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De l'économie aux libertés, les enjeux de la présidentielle en Iran

Les candidats vont solliciter vendredi les suffrages de 56,4 millions d'électeurs, dont les deux principaux sont le président modéré sortant Hassan Rohani, allié des réformateurs et le religieux conservateur Ebrahim Raissi.

Des partisans du président iranien Hassan Rouhani, lors d'un meeting à Zanjan, en Iran, le 16 mai 2017. AFP / Behrouz MEHRI

De l'économie aux libertés, en passant par l'accord nucléaire avec les grandes puissances, les enjeux de la présidentielle qui se tient vendredi en Iran sont nombreux et déterminants pour l'avenir du pays.

Même si le pouvoir en Iran est partagé entre divers organes et si les grandes décisions sont prises par le guide suprême Ali Khamenei, le président élu au suffrage universel dispose de marges de manœuvre, en particulier dans le secteur économique.

Les candidats vont solliciter les suffrages de 56,4 millions d'électeurs, dont les deux principaux sont le président modéré sortant Hassan Rohani, allié des réformateurs et le religieux conservateur Ebrahim Raissi.

 

 

Economie
Avec un taux de chômage de 12,5% - 27% chez les jeunes - et une croissance de 6,5% en 2016 essentiellement due à la reprise des exportations de pétrole, l'économie est l'enjeu principal de ce scrutin.

Le président Rohani a réussi pendant son premier mandat à réduire le taux d'inflation de près de 40% à environ 9,5% (chiffres officiels) et à conclure un accord avec les grandes puissances sur le programme nucléaire de l'Iran qui a permis la levée d'une partie des sanctions internationales qui le frappaient.

Mais cet accord n'a pas entraîné l'afflux d'investissements étrangers espérés. "Rohani a freiné le déclin, mais a imposé trop d'austérité", estime Djavad Salehi-Isfahani, professeur d'économie d'origine iranienne qui enseigne aux Etats-Unis.

Il a récemment annoncé une hausse des aides directes aux plus pauvres, insuffisante selon ses adversaires conservateurs qui l'accusent d'avoir gouverné pour 4% de la population la plus riche.

 

(Pour mémoire : Présidentielle en Iran : le conservateur Raissi met l'accent sur le chômage)

 

Investissements étrangers
Le gouvernement Rohani a estimé à 50 milliards de dollars par an les investissements étrangers nécessaires à la relance de l'économie. Mais les investisseurs et les grandes banques internationales restent réticents en raison de l'attitude des Etats-Unis qui ont renforcé les sanctions non liées au programme nucléaire, ainsi que du système économique et financier opaque de l'Iran.

De l'aveu même du 1er vice-président iranien Es-Hagh Jahanguiri, il y a eu depuis l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire en janvier 2016 "entre un et deux milliards" d'investissements étrangers directs.

Ali Khamenei et les candidats conservateurs insistent sur la priorité qui doit être donnée à "l'économie de résistance" axée sur la production et les investissements nationaux.

 

 

 

Participation, légitimité
La grande inconnue du scrutin présidentiel est le taux de participation. De nombreux Iraniens, surtout parmi les moins riches, se font peu d'illusions sur les changements qui pourraient intervenir dans leur vie quotidienne à l'issue du scrutin, quelle qu'en soit l'issue.

"Le régime a besoin de participation, c'est ce qui lui importe le plus, pas le résultat", affirme Clement Therme de l'Institut international d'études stratégiques (IISS).

Le guide suprême a appelé à une participation massive comme un moyen "d'intimidation des ennemis" de la République islamique.

 

Accord nucléaire
Approuvé par Ali Khamenei en personne, cet accord a permis une levée des sanctions internationales contre l'Iran en échange de son engagement à travailler sur un programme nucléaire strictement civil. Il n'est dès lors remis en cause par aucun candidat.

Mais Ebrahim Raissi a accusé Hassan Rohani d'avoir été "faible" pendant les négociations et de ne pas avoir su tirer avantage de l'accord.

Plus que de l'Iran qui applique l'accord à la lettre, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), son avenir dépend des Etats-Unis. Depuis l'arrivée au pouvoir du président républicain Donald Trump, les relations entre Téhéran et Washington n'ont cessé de se dégrader.

 

(Pour mémoire : Rohani critique les saboteurs de l'accord nucléaire)

 

Libertés
Rohani avait placé l'amélioration des libertés publiques au centre de sa campagne électorale de 2013, mais à échoué face à l'intransigeance du pouvoir judiciaire et des services de sécurité.

Les arrestations et intimidations à l'encontre de journalistes, d'étudiants, d'artistes ou d'hommes d'affaires accusés d'agir contre la République islamique avec l'aide de ses "ennemis" étrangers, n'ont pas cessé pendant quatre ans.

M. Rohani vient d'attaquer ses adversaires conservateurs en affirmant: "Je suis candidat pour dire aux partisans de la violence et aux extrémistes que leur époque est révolue".

 

 

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Même si le pouvoir en Iran est partagé entre divers organes et si les grandes décisions sont prises par le guide suprême Ali Khamenei, le président élu au suffrage universel dispose...

commentaires (1)

Un exemple régionale à prendre par les pays autocrates dit alliés de l'occident , pourtant donneur de leçon de démocratie. .....

FRIK-A-FRAK

15 h 09, le 17 mai 2017

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Commentaires (1)

  • Un exemple régionale à prendre par les pays autocrates dit alliés de l'occident , pourtant donneur de leçon de démocratie. .....

    FRIK-A-FRAK

    15 h 09, le 17 mai 2017

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