche-Orient, David Satterfield, pour tenter de désamorcer le contentieux. Il s'est rendu cette semaine aussi bien à Beyrouth qu'à Jérusalem. Dimanche, le ministre israélien de l'Energie, Youval Steinitz, a déclaré, à l'issue d'un entretien avec M. Satterfield, qu'"une solution diplomatique est préférable pour les deux parties".
Vendredi, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah avait pour sa part affirmé que le Liban était assez fort pour résister aux pressions américaines et israéliennes, appelant le gouvernement à négocier "en position de force", dans une allusion à la médiation américaine en cours.
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commentaires (8)
N'oubliez pas que l'Amerique c'est le sionisme qui gouverne mais pas seulement en Amérique mais dans le monde entier, que Dieu nous préserve
Eleni Caridopoulou
18 h 33, le 20 février 2018