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À La Une - Proche-Orient

Décision Trump sur Jérusalem: un Palestinien tué lors d'une "journée de rage"

L'ONU est "particulièrement inquiète des risques d'une escalade violente", a affirmé Nickolay Mladenov, coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient, lors d'une réunion du Conseil de sécurité.

Un garde-frontière israélien tire sur des manifestants palestiniens près de la colonie de Beit El, située à proximité de Ramallah en Cisjordanie, le 8 décembre 2017. Photo REUTERS/Mohamad Torokman

Des heurts ont opposé vendredi des milliers de Palestiniens aux forces israéliennes, faisant des dizaines de blessés et un premier mort depuis le début des protestations contre la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël.

Les Palestiniens étaient appelés à Jérusalem, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza à un "jour de rage".
Des dizaines de milliers de personnes ont aussi manifesté dans différents pays musulmans, de l'Iran à la Malaisie, ainsi qu'au Liban et en Turquie. Un peu partout, les protestataires ont brûlé ou piétiné des portraits du président Donald Trump.

Sans être pour l'instant massive dans les Territoires palestiniens ou dans le monde musulman, cette protestation nourrit la crainte de la communauté internationale que M. Trump n'ait ouvert la boîte de Pandore tant Jérusalem, avec ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, constitue un sujet passionnel.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni vendredi en urgence à New York. L'ONU est "particulièrement inquiète des risques d'une escalade violente", a affirmé à cette occasion Nickolay Mladenov, coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient.

Rejetant "les sermons et les leçons", l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a répété que M. Trump n'a "pas pris position sur les limites ou les frontières" et que le "statu quo est maintenu sur les lieux saints". Elle a assuré que les Etats-Unis restaient engagés dans le processus de paix.

Tournant le dos à des décennies de diplomatie américaine et internationale, M. Trump a unilatéralement reconnu mercredi Jérusalem comme la capitale d'Israël et annoncé le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Le transfert effectif n'aura "probablement" pas lieu avant deux ans, a affirmé vendredi le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

 

(Lire aussi : « Jérusalem est à nous ! » : à Ramallah, la rue se soulève)

 

Un mort
Dans différentes villes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, comme à Bethléem, Hébron, Jéricho ou près de Naplouse, des groupes de dizaines de manifestants, pour beaucoup des jeunes le visage ceint d'un foulard, ont lancé des pierres sur les soldats israéliens qui répliquaient à distance par des tirs de balles en caoutchouc et de balles réelles, et des gaz lacrymogènes.

Dans la bande de Gaza, Mahmoud al-Masri, 30 ans, a été tué par des tirs de soldats israéliens à l'est de Khan Younès alors qu'il participait à la contestation près de la barrière de sécurité fermant hermétiquement les frontières d'Israël avec ce territoire, a dit le ministère gazaoui de la Santé.
Un second Palestinien d'une vingtaine d'années, atteint par balles à la tête dans des circonstances similaires et initialement déclaré mort, est dans un état désespéré, a précisé la même source.
Les autorités médicales palestiniennes ont fait état de dizaines de personnes blessés par des projectiles en caoutchouc ou des balles réelles.

A Jérusalem même, de vigoureuses empoignades ont mis aux prises manifestants palestiniens et policiers israéliens dans et autour de la Vieille ville.

 

(Lire aussi : « Nous revivons le temps de la Nakba. Il y a eu 1948, il y a eu 1967 et il y a aujourd’hui »)

 

Centaines de policiers
Dans la soirée, le système anti-aérien israélien Dôme de fer a intercepté une roquette tirée de la bande de Gaza sur Israël.
Israël avait déployé des centaines de policiers et de soldats supplémentaires dans et autour de la Vieille ville de Jérusalem et en Cisjordanie.
Jérusalem et l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam également révéré par les juifs comme le mont du Temple, restent un cri de ralliement pour les Palestiniens. L'esplanade, située à Jérusalem-Est, catalyse les tensions avec les Israéliens.

Israël s'est emparé de Jérusalem-Est en 1967 et l'a annexée. Il proclame tout Jérusalem sa capitale "éternelle et indivisible".
Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
Selon les dirigeants palestiniens, la reconnaissance par M. Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël préempte les négociations sur le statut de la ville, l'une des questions les plus épineuses et passionnelles d'un éventuel règlement du conflit israélo-palestinien.

Pour eux, celui qui a pris ses fonctions en proclamant sa volonté de présider à l'accord diplomatique "ultime" ne peut plus assumer le rôle historique des Etats-Unis de médiateur dans le processus de paix.

 

(Lire aussi : L’entente Washington-Riyad est-elle compromise ?)


'Loi du plus fort'
"Peu importe ce qui se passe", disait Omar, 20 ans, en se rendant à la prière sur l'esplanade des Mosquées, "nous savons tous que Jérusalem est la capitale de la Palestine et non pas d'Israël. Israël est une puissance occupante".
Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu parle d'acte "historique" pour son pays, l'initiative de M. Trump continue à susciter la réprobation internationale.

Depuis la création d'Israël en 1948, la communauté internationale s'est gardée de reconnaître Jérusalem comme capitale. Elle considère que le "statut final" de la ville doit être négociée.
"Aucun des problèmes de la région ne sera réglé par des décisions unilatérales, la loi du plus fort", a déclaré le président français Emmanuel Macron.
Le grand imam d'Al-Azhar, influente institution de l'islam sunnite basée au Caire, a pour sa part annulé une rencontre prévue avec le vice-président des Etats-Unis Mike Pence lors d'une visite de celui-ci prévue en Egypte le 20 décembre.
Un cadre du Fateh, le parti palestinien dominant, avait déjà affirmé que le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ne recevrait pas M. Pence lors de son déplacement dans la région.

 

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commentaires (2)

LA COLERE GRONDE !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 21, le 08 décembre 2017

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Commentaires (2)

  • LA COLERE GRONDE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 21, le 08 décembre 2017

  • le fait que les USA ai reconnu Jerusalem comme capital d'israel .. n'est pas surprenant, car depuis deja 10 ans les chefs d'états et autre membres de la communaute internationale venaient recontrer natan a Jerusalem !!! de plus cela ne changera rien a la caractéristique que cette ville détient par rapport a la communauté inter

    Bery tus

    15 h 04, le 08 décembre 2017

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