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Culture - Rencontre

Danser sa vie, au rythme de son cœur

Une chevelure de jais, un regard de braise et un brin de mystère. Danya Hammoud revient sur son œuvre et sa dernière pièce, « Repos sur une pente ».

Danya Hammoud danse pour partager un moment, un présent. Photo Katja Renner

En douceur et avec pudeur, celle qui s'exprime merveilleusement bien avec son corps revient sur son parcours qui l'a amenée à fouler de nombreuses planches, au Liban comme ailleurs. Passionnée de danse depuis son enfance, c'est à l'âge de 15 ans que Danya Hammoud prend ses premiers cours avant de s'envoler pour la France en 2005. Ancienne élève du Centre national de danse contemporaine d'Angers, elle est aussi titulaire d'un master de recherche en danse de l'Université Paris VIII. À la question : « Pourquoi la danse contemporaine ? » elle répond simplement : « Pour les outils qu'elle propose. »

La jeune fille a ressenti le besoin de se nourrir de plusieurs approches du mouvement afin de parvenir à trouver le sien. Sa première chorégraphie remonte à 2007, mais sa réelle recherche artistique a vu le jour quatre ans plus tard. Cette recherche qu'elle définit en plusieurs mots-clés, qui reviennent dans son discours comme un leitmotiv, un mantra : condensation, temporalité, continuité... « Comment être toujours plus proche de la matière du mouvement, avant même de songer à sa forme ? » est l'une des perpétuelles interrogations qui l'animent.

 

« La violence me préoccupe »
Tout artiste possède une source d'inspiration. Pour Hammoud la chorégraphe, le cinéma en est une considérable, en plus de la lecture, de la musique et de la peinture. « Il y a, dans le cinéma, cette manière de traiter de la violence sans la montrer. Et cela me stimule », explique-t-elle en citant le réalisateur Michael Haneke. Sans avoir pour objectifs la révolte et la dénonciation, l'idée de la violence se retrouve dans ses pièces de manière latente. Dans sa dernière création intitulée Repos sur une pente, le spectateur est confronté à la fois à une tension permanente et à une recherche de calme et de repos. Un état paradoxal qui se manifeste concrètement par le son, tantôt agressif tantôt menaçant, de la guitare de Sharif Sehnaoui et, face à lui, le silence imposé au public pendant les premières minutes de la pièce puis le calme venant interrompre, par moments, les stridences de l'instrument. La danseuse s'intéresse, à l'évidence, aux paradoxes et ils se retrouvent dans presque tous ses projets. Et contrairement aux intitulés Il y a longtemps que je n'ai pas été aussi calme ou Repos sur une pente, on ne retrouve pas toujours dans ses performances cette tranquillité qui y est mentionnée.

 

Des contraintes pour créer
Travailleuse et persévérante, Danya Hammoud aime se donner des défis, s'inventer des difficultés. Durant ses périodes de création, elle dresse une liste de contraintes qui donneront lieu à des mouvements, puis à une chorégraphie finale. Au début de cette recherche qui a commencé avec le solo Mahalli (2011), elle affirme être partie d'une position a priori confortable, puis elle a choisi une partie de son corps pour l'animer en premier : le bassin. Ayant posé cette difficulté, la danse pouvait s'emparer de ses membres et se traduire en mouvements intenses et intimistes.

Repos sur une pente représentait pour la chorégraphe un nouvel enjeu, celui de vivre une expérience avec un musicien sur scène, Sharif Sehnaoui. Les méthodes de création des deux artistes ont su s'accorder rapidement, le développement du son de Sehnaoui (rompu aux improvisations) s'entremêlant avec les mouvements de Hammoud. Perfectionniste, cette dernière tenait à travailler avec le guitariste sur son regard et ses gestes, pour un résultat qui s'est avéré captivant. « Je souhaite partager un moment avec le spectateur et j'espère que ça le pousse à sentir et à réfléchir. »

 

Pour mémoire
Les prix Boghossian à Jacques Vartabedian, Charbel-joseph H. Boutros et Danya Hammoud

Danya Hammoud, sous les projecteurs

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