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À La Une - Liban

Hariri insiste sur la mise en place d'une politique sérieuse de distanciation

Le gel de la démission du chef du gouvernement est une mesure "sage", selon le Futur.

Le Premier ministre Saad Hariri présidant jeudi 23 novembre 2017 une réunion élargie des députés et du bureau politique du Futur, à la Maison du Centre. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, s'est à nouveau exprimé jeudi en faveur de la mise en place d'une politique de distanciation à l'égard des conflits dans la région, au lendemain de l'annonce du gel de sa démission, annoncée le 4 novembre depuis Riyad.

 

Coup de semonce
"La période qui s'est écoulée (depuis l'annonce de sa démission le 4 novembre, ndlr) a peut-être été un coup de semonce pour que nous fassions tous passer en premier les intérêts du Liban avant de s'intéresser aux problèmes qui nous entourent", a affirmé M. Hariri lors de la conférence des banques arabes, à l'hôtel Phoenicia, à Beyrouth.

"Notre préoccupation principale c'est la stabilité et à cette fin nous devons nous unir pour l'intérêt du Liban", a-t-il déclaré. "Nous devons aboutir à la mise en place d'une politique de distanciation dans les faits, et non pas uniquement en paroles", a-t-il ajouté.

Lors de l'annonce de la suspension de sa démission au palais de Baabda, à l'issue d'un entretien avec le président Michel Aoun, M. Hariri avait déjà mis en avant la nécessité de mettre en place une politique de distanciation à l'égard des conflits de la région et "de tout ce qui pourrait perturber les relations avec les pays arabes", en référence au Hezbollah, très actif en Syrie et en Irak.

En marge de cette conférence, le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a affirmé que le gel de la démission du chef du gouvernement avait eu des effets positifs sur les marchés financiers.

De son côté, le secrétaire général de la Ligue Arabe, Ahmad Abou el-Gheit, également présent à cette conférence, a déclaré que les conflits dans la région avaient pour conséquence de ralentir l'économie des pays arabes. "L'ingérence dans nos affaires intérieures doit s'arrêter", a-t-il affirmé. M. Abou el-Gheit s'était rendu lundi au Liban, au lendemain d'une réunion de la Ligue arabe à l'issue de laquelle le Hezbollah a été déclaré "organisation terroriste".

M. Abou el-Gheit a été ensuite reçu par M. Hariri à la Maison du Centre, la résidence privée de ce dernier. "Nous avons eu une réunion très positive", a déclaré le chef de la Ligue arabe. "J'ai écouté ses idées et nous avons convenu de nous rencontrer au siège de la Ligue arabe lorsqu'il se rendra au Caire", a-t-il indiqué. "Je suis confiant que l'avenir apportera de bonnes choses au Liban", a-t-il ajouté.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a de son côté adressé une lettre à M. Abou el-Gheit dans laquelle il exprime l'attachement total du Liban à la charte de la Ligue arabe, consacrant la souveraineté des pays membres et le refus des ingérences dans les affaires intérieures de ces pays. Le chef de la diplomatie libanaise rappelle que la politique du Liban est basée sur la distanciation à l'égard des conflits, sur une politique étrangère indépendante et sur le respect mutuel de la souveraineté des pays amis et frères. Il appelle en outre ses homologues arabes à soutenir la stabilité du pays du Cèdre.

Saad Hariri s'est par ailleurs entretenu par téléphone avec l'émir du Koweït, Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, pour prendre des nouvelles de sa santé, insistant sur les relations fraternelles entre les deux pays. Il s'est également entretenu avec le vice-président irakien, Iyad Allaoui, qui a salué les efforts de M. Hariri en faveur de la stabilité du Liban et de sa distanciation des conflits extérieurs.

 

(Lire aussi : Gel de la démission de Hariri : ce qu'en dit la presse locale et régionale)

 

"Mesure sage"
Plus tard dans la journée, M. Hariri a présidé une réunion élargie des députés et du bureau politique du Futur, à la Maison du Centre. "La suspension de la démission de M. Hariri, à la demande de M. Aoun, est une mesure sage qui ouvre la possibilité à des discussions, notamment sur le concept de la politique de distanciation qui doit être revu" à l'égard des conflits de la région, indique un communiqué publié à l'issue de cette réunion, saluant le retour de M. Hariri dans sa position "naturelle" et affirmant le refus des ingérences dans les affaires internes des pays arabes.

En soirée, M. Hariri a reçu le leader druze Walid Joumblatt à la Maison du Centre. "Nous prenons un nouveau départ et nous devons rester attachés à la stabilité et nous souhaitons que la phase de "suspension" de la démission de M. Hariri se prolonge pour que les choses reprennent leur cours normal", a déclaré M. Joumblatt aux journalistes, à sa sortie de l'entretien.

