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Liban - Loi électorale

En dépit de l’optimisme de Berry et des FL, « l’immobilisme est évident »

« Je resterai ouvert et flexible à toutes les formules proposées dans le cadre de la proportionnelle », assure le président de la Chambre.

Nabih Berry s’exprimant lors des audiences du mercredi. Photo ANI

Si le président de la Chambre, Nabih Berry, a retiré la toute dernière mouture électorale (la proportionnelle appliquée à 6 circonscriptions avec un sénat) qu'il a présentée il y a deux semaines, il reste optimiste quant à la possibilité d'adopter une nouvelle loi électorale.

S'exprimant dans le cadre des audiences du mercredi tenues à Aïn el-Tiné, M. Berry a expliqué son optimisme par les contacts menés actuellement entre les diverses formations politiques, ainsi que par « le danger du vide législatif, qui affecterait tout le monde, sans exception ».

Le chef du législatif a, d'ailleurs, clairement souligné que « l'échec à conclure une entente autour du nouveau code avant l'expiration du mandat de la Chambre serait une grande perte ». « C'est pourquoi nous parions sur la possibilité d'adopter un texte à la plus proche occasion », a-t-il ajouté, assurant qu'il restera « ouvert et flexible » aux diverses formules électorales proposées dans le cadre de la proportionnelle.

Ce même optimisme se fait sentir chez les Forces libanaises, confiantes que toutes les formations politiques sont conscientes du danger du vide législatif et sont déterminées à mettre sur pied un nouveau texte.
Interrogé par L'Orient-Le Jour, un cadre FL relève que sa formation est de nouveau au centre des débats portant sur la loi électorale à la suite de la récente impasse. Ce proche de Samir Geagea va même jusqu'à dire que « les choses ne sont pas bloquées, dans la mesure où le principe de la proportionnelle est désormais acquis ». Dans les milieux FL, on fait, toutefois, état de trois nœuds qui restent à défaire. Il s'agit, notamment, du nombre de circonscriptions, du vote préférentiel (le tandem CPL-FL exige que celui-ci soit appliqué au niveau du caza) et du transfert de certains sièges d'une circonscription à l'autre.

 

(Lire aussi : Une réunion nocturne Geagea-Kanaan pour remettre les pendules à l'heure)

 

Selon le cadre FL, « c'est ce package-deal qui serait le substitut au vide au niveau du pouvoir législatif ; un vide qui pourrait mener au chaos constitutionnel ». « C'est sur base de cette logique axée sur le refus du vide que se poursuivent les contacts en quête d'un nouveau texte », dit-il.

Le Courant patriotique libre, principal allié chrétien des FL, semble, quant à lui, beaucoup plus pessimiste. Si le chef du CPL, Gebran Bassil, a déclaré « le retour » de sa formation à la proposition prévoyant la préqualification, « tant que le substitut n'existe pas », Alain Aoun, député de Baabda, indique à L'OLJ que les protagonistes campent sur leurs positions respectives.
« Depuis deux mois, je tiens à être optimiste. Mais aujourd'hui, je n'ai confiance en rien », confie M. Aoun, avant de poursuivre : « La proposition prévoyant la mise en place d'un sénat aurait pu être une bonne solution, mais on l'a torpillée. »

Commentant les relations tendues entre Rabieh et Aïn el-Tiné, sur fond de désaccord au sujet de la loi électorale, Alain Aoun se veut prudent. Il se contente de faire état d'un « éloignement qui s'expliquerait par les divergences au sujet du code électoral », notant toutefois que « cela affecte les relations entre le CPL et le mouvement Amal ».

 

(Lire aussi : Loi électorale : inquiétudes face à l'incapacité de Berry et de Bassil à se mettre d'accord)

 

« Certaines surprises »
Du côté du courant du Futur, le chef du gouvernement, Saad Hariri, poursuit son forcing en faveur de l'adoption d'un nouveau texte, tentant ainsi d'éviter ce qu'il appelle « l'échec du cabinet ». Moustapha Allouche, responsable de la formation haririenne à Tripoli, semble plus pragmatique. « L'optimisme affiché par le Premier ministre vise principalement à faire barrage au pessimisme que certains cherchent à répandre dans les milieux politiques », souligne-t-il à L'OLJ, assurant que le Premier ministre tient à confirmer sa coordination et son entente avec le président de la République, Michel Aoun, sur ce plan. « En dépit de ce tableau, les possibilités de s'entendre sur une nouvelle loi électorale sont toujours absentes », ajoute l'ancien député de Tripoli qui estime que « le Liban est aujourd'hui dans l'attente de certaines surprises de dernière minute ».

Selon Moustapha Allouche, « les propos tenus récemment par Gebran Bassil sont la preuve des obstacles entravant encore l'adoption de la nouvelle loi ».
Une source proche du dossier de la loi électorale se montre encore plus tranchante : « On marche en arrière et pas en avant », déclare-t-elle sans détour. À L'OLJ, cette source explique que dans son intervention en Conseil des ministres, Saad Hariri (qui a établi à nouveau le lien entre le dossier de la loi électorale et l'échec de son cabinet) est resté assez flou pour laisser toutes les portes ouvertes aux solutions.

« L'immobilisme est évident », note-t-on dans les milieux politiques, estimant que « Gebran Bassil agit aujourd'hui comme il l'avait fait lors de la présidentielle. Mais certaines formations ont été prises au piège une seule fois et cela suffit ».

 

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commentaires (2)

BUT DU TANDEM CHIITE : RENIER LA JUSTE REPRESENTATION DES CHRETIENS POUR GARDER QUELQUES UNS... DES PERDUS ... SOUS LEUR COUPE ! F.L./C.P.L. + FUTUR NE FLECHISSEZ PAS SOUS LES INTIMIDATIONS ET LES COMBINES TINOHEZBIOTES...

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 01, le 18 mai 2017

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Commentaires (2)

  • BUT DU TANDEM CHIITE : RENIER LA JUSTE REPRESENTATION DES CHRETIENS POUR GARDER QUELQUES UNS... DES PERDUS ... SOUS LEUR COUPE ! F.L./C.P.L. + FUTUR NE FLECHISSEZ PAS SOUS LES INTIMIDATIONS ET LES COMBINES TINOHEZBIOTES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 01, le 18 mai 2017

  • "Le transfert de certains sièges d'une circonscriptions à une autre." C'est une aberration de plus. Je n'accepte pas le transfert du siège chrétien de Tripoli vers Batroun... Je n'accepte pas le transfert du siège maronite de Baalbek-Hermel vers Zahlé... Mais, à titre exceptionnel et humain, je préconise le transfert d'un siège maronite du Kesrouan vers les villages chrétiens frontaliers du Sud.

    Un Libanais

    12 h 13, le 18 mai 2017

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