Samy Gemayel dénonce les atermoiements et changements de position

Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, s'en est à nouveau pris hier au pouvoir en place, dénonçant l'échec du gouvernement sur le dossier de la loi électorale.
« Toute la classe politique est responsable de la non-adoption d'une nouvelle loi électorale », a dit M. Gemayel lors d'une conférence de presse à Saïfi, avant de s'adresser au Premier ministre, Saad Hariri : « Votre gouvernement a échoué car nous nous dirigeons vers une prorogation du mandat du Parlement. »
« Nous sommes à trois semaines de l'expiration de la législature, et ce que nous entendons nous fait penser qu'il y a un manque de respect pour les citoyens, a lancé le député du Metn. Je pense que ceux qui n'ont pas pu, en huit ans, mettre en place une nouvelle loi électorale ne pourront pas nous convaincre qu'ils pourront créer un sénat en deux semaines et en déterminer les prérogatives », a-t-il ajouté, en allusion aux appels, lancés dernièrement, à la formation d'un sénat.
« On entend dire que les politiques essaient de se mettre d'accord sur une loi électorale qui conviendrait à tous. Sauf qu'il faut que la loi convienne au peuple libanais », a souligné Samy Gemayel, dénonçant un changement continu dans les prises de position. « Un jour, telle loi est considérée comme un crime à l'encontre des chrétiens, et le lendemain elle ne l'est plus. Un jour, il est question de scrutin mixte, et le lendemain ils se disent pour la proportionnelle », a-t-il dit.
« Lorsque nous avons proposé la proportionnelle avec 15 circonscriptions, il y a un mois, et que nous leur avons rappelé que cette loi a été approuvée à Bkerké, ils ont répondu qu'elle était un crime à l'encontre des chrétiens. Aujourd'hui, ils proposent cette même loi à nouveau », a lancé M. Gemayel, avant d'ajouter : « Nous attendons de voir où tout cela va nous mener. Nous sommes prêts. »
Dimanche, le président de la Chambre, Nabih Berry, avait reporté au 29 mai la séance parlementaire qui était prévue lundi pour le vote d'une prorogation de la législature qui s'achève le 20 juin.