M. Hariri avait accepté de suspendre sa démission, à la demande de M. Aoun, pour ouvrir la voie à des discussions avec l'ensemble des forces politiques dont les modalités et les délais n'ont pas encore été définis. "Les amis du Liban, de cheikh Saad et de la stabilité sont nombreux", a conclu le chef du Parti socialiste progressiste.

Des discussions autour de l'application de l'accord de Taëf et de la politique de distanciation sont en cours, et les modalités du dialogue seront connues dans les prochains jours, a-t-on affirmé mardi de source proche du bloc du Futur citée par la chaîne locale LBCI, ajoutant que M. Hariri n'a fait aucune concession à quelle partie que ce soit. "La communauté sunnite s'est exprimée et a acté le fait que M. Hariri était son leader et un acteur essentiel de la stabilité du Liban", a-t-on par ailleurs confié de même source, en référence au rassemblement mercredi de centaines de partisans du Futur autour de la Maison du Centre.

Le bloc parlementaire du Hezbollah a salué jeudi les prises de position du Premier ministre. "Le retour de M. Hariri au Liban et ses déclarations positives laissent espérer la possibilité d'un retour à la normale", indique un communiqué publié à l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc. Il reste que le commandant des Gardiens de la Révolution iranienne, le général Mohammad Ali Jaafari, a affirmé dans la journée que le désarmement du Hezbollah, actif en Syrie et en Irak, était hors de question.

 

(Lire aussi : Retour de Hariri et gel de sa démission : les commentaires fusent sur la Toile)

 

"Le moins que l'on puisse dire est que la situation au Liban est sans doute exceptionnelle, exigeant des solutions exceptionnelles", a de son côté écrit Walid Joumblatt sur son compte Twitter. "Des solutions seront adoptées en faveur de la stabilité politique avec la participation de toutes les parties", a-t-il ajouté.

 

 

L'ancien ministre de la Justice, Achraf Rifi, très virulent contre le Hezbollah, a pour sa part mis en garde sur son compte Twitter contre un "retour à l'accord précédent qui avait consacré la tutelle iranienne sur le Liban", en référence au compromis politique qui a permis à Michel Aoun d'accéder à la présidence de la République et à M. Hariri à celle du cabinet. "Le gouvernement gelé était déséquilibré en faveur du Hezbollah", estime M. Rifi, réclamant un véritable accord sur des bases étatiques.

 

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Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, s'est à nouveau exprimé jeudi en faveur de la mise en place d'une politique de distanciation à l'égard des conflits dans la région, au lendemain de l'annonce du gel de sa démission, annoncée le 4 novembre depuis Riyad.
 
Coup de semonce"La période qui s'est écoulée (depuis l'annonce de sa démission le 4 novembre, ndlr) a peut-être été un...

commentaires (13)

Je vois que la saisie automatique a écrit: "accord de Tagore"! Il faut lire, évidemment "accord de Taëf"

Yves Prevost

07 h 37, le 24 novembre 2017

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Commentaires (13)

  • Je vois que la saisie automatique a écrit: "accord de Tagore"! Il faut lire, évidemment "accord de Taëf"

    Yves Prevost

    07 h 37, le 24 novembre 2017

  • Joumblatt suggère des mesures exceptionnelles, par exemple une milice maronito-druzo-sunnite dans le grand Téhéran? Les Iraniens en seront bien sûr ravi, et un président iranien made in bayrout... Sympa.

    Wlek Sanferlou

    01 h 29, le 24 novembre 2017

  • PARAGRAPHE 12, LIGNE 4 A QUELLE PARTIE QUE CE SOIT. LE QUE APRES QUELLE EST SUPERFLU... BONNE SOIREE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 45, le 23 novembre 2017

  • Je crains que d'ici qques semaines le tableau au Liban ne soit tres clair, frustrant et peut-etre douloureux. Il suffit de lire entre les lignes pour l'anticiper ...

    Remy Martin

    17 h 20, le 23 novembre 2017

  • OU ETES VOUS MR HARIRI, VOUS QUI AVEZ RESSERER LES MAINS DES PERSONNES QUI VOUS MEPRISES !?!?! etes vous satisfait maintenant l'iran ne cache plus son hégémonie au liban... simplement pour repondre a votre demande a votre appel a la distanciation ...EN TT CAS MERCI D'AVOIR MIS DE COTER TOUS LES ACQUIS DE LA REVOLUTION DE 2005 .. EN ESPERANT QUE VOUS VOUS REVEILLEREZ UN JOUR

    Bery tus

    15 h 46, le 23 novembre 2017

  • "Notre préoccupation principale c'est la stabilité et à cette fin nous devons nous unir pour l'intérêt du Liban" LA STABILITE A TOUT ET A N'IMPORTE QUEL PRIX ????? MEME AU PRIX DE LA SOUMISSION , DE L'ABAISSEMENT,DE L'ÉCRASEMENT, DE LA CAPITULATION ,DE L'AVILISSEMENT ,DE LA SERVITUDE ET DE L'APLATISSEMENT DEVANT LA BOTTE DIVINE DU PATI DU DIABL IRANIEN ?????

