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À La Une - Crise des déchets

« Non aux incinérateurs et aux décharges côtières, oui à un plan écologique pour le Liban »

Des centaines de militants se sont rassemblés place Riad el-Solh pour protester contre la politique des pouvoirs publics.

Les manifestants ont dénoncé l'inaction du gouvernement libanais face à la crise des déchets. Anwar Amro/AFP

Quelques centaines de militants de la Coalition pour la gestion des déchets, qui regroupe plusieurs associations écologiques et mouvements civils, ont observé aujourd'hui un sit-in à la place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, afin d’exprimer leur rejet de la nouvelle politique gouvernementale en matière de gestion des déchets. Cette politique, rappelons-le, consiste à agrandir dans l’immédiat les deux décharges côtières controversées de Costa Brava et Bourj Hammoud, et, à plus long terme, importer des incinérateurs sous l’appellation ambiguë de « Waste to Energy ».

« Je m’appelle Marie, j’ai cinq ans, laissez-moi grandir en sécurité. » Les manifestants ont rivalisé de créativité pour faire passer leur message sur le danger que peuvent représenter des incinérateurs dans un pays au système aussi chaotique et aussi peu enclin au contrôle que celui du Liban. Une grande banderole avec le slogan « Non aux incinérateurs et aux décharges côtières, oui à un plan écologique pour la gestion des déchets » a été signé par les manifestants. Ceux-ci portaient des masques et certains se sont même déguisés en clowns pour dénoncer, de manière sarcastique, « les incinérateurs de la mort » …


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Mais l’objectif de ce rassemblement n’était pas que de présenter au public des slogans. Les inquiétudes sont bien réelles, ainsi que l’a assuré Najat Saliba, professeure à l’AUB, à L'Orient-Le Jour. Elle a commencé par relever la contradiction entre la volonté affichée du gouvernement de favoriser le tri à la source et sa décision d’importer des incinérateurs. « Nos déchets sont à plus de 50 % organiques, c’est-à-dire humides, a-t-elle expliqué. Pour pouvoir les brûler, on aura besoin de les mélanger avec le carton, le papier, le plastique… donc les recyclables. » Elle s’est demandée comment le pays se dirige vers l’adoption de la technologie la plus difficile à manier, en l’absence de lois adaptées, d’infrastructures pour traiter les résidus toxiques de l’incinération et de laboratoires spécialisés.

Et la coalition ne compte pas seulement hausser le ton : comme l’a expliqué Nabiha Khalil, au nom du groupe, celui-ci a présenté un recours auprès du Conseil d’État, en janvier, contre la décision gouvernementale d’importer des incinérateurs et de préparer un cahier des charges à cette fin. La coalition a également envoyé de nombreux avertissements au conseil municipal de Beyrouth et au mohafez, leur faisant assumer la responsabilité d’importer un incinérateur pour la capitale, sur base desquels de futurs procès seront intentés.



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Quelques centaines de militants de la Coalition pour la gestion des déchets, qui regroupe plusieurs associations écologiques et mouvements civils, ont observé aujourd'hui un sit-in à la place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, afin d’exprimer leur rejet de la nouvelle politique gouvernementale en matière de gestion des déchets. Cette politique, rappelons-le, consiste à...

commentaires (4)

Le Liban est probablement une économie import-export. Les voitures, les ordinateurs, les aliments, les vêtements, les plastiques c'est probablement du "import". Impossible de gérer les déchets je pense sans "export". On ne peut pas importer des milliers de voitures et pneus et puis jetter les déchets locallement dans une décharge ou les brûler. Surtout que le Liban est très petit, c'est miniscule comparé à par exemple le Catalogne en Espagne, le Catalogne me semble plus viable comme état indépendent que le Liban !

Stes David

22 h 02, le 12 février 2018

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Commentaires (4)

  • Le Liban est probablement une économie import-export. Les voitures, les ordinateurs, les aliments, les vêtements, les plastiques c'est probablement du "import". Impossible de gérer les déchets je pense sans "export". On ne peut pas importer des milliers de voitures et pneus et puis jetter les déchets locallement dans une décharge ou les brûler. Surtout que le Liban est très petit, c'est miniscule comparé à par exemple le Catalogne en Espagne, le Catalogne me semble plus viable comme état indépendent que le Liban !

    Stes David

    22 h 02, le 12 février 2018

  • Il faudra sérieusement considère les nouvelles technologies qui d'une part agissent sur l'homme pour ne plus sentir ou voir les ordures et de façon que son cerveau n'y pense même plus. D'autre part elles agissent sur les politiciens pour qu'ils sentent la totalité des odeurs, voient toutes les ordures nuit et jour et leurs cerveaux ne s'occuperait plus que de ça.... Allah Karim

    Wlek Sanferlou

    15 h 35, le 12 février 2018

  • Si les autorités concernées avaient commencé d'agir vraiment et sérieusement dès 2015, même avant, on n'en serait pas là ! Pour de multiples raisons et malgré toutes leurs déclarations, les responsables ne veulent pas règler ce problème, trop d'intérêts mafieux, financiers et autres sont en jeu, comme avec le problème de l'électricité. En attendant, c'est le citoyen qui souffre, et notre Liban est la plus grande poubelle à l'air libre de la région, merci ! Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 06, le 11 février 2018

  • Au lieu d'installer des incinérateurs au Liban , peut-être c'est plus réaliste de créer des terminal par exemple au port de Tripoli et Beyrouth pour exporter les déchets. Ensemble avec la construction d'usine de tri, on pourrait exporter seulement les déchets les plus polluants (pour baisser aussi le coût). Je pense que le Liban est trôp petit pour traiter tous les déchets locallement.

    Stes David

    13 h 22, le 11 février 2018

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