    Henrik Yowakim

    15 h 39, le 23 novembre 2017

  • "Le général Mohammad Ali Jaafari, a affirmé dans la journée que le désarmement du Hezbollah, actif en Syrie et en Irak, était hors de question". Aucun problème et il peut prendre ce qui reste au Liban avec!

    Pierre Hadjigeorgiou

    14 h 21, le 23 novembre 2017

  • Hariri insiste sur la mise en place d'une politique sérieuse de distanciation SOUS L'OCCUPATION MILICIENNE DU PAYS PAR LE PARTI DU DIABLE IRANIEN LA DISTANCIATION RESTERA UN ENGAGEMENT PUREMENT NOMINAL ET RHETORIQUE SOUS L'OCCUPATION MILICIENNE DU PAYS LA DÉMOCRATIE RESTERA FORMELLE, LES ELECTIONS FORCÉES, LA SÉCURITÉ DES GENS EN DANGER COMME LE PROUVE L'INVASION DE LA CAPITALE LE 7/5/2OO8 ET LE MASSACRE DES OPPOSANTS AU PARTI DU DIABLE, L'ÉCONOMIE ÉTOUFFÉE COMME LE PROUVE LE FLEURON DE SOLIDERE LE CENTRE VILLE TRANSFORMÉ EN DÉSERT, LA JUSTICE SATELLISEE, ET VOUS PARLEZ DE DISTANCIATION ????? COMME LE DISAIT ASTERIX AU CONSUL ROMAIN :C'EST LE MOMENT DE PARLER LATIN ET DE SE GOINFRER.ET SURTOUT DE FORMULES ET DE RHÉTORIQUE INSIPIDUS.COMME LE TERME OU LA FORMULE MAGIQUE DE DISTANCIATION.

    Henrik Yowakim

    13 h 46, le 23 novembre 2017

  • Hariri insiste sur la mise en place d'une politique sérieuse de distanciation DISTANCIATION ?????? EN VEUX TU EN VOILÀ .AUTANT QUE TU EN VOUDRAS. LE PROBLEME C'EST QUE DISTANCIATION ET HÉGÉMONIE DU FUSIL SUR LE SOL NATIONAL LIBANAIS CE SONT 2 TERMES NON COHABITABLES ,2 TERMES CONTRADICTOIRES. MAIS AU LIBAN OU LES DIRIGEANTS SONT DEVENUS MAITRES DE L'ARNAQUE DU VIVRE ENSEMBLE ON PEUT FAIRE VIVRE ENSEMBLE LE LOUP ET L'AGNEAU, LE CHOU ET LA CHÈVRE ,L'OCCUPATION MILICIENNE DU PAYS ET LA SOUVERAINETÉ DE L'ETAT SUR SON TERRITOIRE SYMBOLISÉ ET RÉALISÉ COMME LE RAPPELAIT WEBER PAR LE MONOPOLE ÉTATIQUE DE LA VIOLENCE PHYSIQUE

    Henrik Yowakim

    13 h 33, le 23 novembre 2017

  • C,EST UNE ETAPE SEULEMENT... SANS LE DESARMEMENT DE LA MILICE CE SERA UN TROU DANS L,EAU MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 30, le 23 novembre 2017

  • Hariri insiste sur la mise en place d'une politique sérieuse de distanciation A COMMENCEMENT IL Y AVAIT LA DÉCLARATION DE BAABDA AUJOURD'HUI ON INVENTEE LA "DISTANCIATION" DÉCLARATION DE BAABDA OU DISTANCIATION DU YÉMEN : BLANC BONNET ET BONNET BLANC DES FORMULES VIDES ET STUPIDES TANT QUE LE PARTI/MILICE DU DIABLE NE SERA PAS DÉSARMÉ PAR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

    Henrik Yowakim

    13 h 24, le 23 novembre 2017

  • Si le dialogue concerne l'application de l'accord de Tagore, il ne faudra pas "oubliet" de rappeler que celui-ci prévoit le désarmement de TOUTES les milices (et qu'on n'aille pas nous prétendre que le Hezbollah n'est pas une milice! On est censé être sérieux ). Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que "le commandant des Gardiens de la Révolution iranienne,(...) a affirmé dans la journée que le désarmement du Hezbollah, (...) était hors de question". Cela montre bien pour ceux (il y en a encore! ) qui refusent d'admettre que le Hezbollah n'est que l'antenne au Liban des Gardiens de la Révolution.

    Yves Prevost

    13 h 02, le 23 novembre 2017

  • De quoi se mêle Mr Jaafari? Le Hezbollah est un parti libanais non? Depuis quand un état se permet de maintenir une milice armée au sein d'un autre état libre et souverain? I y a glissement du référentiel ici!

    Bachir Karim

    12 h 58, le 23 novembre 2017

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